Kuro
Juste une
petite fille et
son…chat (?)
dans un grand
manoir
Kuro est un Seinen de Somato, publié en trois tomes au Japon en 2013. L’auteur ne vous est probablement pas inconnu, et vous reconnaîtrez de toute manière son style à la couverture du manga, il s’agit du même auteur que Shadows House! En France, les éditions Glénat s’occupent de la publication depuis Mars 2023.
Coco vit seule dans le manoir de sa famille avec son chat Kuro. Mais étrangement, tous les habitants semblent avoir peur d’elle et de son chat et ce-dernier a parfois des comportements étranges que tout le monde remarque sauf Coco. En plus de cela, de nombreux mystères alimentent la vie de cette ville où les habitants évitent à tout prix de sortir des chemins.
Kuro est un manga slice of life fantastique où l’on peut bien reconnaître la manière qu’a Somato de créer un monde tout mignon au premier abord, mais en vérité bien plus sérieux et effrayant qu’il n’y paraît. En commençant votre lecture, vous ne pourrez que vous dire que c’est tout mignon avec le personnage adorable et enfantin de Coco et les autres connaissances qu’elle croise parfois qui ont un chara-design tout aussi mignon. On a énormément de scènes adorables entre Coco et son “chat”, on apprend à les connaître, tout est beau et pourtant…ce chat ne vous paraît pas étrange? Qu’il a de grandes dents! Oh…un œil…deux yeux…trois?! Mais tout va bien n’est-ce pas?
On suit donc Coco et son chat Kuro dans leur vie quotidienne mignonne dans le manoir et autour de ce-dernier, leurs rencontres et leurs anecdotes, le tout dans de toutes petites scènes qui n’excèdent parfois pas une page mais qui ne sont pas si redondantes que ça grâce à une histoire qui progresse énormément. Du moins, j’ai personnellement trouvé qu’on découvrait énormément de choses sur l’univers de Kuro dans ce premier volume, dont pas mal de réponses à nos questions. Sans ces réponses certes le mystère aurait été plus palpitant, et en même temps, je me dis que peut être que moins de lecteurs se seraient sentis emballés en lisant le manga en restant autant dans le flou.
Car tout ce qui fait l’intérêt de ce titre, c’est de suivre Coco dans ce monde pas aussi beau qu’elle ne pourrait le croire. En effet, celui-ci détonne bien vite de la joie et de la candeur de la jeune fille, puisque tout le monde regarde Coco bizarrement et pour cause: Son chat est étrange et elle ne voit pas ce qu’il y a en dehors des chemins. De ce fait, c’est une enfant relativement solitaire malgré elle mais qui semble bien s’en porter, et en plus elle vit sans ses parents et pratiquement sans adultes pour la guider et lui expliquer le monde dans lequel elle vit.
Quand on lit Kuro, on a un peu l’impression d’être dans l’inverse de Mieruko-chan: Slice of Horror. Ici, tous les villageois et nous-mêmes voyons les monstres en dehors des chemins, tandis que Coco ne voit rien. Si vous trouviez que Flora de Creepy Cat acceptait plutôt bien le fait d’avoir un chat étrange, Coco ne se rend même pas compte que son chat n’est pas comme les autres.
Toute l’originalité de ce titre vient de ce qu’on voit et du fait que Coco ne voit rien. Cela rend l’histoire plus palpitante, et en même temps on est affreusement inquiet pour Coco lorsque celle-ci ose s’éloigner des chemins car ceux-ci sont les seuls à protéger les villageois. C’est un concept que je trouve vraiment intéressant et qui justifie bien des choses même s’il comporte encore beaucoup de mystères. Car oui, si je vous ai dit que certaines questions étaient déjà répondues dans ce premier tome, en vérité on en a encore énormément, notamment sur la nature de ces monstres et le moyen dont les humains s’en protègent. J’espère qu’on en apprendra rapidement plus à ce sujet.
En tout cas, Kuro est un manga qui se lit vraiment bien avec beaucoup de suspense et le fait que les scènes de vie soient courtes, en plus de tout le mystère qui se dévoile peu à peu, nous permet d’avoir un manga qui se lit vite, au rythme bien soutenu et qui ne nous perd pas une seule seconde. En plus, comme je l’ai déjà dit, on reconnaît bien là le style de Somato qui nous crée un univers complexe et horrifique où évolue un personnage mignon, rempli de candeur et personnellement, j’aime beaucoup ces aspects et l’imaginaire de l’auteur.
Voici Kuro. C’est mon fidèle compagnon. Pourtant, un jour, il s’est sauvé de la maison. Au bout d’un moment…Il est rentré tout seul, l’air de rien. Parfois…J’ai l’impression que depuis sa fugue, il n’est plus le même. Je me fais sûrement des idées…N’est-ce pas Kuro?
– Coco
Je vous parle énormément de Kuro et de Coco depuis le début de cette critique, mais ce ne sont pas les seuls personnages de ce manga, loin de là. L’auteur a su nous présenter plusieurs personnages intéressants lors de ce premier volume, le tout petit à petit, ce qui augmente toujours plus notre intérêt pour ce manga et nous donne envie d’en apprendre plus.
Brenda et Docteur par exemple sont les seuls adultes à approcher et à parler à Coco et la petite Sésame qui est avec Brenda est juste adorable même si elle est peut être un peu trop inconsciente du danger pour le moment.
On a également Milk qui est l’amie de Coco, qui est timide et profondément gentille. Elle aime dessiner et brave parfois l’interdit pour aller voir Coco, même si elle se fait régulièrement reprendre.
Enfin, on a Maria qui porte une haine intense envers les monstres et par extension, qui est toujours en colère, bien énervée et bien crue dans ses paroles. On se doute que c’est parce qu’elle a été blessée par le passé et on espère qu’elle finira par se rapprocher de Coco.
On a donc pas mal de profils différents rien que dans ce premier volume et il me tarde d’en apprendre plus sur eux et de voir leur relation évoluer avec la petite Coco. En tout cas, chaque rencontre étoffe un peu plus l’histoire et nous en apprend davantage sur ce riche univers.
Pour terminer, j’aimerais parler un peu des dessins. On reconnaît totalement le style de l’auteur, que ce soit dans les chara-designs que dans les décors ou les vêtements, au point qu’on se demande parfois si on n’est pas dans Shadows House. Les personnages sont pour la plupart enfantins, frêles, mignons, les monstres font bien peur, et on a ce style gothique pour les décors qu’on reconnaîtrait entre mille. Sinon le dessin est bien détaillé, en couleur donc vraiment impactant et personnellement j’aime beaucoup la patte de l’auteur.
Quant à la couverture, elle est très fournie, comme celles de Shadows House, et nous montre un décors gothique avec Coco et Kuro qui intrigue et donne envie de lire le manga.
En conclusion, j’ai personnellement beaucoup aimé me replonger dans l’univers de Somato à travers une histoire totalement différente. Kuro nous propose un titre à la fois mignon et slice of life dans de très courtes scènes de vie, et en même temps horrifique, fantastique et mystérieux. L’histoire est loin d’être redondante grâce à toutes les révélations qui nous sont faites rien que dans ce premier volume, d’autant qu’on découvre régulièrement des personnages qui croisent la vie de Coco et qui apportent toujours plus à l’histoire et aux relations avec la jeune fille injustement solitaire. C’est un titre où le lecteur et les villageois voient le danger mais pas le protagoniste principal, ce qui en fait un manga totalement original. En plus de cela, on reconnaît bien la patte de l’auteur au niveau des dessins avec ce style gothique marquant et son trait détaillé agréable, le tout dans un titre en trois tomes dont on a hâte de découvrir tous les secrets.
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L.