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Magus of the Library

Les livres, 

c’est sacré !

Magus of the Library est un Seinen de Mitsu Izumi. Publié au Japon depuis 2017, il est toujours en cours avec 6 volumes ! En France nous l’éditons depuis Mars 2019 chez Ki-oon et nous avons tout juste rattrapé la parution nippone !

 

Ce manga est traduit par Mme Géraldine Oudin qui est à l’origine de traductions très sympathiques comme celles de : Frieren, Les Carnets de l’Apothicaire, ou encore A Silent Voice pour ne citer qu’eux !

Mitsu Izumi, son nom ne vous est peut-être pas familier et pourtant, chacune des œuvres qu’elle a créées ou auxquelles elle a participé s’est fait éditer dans nos contrées. Le manga Ano Hana, dont elle s’est occupée des dessins, 7th Garden, moins connu mais une œuvre que j’ai appréciée bien qu’elle soit en pause et n’en sortira probablement jamais.

Une chose est sûre, son talent pour le dessin n’a cessé de grandir, et Magus of the Library en est la preuve irréfutable !

 

Magus of the Library raconte l’histoire de Shio Fumis, jeune garçon vivant non loin d’Amun, un petit village  éloigné de tout et notamment de la culture. Il existe bel et bien une bibliothèque mais le propriétaire ne le laisse pas accéder aux livres. Il est obligé d’utiliser divers moyens détournés afin de pouvoir toucher le graal.

Un beau jour, lors d’une mésaventure, lui et des livres sont sauvés par un groupe de personnes appelées des “Kahunas”, des membres de la bibliothèque centrale. Pris d’une passion folle, Shio se met à vouloir lui aussi faire partie de cette organisation de la capitale des livres dont les examens d’entrée sont reconnus pour être parmi les plus durs au Monde.

 

Comme le dit si bien les éditions Ki-oon, Magus of the Library est une ode à la lecture. Et le mot est faible ! C’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai relu une troisième fois ce premier tome afin de vous en proposer une critique.

Force est de constater que l’histoire et l’univers m’emballent toujours autant ! Pour la précision, 3 ans séparent ma première lecture de cette relecture.

Mitsu Izumi nous jette littéralement dans son univers peuplé de livres. Et oui, les livres sont un élément clef, un point essentiel car tout tourne autour de ces derniers !

L’histoire se veut être racontée en partie  par un narrateur externe, qui nous fait découvrir cet univers comme s’il lisait lui-même une histoire… Et c’est un peu le cas car l’histoire se “base” sur un roman fictif nommé Kahuna du vent par Sofi Shuim. Le roman de Sedona peut-être ? Mystère…

Afin de pimenter un peu les choses, le monde ne s’arrête pas là. Pour commencer, on ne débarque pas dans un monde qui semblerait tout juste naître, la planète et la civilisation a du background m’voyez ? Passé fort intéressant qui est rapidement survolé au cours du tome et qui a pour rôle de contextualiser deux trois faits.

À cela s’ajoute un élément qui va faire plaisir à plus d’un, la fantasy ! Oui, Magus of the Library possède du fantastique par deux biais, tout d’abord la magie, ici appelé : Karakupua.

Mais également, différentes races, cela donne une grande richesse à l’univers qui ne cessera de s’étendre en allant de détails en détails. Il existe pas mal de races différentes mais dans ce premier tome, on n’en voit que certaines d’entre elles, dont une en particulier qu’on ne peut que voir puisqu’il s’agit de notre protagoniste !

Ce dernier est passionné par les livres mais en raison de sa “race” et de sa pauvreté il se voit refuser l’accès à la modeste bibliothèque de la ville.

Ce refus nous permet d’aborder des thèmes variés, car oui, si j’ai bien dit que les livres étaient au centre de l’histoire, ce n’est pas pour ça qu’on ne va faire qu’en parler. Par le biais des ouvrages, on va explorer des thématiques intéressantes comme la discrimination, l’acceptation, la curiosité, l’égalité, l’avidité, le destin, le courage, le changement, tout un tas de sujets qui vont être habilement disséminés au cours de cette aventure.

 

Protéger les livres… c’est protéger le monde…

– Narration

 

Cette citation, très mise en avant au cours du tome, est une phrase que j’apprécie et qui possède bien des sens. Par ailleurs, s’il est souvent question de livres, l’œuvre parle parfois de “textes”, “d’écrits” car ils ne se contentent pas d’une seule forme. En effet, les tablettes et autres pierres et stèles ne sont pas exclues du processus ! Quelque soit sa forme, elle renferme des pensées, un savoir et c’est en cela que la bibliothèque centrale a vu le jour en ayant pour mission de protéger tous ces textes.

Cet édifice se trouve au sein d’Afshak, la ville, la capitale des livres. Croyez-moi, si vous ne connaissez pas, vous hallucinerez en la voyant (spoiler ; c’est pas dans le premier tome, il faudra aller encore plus loin ! Teehee). À l’intérieur, une quantité de personnes sont au travail, ils sont appelés les Kahunas, les spécialistes du savoir ! Je vais m’efforcer de ne pas rentrer dans les détails bien que j’ai très, très, trèèès envie de vous en parler et de tout décortiquer. Enfin passons. Ces gens de talent sont au service des livres, il existe douze départements, chacun de ces derniers gèrent un aspect du livre, ça passe de la classique restauration à la plus fantaisiste protection.

Ce prestigieux métier en fait rêver plus d’un, et cela n’échappe pas à notre héros -ni même à moi lecteur…- ! C’est une idée qui me plait énormément puisque, comme souvent avec les œuvres nippones ( et ça, je ne m’en lasserai jamais), l’auteur arrive à rendre n’importe quoi super intéressant. Et c’est encore le cas ! Que vous soyez attirés par les métiers du livre ou non, vous en ressortirez passionnés ! Chaque branche a ses caractéristiques, ses exigences et si dans ce premier tome c’est pas forcément tout le temps flagrant, ça l’est dans les suivants.

Ceci dit, la partie restauration a été un peu plus approfondie que les autres avec quelques techniques montrées et expliquées avec le plus grand soin. Absolument passionnant !

Bien qu’il soit temps pour nous de nous pencher sur les personnages, il est important de garder en tête qu’il y a beaucoup de choses à raconter sur ce titre, le monde est vaste comme le dit Sedona !

Olalah, quelle transition pour parler justement de cette fameuse Sedona. C’est une kahuna qui apparaît assez tôt dans le tome. Elle est une interlocutrice de choix pour Shio qui n’a pas grand monde pour discuter. Elle qui n’émet aucun jugement en se basant sur de simples différences de races, va lui permettre de sortir la tête de l’eau et de s’ouvrir encore plus à ce monde. Pas seulement à celui des livres, puisqu’il est déjà très passionné, mais à celui du vaste monde qui s’étend bien plus loin que celui du village.

Comme beaucoup de ses comparses, elle est unique en son genre. elle parle toujours d’une manière singulière, comme si ses pensées se généraient sous forme de romans dont ses paroles en découleraient directement…

En tout cas, ça a beau être une femme, elle penche pas mal du côté du prince charmant !

Prince charmant qui, sur son beau cheval pas blanc, secourra le jeune Shio Fumis en détresse ! Ce petit garçon qui attendait d’être sauvé afin de ne plus être un poids pour sa sœur et pour ne plus se faire maltraiter par les villageois qui le rejette en bloc à cause de sa race.

C’est un bon petit, qui fait tout pour s’en sortir, qui ne veut faire de mal à personne, il possède un grand coeur en or bien que la seule chose qu’il ait réussi à avoir en retour, c’est le regard méprisant des adultes, et les coups des autres enfants…

Cet enfant est des plus attachants et son amour pour les livres est véritablement touchant. Il y a un moment vers le milieu- fin du tome qui m’a vraiment touché en plein cœur. Un passage où il raconte à Sedona qu’il n’a pas le droit d’aller à la bibliothèque. Je vous promets que la larmichette n’était pas loin ! C’était si émouvant…

Et il y en a d’autres des personnages tous plus appréciables les uns que les autres, surtout pour les kahunas. Mais je vous laisserais les découvrir par vous-même car eux aussi sont des orignaux ahah !

Mais donc, avec tout ça, les dessins, ça dit quoi ?

Je n’ai pas les mots… C’est si beau, si travaillé, si détaillé… Je ne devrais même pas en parler et simplement vous mettre une bonne sélection de planches que vous vous rendiez compte par vous-même de la superbe que représente Magus of the Library !

Si jamais vous avez lu Bride Stories, ça pourra vous y faire penser dans le style, avec des tenues rarement aussi jolies et bien dessinées avec un soin du détail irremplaçable. Des doubles pages afin de vous faire profiter de paysages à couper le souffle. Y’a pas à ch***, c’est magnifique ! Que voulez-vous que je dise de plus ! Regardez ! Abreuvez-vous de ces planches ! Et il y en a encore d’autres !

 

Ma conclusion est toute vue, pour la partie avis perso, vous avez dû le ressentir, c’est un manga que j’adore. Si à ce moment précis on devait me demander de faire un petit top des mangas que j’ai préféré lire, Magus of the Library y entrerait sans discuter ! Et si je devais préciser pourquoi… et bien…

Le récit est passionnant. D’abord raconté comme si on lisait une histoire, il prend son temps pour bien tout amorcer, présenter les personnages, le monde ; en ajoutant au compte goutte des détails, des précisions. Le premier tome n’est qu’une grosse introduction et pourtant il n’est même pas ennuyeux à lire !

Les personnages sont uniques, variés, farfelus, c’est super agréable de les découvrir ! Et tant mieux parce qu’il y en aura un paquet à force !

Les dessins sont d’une splendeur sans pareil ! C’est tout !

Même l’édition est bien réussie ! C’est un format simple bien rempli, avec une jaquette dont le toucher -qui se rapproche d’une peau de pêche- est extrêmement satisfaisant. Avec lui, vous en aurez pour votre argent car si l’histoire est passionnante et bien rythmée, ce n’est pas le genre de manga qui se lit en une demi-heure (ça parle beaucoup) !

C’est pour toutes ces raisons que j’apprécie grandement Magus of the Library et c’est également pour cela que je ne peux que vous le conseiller. C’est un genre assez unique mais finalement, bien loin d’être de niche. Je pense clairement qu’il peut intéresser tous les types de lecteurs, bien sûr, les plus sensibles aux livres sauront sûrement l’apprécier d’autant plus, mais cela pourrait avoir un impact sur la vision de certains sur les livres… C’est un sujet de ce manga qui dépasse le cadre de la fiction pour nous parler aussi à nous directement…

Vous pouvez vous procurer les tomes sur notre site internet ici !

H.

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