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Chihayafuru

Le son de la victoire

au bout des doigts

 

Chihayafuru est un Josei que vous retrouvez dans la collection Shojo chez Pika, écrit et dessiné par Yuki Suetsugu. Publié au Japon en 2007, il est toujours en cours avec actuellement 47 tomes. En France, le tome 37 vient de paraître. Sa publication a quant à elle commencé en 2013.

 

Chihaya Ayase est une jeune fille un peu garçon manqué. Elle n’a pas spécialement de rêve ni d’ambition si ce n’est soutenir sa sœur Chitose qui souhaite devenir une grande mannequin. Mais un jour elle apprend par le biais de Taichi Mashima ce qu’est véritablement le karuta, un sport qui a d’innombrables choses à lui faire découvrir s’ouvre désormais à elle, et à nous…

 

Chihayafuru est un manga qui n’a plus rien à prouver depuis bien longtemps mais qui est encore trop peu sous le feu des projecteurs. Alors pourquoi ne pas remettre à nouveau ce titre et ce sport sur le devant de la scène ?

 

“Naniwazu ni sakuya kono hana fuyugomori ima wo haru beto sakuya kono hana” – Poème lu avant le début d’une partie de karuta.

 

Tout d’abord, il est important de comprendre ce qu’est le karuta, même si tout ça est très bien expliqué dans ce tome, en tout cas le nécessaire pour lire sans problème sans non plus crouler sous maintes règles extravagantes. Surtout qu’à la surface, ce jeu se veut assez simple.

Cela se joue avec un total de 50 cartes (25 pour chacun des deux joueurs), sur ces cartes sont indiqués des poèmes tirés du Hyakunin isshu, un recueil de cent poèmes écrit par cent poètes. Cependant, les poèmes ne sont, à proprement parler, pas importants, en effet, le but est de connaître et reconnaître leurs syllabes. Un arbitre va réciter un poème dont il va falloir repérer sa carte dès les premières syllabes, avant son adversaire, le point étant comptabilisé lorsque le premier des deux joueurs éjecte la carte correspondante hors du terrain. De ce fait, c’est un jeu qui nécessite énormément de réflexes, de concentration et une bonne mémoire pour connaître et identifier l’emplacement des poèmes.

Ce système rend le jeu passionnant et surtout très vif, bien loin du calme que peut provoquer une partie d’échec par exemple. Ici, pas le temps de détourner les yeux de l’action car tout se passe très vite. Que ce soit dans la réalité ou dans ce manga, on reste concentré même en tant que spectateur !

Par ailleurs, il y a un fort côté compétitif puisqu’il existe de nombreuses compétitions, surtout au Japon. La plus prestigieuse étant celle qui définit un Maître et une Queen du karuta. C’est un sport tout à fait prestigieux et qui est aussi bien ancestral que culturel mais pas moins concurrentiel !

Il y a bien évidemment d’autres choses à savoir mais disons que c’est le minimum à connaître, vous en apprendrez plus au fil des chapitres sans non plus être assailli d’informations !

Une adaptation anime existe également depuis 2011 avec trois saisons pour le moment. La dernière est encore licenciée par Crunchyroll, pour ce qui est des deux premières je ne peux que vous souhaiter bon courage à mon plus grand regret.

 

 

Revenons-en à nos cartes, l’histoire va nous transporter dans ce sport mais aussi à travers le temps. Ce premier tome nous introduit d’abord au sport et ce dès l’enfance. Vous verrez donc Chihaya découvrir le karuta aux côtés de Arata Wataya et de Taichi Mashima. Cela va commencer par une simple partie entre Chihaya et Arata à son domicile, ayant pris beaucoup de plaisir mais aussi de frustration, notre héroïne va s’y intéresser de plus en plus, allant même jusqu’à remettre en question son “rêve” de voir sa soeur briller au profit de quelque chose la concernant elle-même et qui la passionne comme rien auparavant, le karuta.

Et cette passion est assez virulente car elle contamine également le réfractaire Taichi, qui, suite à une défaite décide de se mettre comme il peut à ce sport. C’est à partir de ce moment-là que l’histoire peut réellement commencer. Nous avons un trio qui souhaite débuter son ascension et rattraper le Arata national qui a déjà bien grimpé avant son arrivée à Tokyo.

On les voit donc s’inscrire à un club qui sera le point de départ de la dure compétition pour le titre de Maître et de Queen. Mais ce chemin ardu n’est en aucun cas un problème puisque cela les motive plus qu’autre chose.

Tout ceci est raconté avec tellement d’engouement que nous sommes immédiatement pris au jeu même lorsque l’on découvre ce sport pour la première fois. L’ardeur dont font preuve les personnages se propage en nous, et cela nous donne tout autant envie qu’eux d’y jouer ! Autant qu’au volley après avoir regardé Haikyu ! C’est vous dire à quel point ce manga est bon !

D’une certaine manière, on pourrait le comparer à March Comes in like a Lion qui lui parlait de shogi. On y retrouve ce côté psychologique avec la forte amitié qui relie notre trio principal.

Et en parlant de trio… Il y  en a des choses à dire rien que sur ce premier tome qui n’est qu’une introduction à cet univers bien plus vaste.

Tout d’abord, Chihaya Ayase est la protagoniste, le fameux garçon manqué qui à un sacré problème avec le tact ! Elle est beaucoup trop franche et sort tout ce qui lui passe par la tête, ce qui ne manque pas de blesser par moment. Mais on pourrait dire que c’est ce qui fait son charme et la rend différente. Elle deviendra vite une femme forte qui n’a pas du tout l’intention de se laisser marcher sur les pieds  ! Elle a la rage de vaincre et ne se laisse pas abattre par une défaite, cela lui donne simplement envie d’écraser son adversaire, ou même son allié… En bref, elle possède une âme compétitive qui compte bien aller jusqu’au bout afin de devenir la Queen du karuta !

 

 

Son initiateur, Arata Wataya n’y est vraiment pas pour rien. Ce garçon passionné à reçu les enseignements d’un grand nom de ce sport et depuis tout petit il roule sur les compétitions. Il est extrêmement fort autant qu’il est passionné. C’est d’ailleurs grâce à cela qu’il motive Chihaya à se lancer et à s’améliorer, elle qui pourtant n’est initialement pas plus intéressée que ça. Ce garçon timide change du tout au tout lorsqu’il est question de karuta, ses traits se durcissent pour laisser place à une concentration sans pareil, il n’est alors plus le garçon qui se fait marcher dessus, mais devient une bête qui sautera sur la moindre carte qu’il définit comme sa cible. Il devient par ailleurs très joyeux lorsqu’il en parle bien que d’habitude il ne sourit jamais. C’est par sa personnalité qu’il transmet inéluctablement sa flamme du karuta pour l’emmener tout droit dans le cœur des gens.

Et même Taichi Mashima finit par succomber !

Cet enfant, présenté comme excellent en tout, a faibli au karuta. Après avoir reçu les dures remontrances de sa mère impitoyable, il décide tout de même de s’y lancer en allant à l’encontre des désirs de cette dernière. Malgré son air de petit con, on se rend vite compte qu’il est sûrement celui qui reçoit le plus de pression, il peine à s’entraîner au karuta tant son agenda est rempli. Il n’a que très peu de répit car le reste du temps il se doit d’étudier et d’être “parfait”. On a finalement de la peine pour ce petit qui tente de s’en sortir malgré le chemin qui semble tout tracé par ses parents. Son père, médecin, lui fera certainement parcourir cette même voie et cela commence déjà puisqu’il réussit les examens d’entrées d’une prestigieuse école. Même si je dois avouer qu’il n’est pas du tout mon préféré, je le soutiens ! Il le mérite !

Toutefois je ne parlerai pas de Chitose Ayase, c’est une peste bien trop imbue d’elle-même qui ferait passer le narcissisme de Taichi pour du beurre !

 

“J’appelle pas ça un rêve, moi. Un rêve ça doit concerner la personne qui le fait et pas quelqu’un d’autre.”

– Arata Wataya.

 

Pour ce qui des dessins, on est sur quelque chose qui, malgré les années, reste très beau à voir ! Les scènes d’affrontement au karuta sont splendides et nous plongent vraiment dedans ! Le chara-design, bien que d’époque, reste toujours de bonne facture et transmet bien les émotions des personnages. C’est sans mal qu’aujourd’hui vous pouvez vous y mettre ou vous y remettre.

Chihayafuru est une œuvre excellente en mal de lumière. Son thème le karuta peut faire peur mais vous allez voir, dès les premières pages vous serez stupéfait d’apprendre à quel point cela peut être intéressant ! Le deuxième point qui peut bloquer, c’est le nombre de tomes, la parution japonaise s’approche des 50 tomes et quant à la française, on arrive vers le 40e ce qui peut en effrayer certains. Toutefois, si vous vous lancez dans cette série, vous ne serez vraiment pas déçu. C’est un titre qui vaut le coup d’être lu et qui vous donnera envie d’enchaîner les volumes ! C’est le genre de manga qu’est Chihayafuru, le genre d’œuvre qui restera bien des décennies plus tard, qu’on pourra conseiller comme culte à toutes les générations et qui mérite de continuer ainsi de longues années durant. J’espère sincèrement voir ce manga encore plus plébiscité par les fans car malgré sa longueur, il ne peut laisser indifférent.

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H.

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