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Holyland

Qui part à la chasse, gagne sa place !

 

Holyland est un Seinen de Kouji Mori publié au Japon en 2000 et qui comporte un total de 18 volumes. En France, le titre s’est fait édité par les éditions Vega Dupuis en Juillet 2023 ! Comme quoi, ne désespérez pas, un titre peut toujours arriver dans nos contrées ! Actuellement, trois volumes sont disponibles en France.

L’auteur Kouji Mori ne vous est peut-être pas familier et pourtant, il s’agit d’un (ancien) assistant et ami proche de Kentaro Miura, l’auteur du célèbre Berserk. Kouji Mori est également connu en France pour Suicide Island ainsi que Genesis !

Yû Kamishiro est un lycéen lambda qui a du mal à s’intégrer. Pour cause, il a été l’objet de nombreuses brimades qui l’ont poussé à se retrancher sur lui-même. Cependant, il ne va pas en rester là et par un concours de circonstance, ce dernier qui n’était qu’un lycéen de plus parmis tant d’autres et ne faisait l’objet d’intérêt de personne, se voit propulsé au milieu de la scène et affublé d’un surnom, celui de “Chasseur de Yankees”.

Ce surnom plutôt évocateur mais ne reflétant pas tout à fait la réalité le met dans une position singulière qui lui procure autant de plaisir que de peur…

Holyland est un vieux manga, disons les termes. Cela étant dit, même si cela ne peut pas se rater au vu des chara-designs et de l’écriture, ce n’est en aucun cas un défaut ! En effet, malgré le temps, ce manga se lit toujours aussi bien, et vous fera passer un bon moment.

Le titre pourrait vous faire penser à du Shonan Seven (le spin off de GTO Shonan 14 Days) pour les combats notamment (sans le ecchi)  et à du Durarara pour l’ambiance avec le côté gang. Et franchement, le mélange des deux est vraiment sympa même si techniquement, Holyland est sorti avant.

Holyland et ses personnages nous feront évoluer au travers de différents quartiers de Tokyo dont principalement le quartier de Shimokitazawa. C’est là-bas qu’est née la “légende” du chasseur de yankees incarné par Yû Kamishiro dont nous suivrons l’évolution. Évolution qui se fera par ailleurs sur deux plans.

Le premier concerne son mental, sa philosophie. Quant au second plan, il s’agira de son physique ainsi que de sa technique !

Ses chemins se croisent puisqu’ils sont intrinsèquement liés à sa situation initiale, celle d’un jeune garçon harcelé qui après s’être renfermé souhaite trouver sa place. Alors oui, on pourrait trouver ça excessif d’utiliser ses poings pour se frayer une place, maiiiis, il n’a pas vraiment eu le choix vous allez voir.

En effet, afin d’échapper à son triste quotidien, il décide d’apprendre à se battre, à apprendre plus précisément la boxe puis à se battre. De ce fait, il pourrait dorénavant riposter face à ses agresseurs. Ce qui nous offre une merveilleuse courbe de progression passionnante à suivre. Notamment sur le plan mental où nous voyons tout ce qu’il se passe dans sa tête, ses peurs, ses envies, ses objectifs, ses forces et faiblesses. C’est bien agencé et on se prend de compassion pour Yû qui doute, qui a peur mais qui souhaite plus que tout avancer et trouver sa place.

L’histoire se veut simple et ne s’enquiquine pas d’intrigues complexes, on reste sur de simples rivalités entre gangs avec un élément perturbateur qu’est le protagoniste.

Protagoniste, qui, comme énoncé plus haut, est vraiment bien construit et intéressant. Il ne manque pas de me faire penser à Ryugamine, le personnage principal de Durarara. Un corps frêle, à l’apparence peu courageuse mais qui cache une grande force au fond de lui. Tout comme Ryugamine, Yû Kamishiro est promis à un grand avenir !

La façon dont Kouji Mori nous parle de lui, nous montre l’intégralité de sa personne, cela le rend immédiatement plus vivant, percutant. On est plongé dans le personnage où chacune de ses pensées nous est transmise.

C’est un personnage à la fois simple et complexe, faible et fort, c’est un personnage contrasté tentant de porter un masque en jouant innocemment un double jeu.

Ce dernier va, qui plus est, être épaulé par plusieurs personnages dont Masaki, le chef d’une bande de Shimokita.

Il est intrigué par Yû Kamishiro et va en quelque sorte l’aider dans ce milieu dont Yû n’est absolument pas familier.

C’est un peu le cliché du beau gosse de l’époque dans les mangas, il me fait pas mal penser à Minami Ryûsuke dans Beck -qui est sorti la même année par ailleurs-. On en sait pas encore beaucoup sur lui, mais son importance dans l’histoire est déjà d’ores et déjà indéniable !

 

“Pour trouver ma place, je me suis réfugié dans la ville nocturne. Et là-bas… j’ai connu la violence. J’ai peur d’y retourner… mais en même temps… ces palpitations… m’attirent de nouveau vers elle.”

–  Yû Kamishiro

 

Côté dessin, l’œuvre a plus de vingt ans, ça se remarque, surtout au niveau des chara-designs qui font vraiment vieillots. Cela dit, c’est pas très dérangeant, on s’y fait vite et cela n’est pas perturbant pendant la lecture. Surtout qu’à côté, Kouji Mori possède un coup de crayon qui rend les combats lisibles avec une mise en scène simple et efficace.

La jaquette du titre ne rend pas honneur à la licence malgré l’effort effectué par les éditions Vega Dupuis pour l’améliorer (car elle est tout de même mieux que l’original). Cela dit, il ne faut pas juger un livre à sa couverture, ne l’oublions pas  !

En conclusion, Holyland est un excellent manga qui a vogué pendant plus de deux décennies avant de nous atteindre, et cela en vaut clairement la chandelle. L’histoire est simple mais attrayante, et l’ambiance nocturne de certains quartiers de Tokyo est vraiment chouette. De plus, Kouji Mori nous offre par moment des petites bulles où il parle de sa propre expérience, c’est plutôt inhabituel et inattendu et étonnamment, cela ne casse pas le rythme de l’œuvre, c’est assez bien intégré. Vous laisserez peut-être passer un petit “wtf” la première fois mais c’est finalement le bienvenu.

Les personnages, et surtout le protagoniste, sont bien construits. Yû Kamishiro est un diamant dont il ne manque plus que la sculpture !

Le côté ancien plaira aux habitués qui y verront une touche de nostalgie au travers de ces dessins, quant aux lecteurs de séries plus récentes, cela pourrait vous amener à découvrir un style différent loin d’être mauvais et n’ayant pas grand chose à envier aux œuvres actuelles.

Nous avons en somme un bon manga dont son édition française est clairement une bonne chose.

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H.

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