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The Fable

1 an pour

ne rien tuer.

 

The Fable est un Seinen écrit et dessiné par Katsuhisa Minami. Il s’est fini en 22 tomes au Japon l’année dernière. Chez nous ce sont les éditions Pika qui l’éditent avec le premier tome sorti le 21 Avril.

Fable” est une légende vivante dans son domaine. Il est un tueur à gage incroyablement efficace, il est comme né pour les assassinats. Après chaque mission, il n’oublie pas de regarder son émission favorite avec un humoriste de seconde zone du nom de Jackal Fujioka. Sauf qu’après 6 ans d’activité, le besoin de se faire plus petit se fait sentir et Fable est contraint de prendre une pause pendant un an. Cette pause n’est cependant pas anodine puisqu’elle l’oblige à ne tuer strictement personne durant cette période. Si l’ordre est assez simple en soi, le respecter est une toute autre paire de manches. En effet, pour un tueur aussi aguerri que lui, ses réflexes surdéveloppés peuvent vite le trahir et compromettre sa nouvelle mission…

Pika nous édite ici une série qui s’est finie en 2020 avec 22 tomes, il y a donc pas mal de matière à faire. Surtout que le speech de départ laisse libre à bons nombres de situations.

L’histoire commence assez simplement avec la mise en avant des capacités de “Fable” puis on attaque rapidement le vif du sujet, l’année sabbatique obligatoire.

Pour ce faire ils vont changer d’identités, et oui je dis “ils” car il n’est pas seul, hormis son boss qui lui force ses vacances, il y a une femme qui participait également à ses activités. Nous ne connaissons pas pour le moment leur véritable nom mais nous savons leur nouvelle identité. Il s’agit pour Fable de, Satou Akira, et pour la femme c’est Satou Youko. Ils sont désormais frère et sœur et devront vivre de la manière la plus banale possible.

Akira étant un cas compliqué, Youko joue un petit peu le rôle de catalyseur pour ce dernier afin d’essayer au maximum de le contrôler et d’éviter de corrompre la mission. Youko étant bien décidée à vivre normalement durant cette année-là, est-ce que cela pourrait par ailleurs lui donner envie de s’éloigner du milieu par la suite ? On en est encore loin mais la question de ce qu’ils feront à l’avenir peut se poser. Retourner simplement à leurs anciennes activités ou bien changer complètement de vie. Par ailleurs, ce point là me fait légèrement penser à Great Pretender (anime original disponible sur Netflix pour les curieux !), mais dans un registre assez différent.

 

 

Lors de ce premier tome, on nous montre plusieurs points intéressants qui pimenteront la série, pendant un temps du moins. Le premier, c’est évidemment la difficulté pour un tueur à gage comme Akira de se faire à sa nouvelle vie. Ses réflexes le trahissent encore et il a du mal à se contrôler et à perdre ses habitudes devenues mauvaises pour la situation. Il tente de se motiver en se disant qu’il est un pro et que de ce fait il doit réaliser au mieux sa mission quelle qu’elle soit. Qui plus est, Youko est derrière lui pour tenter de rattraper ses gaffes, bien que cela s’avère par moments complexes.

Le deuxième point, ce sont les yakuzas qui les hébergent dans deux de leurs appartements. En effet, si le boss tient à les aider, ce n’est pas le cas de tout le monde et certains voient même d’un très mauvais œil le fait de cacher des personnes aussi dangereuses. Ils vont donc être surveillés et au départ un peu titillés, on peut imaginer que ça aille plus loin dans le futur. Un acte banal peut vite partir bien plus loin alors nous ne sommes à l’abri de rien, surtout avec 22 tomes au total pour cette série.

Le troisième point est le plus évident de tous, c’est bien sûr leur mission. Ça relie tout ce que j’ai dis juste au dessus. S’ils commettent quelque chose d’irréparable, c’est fini pour eux. Ils n’ont pas le droit à l’échec, l’ordre de ne tuer personne est incontestable. Cela veut même dire qu’il devra parfois se laisser délibérément être blessé afin d’éviter de tuer. Sauf que lorsque l’on est bon à une chose, il peut être compliqué de faire comme si on ne l’était pas, comme on dit, chasse le naturel il revient au galop. Ceci étant dit, cela n’a pas l’air d’être un problème pour Youko qui joue sans le moindre problème le rôle d’une personne tout à fait basique. Absolument rien ne la trahit, si ce n’est son désormais idiot de grand-frère.

 

“C’est vous autres qui m’appelez comme ça sans que j’ai rien demandé. Moi, je suis juste un tueur pro !”

– Fable

 

Par ailleurs leur relation est au beau fixe pour l’instant. Ils se chamaillent légèrement avec des petites piques mais rien de plus. En dehors de leur travail, absolument rien ne semble les lier, à part peut-être leur boss. Leurs passés sont d’ailleurs assez flous, on connaît vaguement celui de Youko mais pour ce qui est d’Akira, il n’a même pas souhaité répondre à sa collègue lorsqu’elle lui a demandé. On voit donc une certaine distance, probablement intentionnelle entre eux, même si par moment Youko essaie de créer quelque chose, tout cela semble assez superficiel, Akira est en quelque sorte un mur qui ne laisse pas transparaître grand chose.

Même quand on aurait pu se dire qu’un lien allait se créer en vivant ensemble pendant un an, l’auteur nous ramène à la réalité en leur donnant chacun une maison côte à côte. Enfer et damnation, mais je ne saurais dire, l’histoire n’a pas l’air d’aller dans ce sens-là, bien qu’un petit rapprochement au fil des tomes pourrait être intéressant et pourrait justement aller de pair avec de possibles rebondissements qui mettraient en péril leur mission initiale.

Pour ce qui est des dessins, le rendu global m’a laissé perplexe. l’auteur adopte un style très ombragé comme beaucoup d’œuvres dans le même genre, ce que j’apprécie pas mal. Sauf que régulièrement les personnages m’ont un peu « dérangés ». Leur chara-design est assez réaliste, ce qui colle bien au manga, mais par moment j’ai la sensation de voir des personnages en 3D. Je ne sais pas si l’auteur utilise des modèles 3D pour les faire mais ça m’a titillé plusieurs fois l’esprit. Ce n’est rien d’affreux non plus, ni quelque chose qui vous sortira plus que ça du récit mais je tenais tout de même à le souligner.

 

 

Mon avis global sur l’œuvre est mitigé. Le concept initial est sympa, et permet un large éventail de possibilités pour la suite des tomes, sachant qu’il en faut tout de même pour les 21 tomes restants. D’un autre côté, j’espère que l’auteur a bien réussi à renouveler son récit afin de le rendre plus palpitant. Je n’ai pas suffisamment retrouvé de tension à mon goût. Je ne me suis pas vraiment demandé à un moment  s’ils allaient réellement réussir leur mission. Akira, malgré le fait qu’il soit un soi-disant boulet, ne s’en sort pas trop mal, même plutôt bien je dois dire pour se camoufler ! J’aurais peut-être aimé au début qu’il ait plus de difficultés à ne pas faire de gaffes lors de certaines situations à risque, bien qu’on nous parle toujours de ce problème là, en réalité on peut d’ores et déjà le considérer comme faisant partie du passé et c’est bien dommage.

Le titre ne s’arrête pas qu’à ça non plus et je tiens tout de même à voir comment l’histoire va évoluer car elle possède un certain potentiel.

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H.

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