The Abandoned Empress

The Abandoned Empress est un Webtoon d’INA. Paru initialement sur la plateforme coréenne Kakao Page. En France, la série est publiée au format papier par les éditions Kbooks. Actuellement, 5 tomes sont disponibles en France.

Initialement, The Abandoned Empress était un webnovel qui a été relié par la suite en format papier puis adapté en webtoon.

Dès la naissance d’Aristia La Monique, un Oracle lui attribue le rôle de future impératrice. Durant toute son enfance, elle obtient une éducation en adéquation avec ce titre des plus prestigieux. Malheureusement, une erreur d’interprétation la relègue au second plan et elle n’est désormais plus qu’une nuisance au Palais. Comme si cela ne suffisait pas, tout est fait pour l’évincer, quitte même à l’accuser de trahison…

Dieu, malgré tout marqué par son triste sort dont il est en partie responsable, lui accorde une seconde chance. Maintenant qu’elle a toutes les cartes en main, comment compte-t-elle s’en sortir et faire tomber les masques ?

Fan de villainess, de royauté et de réincarnation, vous êtes au bon endroit !

Dès les premières pages, les couleurs sont posées, les têtes prêtes à tomber ! L’histoire commence donc en nous posant une question simple, comment est-elle passée de future impératrice, à moins que rien ? Et ça, l’autrice vous montrera en quelques étapes et une moitié de tome comment y arriver !

Sans mentir, il n’y a au départ rien de bien particulier ou d’inhabituel, la future impératrice qui avait été désignée comme tel après une prophétie n’a finalement pas eu le destin escompté. Et ce “destin” possède une place bien plus importante qu’on ne pouvait le croire en commençant The Abandoned Empress.

En effet, le “destin” fait concrètement partie de ce monde, chaque être en est doté et cela guide sa vie selon les désirs de “Dieux”.  Ce Dieux est bel et bien un personnage à part de l’histoire, ce dernier permet de donner de la consistance à l’œuvre et surtout la démarquer des autres titres du même style. Cette fois-ci, le “destin” est une chose concrète contre laquelle Aristia La Monique se bat.

C’est un point qui m’a plu, ou, tout du moins qui m’a intrigué. J’espère simplement que cela sera réutilisé et que cela ne s’arrêtera pas à un simple moyen de justifier sa réincarnation.

Le premier tome se veut plutôt dense, Ina prend son temps pour mettre en place son univers, nous mettre bien dans l’ambiance dans laquelle se trouvait Aristia avant sa réincarnation. Cette dernière se sentait étouffée, prise au piège par un amour indéfectible qui la détruisait de l’intérieur, piégée par ses peurs qui l’empêchaient de bouger, piégée par sa famille envers qui elle craignait de causer du tort et par dessus tout, piégée par cette jeune fille, cette étrangère du nom de Jieun qui a été invoquée dans ce monde sans en connaître la raison et qui remplace aussitôt Aristia qui n’est plus aux côtés de son bien aimé l’Empereur Ruvellis.

Et tout ceci est plutôt bien amené et nous permet véritablement de comprendre les sentiments d’Aristia. Par contre accrochez-vous, c’est tout de même un sacré morceau que j’ai personnellement trouvé un peu longuet. Certes ça nous permet de nous mettre à la place du protagoniste, mais cela possède le défaut d’être un poil trop classique. Au moment où cela a été écrit, ça ne devait pas être un souci, mais de nos jours, beaucoup d’œuvres ont pris cette même voie, de ce fait, comme pour les isekai, le début est vu et revu et nous savons pertinemment ce qu’il va se passer. Cela rend donc la première moitié du tome un peu ennuyeuse.

Toutefois, je tiens à nuancer ces propos, car si vous n’êtes pas habitué à ce type d’œuvre, cela sera une magnifique porte d’entrée, peut-être même l’une des meilleures. En prenant ainsi son temps, le lecteur n’est pas perdu et comprend chaque étape et chaque direction que prend l’autrice.

 

C’est à peu près le même constat pour les personnages. Ce sont je dirais les archétypes types pour ce genre d’histoire, avec le prince / empereur (Ruvellis) qui est méchant voire odieux, orgueilleux, imbu de lui-même, en bref un parfait co- cornichon.

C’est le personnage qu’on déteste mais qui sur le classement des plus détestés/détestables n’arrive qu’en seconde position !

Car avant toute chose, votre haine sera immédiatement attirée par Jieun ! Cet être maléfique et malfaisant invoqué contre son gré dans ce monde qui n’est pas le sien, elle s’y habituera très vite, surtout lorsqu’il est question de se faire chouchouter par Ruvellis, de dépouiller Aristia et de lui refiler tout le boulot qu’elle ne fait pas !

Et oui, c’est bel et bien le personnage insupportable un peu nunuche qui se fait systématiquement protégé par son grand mâle alpha.

Fort heureusement pour nous, une fois Aristia réincarnée, la donne va pouvoir changer ! Elle va tout faire pour modifier les choses. Avec une grande connaissance de l’avenir, elle peut tenter d’éviter les pièges parsemés sur son chemin. Elle passe alors d’une fille soumise et impuissante à une fille déterminée qui compte bien prendre sa revanche face au destin et à Dieu !

On notera toutefois qu’elle comptera bien plus sur sa connaissance des événements futurs plus que sur ses réflexions, en tout cas pour le moment. Elle agit avec une certaine impulsion, préférant faire ce qu’elle souhaite faire, plutôt que ce qui doit être fait, même si cela pourrait lui porter préjudice. En un sens, on pourrait dire que c’est de l’anticonformisme et cela est plaisant à voir.

En termes de dessin, ce webtoon est vraiment propre et en couleur comme à l’habitude. Le chara-design est sympathique, notamment les yeux que j’apprécie beaucoup. Les tenues sont plutôt bien travaillées et jolies. Les décors sont quasi omniprésents, ce qui n’est pas toujours le cas pour les webtoons. C’est donc vraiment la bienvenue.

Par ailleurs, l’édition en elle-même est vraiment sympa. La couverture est soignée et les différents éléments brillants relèvent le tout.

En somme, c’est une réussite à tout point de vue même si rien n’est transcendant.

En conclusion, The Abandoned Empress est un bon webtoon qui prend le temps de poser son univers, ses personnages, ses objectifs. L’utilisation du destin et du Dieux est faite de manière intelligente et sympathique, on espère simplement que cela continuera d’être exploité. La réincarnation est certes devenue classique de nos jours, mais l’œuvre garde tout de même son intérêt, elle est une super porte d’entrée dans cet univers, et semble être un titre de choix pour les amateurs du genre à condition de s’accrocher à la première moitié.

Graphiquement, cela devrait plaire à tout le monde et le travail réalisé sur les yeux et les tenues est fort appréciable. L’histoire à un bon potentiel et le rythme est pour le moment maîtrisé.

H.