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Satan 666

L’importance 

de poursuivre 

ses rêves

Satan 666 est un Shônen de Seishi Kishimoto, publié au Japon en 2001 et terminé en 19 volumes. En France, Satan 666 a été publié une première fois à partir de 2005 et a reçu une nouvelle édition en Mai 2022 chez Kurokawa.

 

Il existe un monde fantastique où une ancienne civilisation s’est effondrée, laissant derrière elle des artéfacts magiques nommés O-Parts que seuls des OPT peuvent contrôler. Ruby Crescent est la fille d’un chasseur de trésor et, tout comme son père, elle rêve de trouver un artéfact légendaire. Mais son voyage souvent périlleux la pousse à rencontrer Jio Fleed, un jeune garçon et OPT qui refuse de se faire des amis, et qui semble avoir une part sombre cachée en lui. Ensemble, ils vont voyager à la recherche d’un artéfact légendaire pour Ruby, et à la recherche d’un moyen de dominer le monde pour Jio.

 

Satan 666 est un manga à remettre dans son époque. En effet, il ne date pas d’aujourd’hui mais du début des années 2000 et attire la nostalgie des anciens connaisseurs mais reste d’après moi assez classique et dans une même construction que des Shônens à succès de l’époque. Tout le long de ma lecture cela m’a rappelé des titres comme Hunter x Hunter (Naruto aussi mais j’ai pas envie de le comparer à son frère, ils en ont suffisamment bavé avec ça), et il faut avouer que ça fait toujours un petit quelque chose de retomber sur des œuvres un peu anciennes. Certes il est classique dans sa construction, mais il peut toujours plaire aux nostalgiques et faire découvrir le monde des Shônens aux plus jeunes, d’autant que bien qu’il soit déjà-vu, je suis curieuse d’observer où toute cette histoire nous mènera, car oui, je n’avais jamais eu l’occasion de lire Satan 666.

Mais je ne vais pas me contenter de vous dire dans cette partie scénario que le manga est ancien et classique. Satan 666 c’est bien plus que ça puisque c’est un manga d’aventure et qui dit aventure, dit découverte et j’aime toujours ce moment où on découvre un univers qu’on ne connaît pas du tout, cela fait rêver, et ça a toujours quelque chose de palpitant. Ici on est en effet dans un univers fantastique avec des pouvoirs particuliers donnés par les artéfacts, mais aussi des situations totalement surnaturelles comme un endroit rempli de ronces géantes. Ce côté découverte est un excellent point puisque l’auteur a fait preuve d’une bonne imagination pour créer des situations auxquelles on ne s’attendait pas, et on a toujours ce petit truc dans notre ventre quand nos héros partent visiter un nouveau lieu avec l’impatience de voir ce qu’ils vont découvrir.

Bien sûr, qui dit aventure dans un monde fantastique avec des pouvoirs, dit méchants, action et combats à foison. On en a déjà pas mal pour ce premier volume, même si pour le moment les méchants sont un peu les petits faibles du début. On sent qu’il y a du potentiel pour faire des gros combats, notamment grâce à ces artéfacts anciens, mais aussi grâce aux pouvoirs de Jio. Pour parler un peu plus précisément des combats, ils ne sont certes pas encore très longs, mais ils font quand même déjà quelques pages, et ils sont plutôt intéressants à suivre en plus d’être fluides. Seishi Kishimoto sait où il va lorsqu’il dessine ses scènes d’action, et ça se sent.

Le point qui m’a le plus marqué dans ce manga, c’est l’importance qu’ont les personnages de suivre leurs rêves. C’est souvent un aspect qui était mis en avant dans les Shônens de l’époque, mais là j’ai vraiment eu l’impression qu’on insistait dessus. L’auteur à l’air de vouloir dire au lecteur de suivre ses rêves, et de prouver à ses lecteurs qu’on peut les réaliser si on a confiance en soi. C’est vraiment une morale très shônen mais que j’ai trouvé omniprésente dans le premier volume, à voir si c’est toujours le cas par la suite.

Enfin, un autre point important de ce titre c’est qu’il possède tout de même une grosse part sombre. En effet, on s’apparente à Satan, l’histoire est loin d’être joyeuse et féérique, et est même souvent cruelle. Chaque personnage a sa petite part d’ombre, son côté: J’ai un passé bresom moi je suis trop dark regarde j’ai perdu mes parents. C’est totalement cliché maintenant mais ça m’a plus amusée qu’embêtée, et ça souligne bien le côté ancien de ce Shônen. N’empêche que tout est loin d’être joli et tout beau et cela crée toujours plus de rêves et de missions pour nos héros.

Car oui, nos personnages avancent à la poursuite de leurs rêves. Si pour l’instant on a un peu l’impression qu’ils avancent à l’aveugle, plus on continuera notre lecture, plus on aura de précisions sur le scénario et de quêtes bien dessinées. Mais même si on est dans le flou pour l’instant, l’auteur nous guide en nous tenant la main et on sent qu’il sait où il veut nous mener.

D’ailleurs, autre fait important: On est dans un premier volume, mais on est bien loin des tomes introductifs un peu longuets. Dans Satan 666 vous êtes directement lancé dans l’histoire et vous découvrez tout sur le tard et ça, ça fait plaisir, ça permet d’immédiatement se plonger dans l’histoire sans trop d’explications. De toute manière, quand il y a besoin d’explications, l’auteur les donne rapidement.

Mais cela ne l’empêche pas non plus de mettre un peu de suspens et de mystère dans son histoire. Effectivement, on ne nous dit pas tout et à la fin de notre premier volume on a quand même quelques questions sur le personnage de Jio ou même celui de Ruby, ce qui nous donne envie de lire plus loin.

 

Vouloir réaliser son rêve, c’est une preuve de confiance en soi.

– Ruby

 

D’ailleurs, parlons un peu de notre duo tiens. Ces deux là se rencontrent au début de ce volume par un pur hasard et au début c’est loin d’être le grand amour entre eux deux, et ils ont même d’ailleurs plus l’air de se servir de l’autre pour leur propre survie. Ce n’est qu’en avançant dans l’histoire qu’ils vont peu à peu apprendre à se connaître et s’adoucir auprès de l’autre, même si ce n’est pas encore toujours le cas. Il me tarde de voir une vraie complicité se créer entre eux, et je suis curieuse de savoir s’ils vont avoir d’autres compagnons qui vont se joindre à leur aventures par la suite.

Pour parler un peu plus précisément de Jio. Son nom complet est Jio Fleed et c’est un jeune garçon qui a toujours été considéré comme maudit, comme un démon, si bien qu’il a toujours été mal accueilli par les autres, au point qu’il a attrapé un rêve en chemin qu’il a entendu et qui est un peu stupide: Il veut devenir le Maître du monde. Une folie des grandeurs qui le pousse à voyager. C’est un personnage qui a souffert, qui possède une grosse part d’ombre et de puissance en lui et qui se cherche. Mais c’est pas un mauvais garçon non plus, il est juste un peu trop obnubilé par l’argent.

Quant à Ruby Crescent, c’est une jeune fille qui veut poursuivre le rêve de son défunt père: devenir la plus grande chasseuse de trésors du monde, et comment dire que dans un monde rempli de ruines, on a bien besoin de chasseurs de trésors. Elle a la capacité de décrypter des textes anciens, mais mis à part ça, elle ne sait pas se battre et se retrouve toujours dans des situations compliquées, d’autant que des personnes malintentionnées la recherchent. Je suis tout de même curieuse d’en apprendre plus sur cette capacité à décrypter les textes anciens qui a l’air d’en intéresser plus d’un.

Enfin, pour parler un peu des dessins, on est vraiment sur de l’ancien Shônen avec des personnages principaux jeunes, aux airs de petits garçons et jeunes filles dans un monde d’adultes. Pour ce qui est des chara-designs, ça me fait un peu penser à ceux de Akira Toriyama si on plisse très fort les yeux. Je les trouve cependant souvent maladroits et les personnages ne sont pas toujours bien dessinés. Par contre, les décors eux, sont bien présents et beaux à voir, toutes les planches sont complètes et on sent dans le trait fin et détaillé des décors qu’il a eu énormément d’inspirations semblables à son frère durant leur jeunesse.

J’aime souvent beaucoup les anciens mangas parce qu’on avait plus ce souci du détail qu’on a plus perdu dans les mangas récents. Maintenant on trouve souvent des cases assez vides et je trouve ça dommage car les décors jouent énormément dans l’immersion d’un manga.

Enfin, on a beaucoup d’onomatopées, les planches sont vraiment vivantes, claires, malgré la présence de pas mal de textes qui ralentissent un peu la lecture.

Si j’ai un défaut à donner, c’est que j’appelle pas ça une nouvelle édition mais juste une réimpression. Le manga n’a clairement pas l’air d’avoir changé entre cette édition et l’ancienne, cela aurait pu être sympa d’offrir un autre format avec de nouvelles couvertures, une meilleure traduction, des planches re-nettoyées, mais bon, disons que ça permet au moins aux plus jeunes de découvrir la licence même si le manga en lui même ne va pas embellir votre collection.

 

En conclusion, Satan 666 est un ancien Shônen qui respectait tous les codes des Shônens à succès, et ça se voit. On a l’aspect aventure très poussé, la découverte, le monde fantastique, les combats, les personnages au passé bresom, le jeune héros à l’aspect de petit garçon et l’importance de suivre ses rêves. C’est un titre qui a vieilli et qui rendra nostalgique les anciens, qui méritait d’être remis sur les devants de la scène pour permettre aux plus jeunes de le découvrir. Personnellement je le découvrais et ça m’a fait penser à énormément de Shônens de l’époque, sans pour autant me déranger parce que l’auteur a sa propre imagination et j’aime beaucoup découvrir des univers différents. Le titre nous questionne, nous donne envie de lire la suite et est plutôt bien construit. Je ne sais pas s’il est toujours disponible en offre découverte mais personnellement j’avais pu me prendre les premiers tomes à 3 euros grâce à cette offre ce qui est vraiment une bonne affaire. Par contre, ne vous attendez pas à une édition incroyable puisqu’on à l’air d’avoir exactement la même édition que dans les années 2000. Cela reste néanmoins un classique à découvrir qui mériterait plus de visibilité et qui nous laisse une certaine nostalgie.

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L.

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