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Love Instruction

Expérience lancée.                                               Code :  Conquête des quatorze cuisses !

 

Love Instruction -How to become a seductor- est un Seinen écrit et dessiné par Minori Inaba. Le manga est publié depuis 2011 au Japon et s’est achevé en 11 tomes en 2019. En France, ce sont les éditions Soleil Manga qui se sont chargées de le publier et le dernier tome nous est tout juste parvenu en cette fin de mois de Décembre !

 

/!\ Pour public averti, nudité, sexe /!\

 

Terumi Minamoto est un garçon âgé de 18 ans. Seulement, aux yeux de beaucoup, il n’est pas qu’un simple garçon, pour certains, il a tendance à ressembler plus à une fille, enfin si ce n’était que ça, il parait même plus mignon(nne) que certaines filles ! Ayant eu à cause de cela de multiples brimades de la part des filles, il finit par aller dans un lycée de garçons. Il se retrouve donc à l’université sans avoir eu la moindre relation, en ayant “peur” du lait, des femmes et en plus son père souhaite qu’il quitte la maison !

Il se voit alors logé chez sa tante Kaoruko Fujiwara qui accepte de le faire vivre dans son appartement gratuitement, enfin presque, puisqu’il va devoir donner de sa personne…

Et c’est le moins qu’on puisse dire ! Kaoruko Fujiwara est maître de conférence à la fac, cependant son sujet d’étude concerne le Dit du Genji, une œuvre incommensurable dont il est dit qu’elle est l’un des romans les plus importants du Japon. Sauf que cette fameuse tante souhaite avoir sa propre approche du titre et pour ce faire, elle décide en quelque sorte de recréer cet univers grâce à son neveu, notre fameux protagoniste. Le but est “simple”, conquérir de la même manière que Genji quatorze femmes différentes, en commençant comme lui par une cousine…

Alors oui, il y a déjà beaucoup de choses à dire ! Première réponse à une question que vous vous êtes certainement posé, oui il y a de l’inceste. Même sans parler de pénétration, les relations sont belles et bien charnelles. Il est donc vrai que cela peut déranger mais rappelez-vous toutefois que nous ne sommes pas sur un Hentai mais bien un Seinen et qu’en tant que divertissement, ce manga reste bon, mais nous allons prendre le temps de développer tout ça.

L’inceste ici n’a pas pour réel but d’être approfondi. En effet, il faut revenir à la base même du pourquoi du comment. Terumi doit aider Kaoruko pour son sujet d’étude, comme je vous le disais elle veut recréer les événements du roman mais d’un point de vue extérieur en tenant compte des rapports que lui fera son neveu. Il n’est donc pas question de sentiments amoureux, ce qu’elle souhaite c’est que Terumi continue de maintenir sa libido et qu’il s’intéresse aux femmes et ce, sur tous les points possibles et notamment “sexuels”. Il est important qu’il n’ait plus peur des femmes mais au contraire qu’il soit plutôt “excité” par ces dernières. Bien entendu, il ne doit pas devenir une sorte de bête qui ne penserait qu’au sexe et qui en viendrait au viol, mais il faut qu’il soit suffisament perverti pour qu’il souhaite sincèrement avoir des relations sexuelles.

Comme il n’est pas très à l’aise avec les femmes dû à son inexpérience, Kaoruko se doit d’elle-même l’entraîner. C’est là qu’intervient une partie que l’on pourrait qualifier d’incestueuse. Sa tante va dès de le départ faire en sorte d’un peu bousculer ce garçon, en mettant par exemple ses généreuses formes en avant et en le laissant s’y intéresser. Il faut en plus recontextualiser la chose, Kaoruko Fujiwara est présentée comme une très belle femme qui fait tourner la tête de n’importe qui, homme comme femme ! Donc, malgré  son aversion des femmes, Terumi n’est pas insensible à ses charmes, et bien qu’il soit réticent puisque c’est sa tante, il a du mal à résister à ses avances. Surtout qu’elle est du genre à garder le parfait contrôle de la situation et à faire obéir presque au doigt et à l’œil notre protagoniste.

Tout ceci conforte le fait que l’œuvre se situe sur un plan érotique et non pornographique. On rappellera par ailleurs que tous les personnages se trouvent au minimum à l’université, il n’y a donc que des adultes consentants.

Cependant, bien qu’adultes, tous n’ont pas l’expérience qui va avec mais, loin des Shôjo plus classiques, ici les relations sont plus fluides et avancent vite, après tout son but n’est pas de tenir la main de quatorze filles mais bien de “choper les quatorze paires de cuisses” selon les dires de Kaoruko ! Et ça veut bien dire ce que ça veut dire.

C’est donc avec pas mal de détachement qu’il faut prendre ce manga. Que ce soit pour le côté incestueux ou sexuel. Car dans l’idée on demande à un gars de “se taper” quatorze filles différentes et ce, sans état d’âme. Bon à priori, Terumi n’y pense pas vraiment et se concentre véritablement sur sa première relation mais pas sûr que ça restera le cas bien longtemps lorsque l’on sait qu’il doit y avoir treize autres femmes derrière. Je ne sais pas si ça va aller loin avec chacune d’entre elles, toutefois l’idée reste la même. D’une certaine manière, cela pourrait faire penser plus récemment à Girlfriend Girlfriend qui, lui aussi, joue sur des relations que l’on pourrait considérer “d’immorales”. Là où l’un veut sortir avec plusieurs filles en même temps, l’autre ici doit choper quatorze paires de cuisses.

Ces deux mangas se ressemblent donc sur le fait qu’un manga peut être intéressant même si le centre même de l’histoire nous paraît immoral ou que nous ne l’acceptons / aimons pas. Car oui, qu’importe votre avis sur ce type de relation, que ce soit sur le fait de ne pas chercher d’amour à proprement parler, ou le fait de chercher à voir les fesses de quelqu’un de la famille, Love Instruction s’avère plaisant à lire.

On doit en partie ça aux personnages. Ils ont beau être adultes, tous semblent sérieusement manquer de… responsabilité en quelque sorte ? On peut commencer par le père de Terumi qui l’a mis dans le plus grand des calmes et des respects dehors car soi-disant ils allaient être serrés dans l’appartement maintenant qu’il a mis enceinte une femme !

 

“Voici ta nouvelle maman. Rien d’étonnant à ce que tu sois aussi surpris !!! Moi-même je n’ai appris qu’elle était enceinte qu’hier !!!”

– Père de Terumi

 

Niveau conscience, on est plutôt sur le haut du panier, mais comme l’amour propre n’a pas l’air d’être son fort il n’hésitera pas à poser les genoux au sol, enfin vous verrez par vous-même. Par ailleurs, c’est également lui qui décidera sans pression de changer son nom de famille pour utiliser celui de sa mère plutôt que celui de son père, ce qui trahit un peu plus sa personnalité.

Sa sœur n’est pas beaucoup mieux non plus. Kaoruko Fujiwara, malgré sa place de maître de conférence, est prête à donner de son corps pour une expérience malsaine qu’elle fait réaliser à son neveu et ce, de force. Alors certes, Minamoto n’a pas l’air si traumatisé que ça grâce à sa libido en pleine explosion mais tout de même, quand on y pense, c’est affligeant.

D’ailleurs en parlant du neveu, Terumi Minamoto n’a pas l’air non plus de vraiment réfléchir à tout ça. Il voit des seins, il fonce. Alors oui, on souligne le fait qu’il cherche à combattre sa peur des femmes mais cela semble plutôt bien aller pour lui et il succombe très vite au corps féminin. Il est par ailleurs assez facilement manipulable, s’en est presque effrayant. Par exemple, dans sa relation avec sa cousine Asahi Momozono, il pense agir en fonction de ses sentiments alors que derrière sa tante contrôle tout en quelque sorte. C’est comme si elle avait réussi à s’immiscer dans son esprit en lui faisant croire qu’il agit selon ses convictions alors qu’il s’anime comme elle le veut. Bien sûr c’est mon ressenti et l’œuvre n’a pas spécialement pour but d’aller jusque là car comme je l’ai dit, c’est à prendre avec tout de même pas mal de détachement mais quand même.

Sur ce point, Asahi reste dans la lignée, après tout c’est plus ou moins la même famille… Elle qui déteste venir en aide est allée sans se faire attendre chez Kaoruko en espérant la brosser dans le sens du poil pour gagner des points dans son cursus universitaire. Ce qui contraste avec l’innocence relationnelle dont elle fait preuve dans ses interactions avec Terumi. Disons que sur certains points leur relation pourrait être digne du lycée voire du collège, à la seule différence qu’on ajoute une pointe de sexualité pour faire plus universitaire, c’est par moment un peu particulier à voir.

 

 

Là où ça va être moins contrasté, c’est sur les dessins. Manga érotique oblige, le chara-design est travaillé de façon à ce que les formes soient généreuses et bien accentuées. On ne parle pas non plus de poitrine surdimensionnée ou autre mais quand même. Nous avons des seins bien développés, des fesses rebondies même pour les hommes comme notre protagoniste, eh oui, l’auteur est une femme, ce qui implique une vision un peu plus large de ce qu’on pourrait avoir habituellement niveau formes. C’est d’ailleurs ce qui pourrait “expliquer” le côté efféminé de Terumi Minamoto, car tout le monde le prend pour une fille, et ce, même le crâne rasé !

En plus des corps, les visages aussi sont bien travaillés, et notamment les yeux. Le regard joue un rôle très important. C’est en partie ce qui rend la tante plutôt du genre sexy, séductrice, qui laisse transparaitre l’innocence d’Asahi, entrevoir la perversion de Tsukiko, une amie proche d’Asahi. C’est ce que vous allez voir en premier avant même les seins ! Et pourtant ce n’est pas toujours évident…

Niveau décors on en voit très peu, les personnages sont souvent en gros plan ce qui laisse peu de marge à un fond travaillé, et dans le cas contraire on aura soit un décor simple (mais suffisant) soit des trames.

Alors en fin de compte, pour les planches, le plus important y est, les personnages ! Le contenu érotique est le principal et de ce fait on ne cherche pas de beaux décors ou des cases incroyables mais des jolies formes et de quoi rendre le tout sexy.

 

Alors oui, Love Instruction ne plaira pas à tout le monde, c’est impossible. Cependant, si vous aimez le contenu érotique, vous allez apprécier, c’est centré là-dessus, c’est presque comme pour un Hentai, c’est des fesses pour des fesses mais avec un bout d’histoire en plus. Il faut toutefois être un peu ouvert afin de ne pas se retrouver “dégoûté” face à certains pans de l’histoire, que ce soit pour l’inceste ou pour d’autres choses qui viendraient dans les autres tomes. Mais si tout cela ne vous pose pas spécialement de problème à la lecture, nul doute que vous prendrez du “plaisir” à le lire. Tout comme Girlfriend Girlfriend, l’apparence des relations ne joue finalement presque en rien sur la lecture qui se veut facile et accessible.

Malgré ça, je ne le conseillerais pas à tout le monde et encore moins à un jeune public car même si on repassera pour le côté “mature” du titre, il faut quand même un minimum de recul sur les relations amoureuses ou non.

Pour conclure en quelques mots, c’est un bon manga agréable à lire mais pour un public averti !

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H.

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