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Gilgamesh

On peut dire qu’il 

a… perdu la tête~~

 

Gilgamesh est un Webtoon de Hwan Daeng. Il a été publié sur la plateforme Lezhin de 2015 à 2017. En France, il est relié en Mai 2022 par les éditions Matin calme dans leur toute nouvelle collection ; Koyohan, qui publie alors son premier Webtoon !

Trois tomes sont disponibles actuellement, le troisième venant de sortir en ce début de mois d’Octobre 2022.

Ramen n’est pas un plat, mais un homme « âgé » (?) qui ne semble plus avoir goût en grand chose. Il subit l’érosion du temps et ne fait plus rien d’autre qu’attendre les étoiles filantes. Sa vie va cependant enfin avoir un regain d’intêret lorsque qu’une jeune femme du nom de Tludia apparaît devant lui, cassant alors sa longue et paisible attente…

Gilgamesh est le premier webtoon de cette collection qui leur est consacré. J’admets l’avoir acheté dès sa sortie mais je n’ai pu le lire que très récemment ahah. Pour tout vous dire, c’était plus par curiosité envers cette nouvelle collection que par le titre dont j’avais quelques réticences.

Mais, ne jugeons pas un livre à sa couverture -qui est plutôt jolie par ailleurs- alors je l’ai lu sans m’attendre à quoi que ce soit.

Sans sauter trop vite à la conclusion, je trouve que c’est un titre intéressant mais qui n’est pas exempt de défauts, on va voir tout ça ensemble !

Pour commencer, l’histoire ! Elle repose sur des concepts que j’ai toujours trouvé passionnants: l’éternité, l’immortalité, l’effet du temps sur l’esprit et tout ce qui s’ensuit. On y retrouve les idées de base à la sauce de l’auteur.

Le premier tome va vous présenter les différents aspects de l’immortalité de notre personnage principal. On comprend donc concrètement de quoi il s’agit, ce qu’il a pu vivre au cours de son existence et même son commencement. Commencement qui m’a par ailleurs fait penser à To your Eternity, avec cette idée d’Être humanoïde qui va peu à peu apprendre et sociabiliser -au mieux- avec d’autres humains “lambdas” ou presque.

Hwan Daeng ne joue toutefois pas autant la carte de l’émotion, vous ne serez pas en pleurs à chaque chapitre, les moments tristes dans Gilgamesh ne sont malheureusement pas suffisamment impactants, ils sont trop brefs pour réellement avoir un effet sur le lecteur.

À contrario, l’auteur joue plutôt la carte de l’humour. Un humour léger, presque idiot. J’ai envie de dire que ça va dépendre de votre sensibilité, personnellement j’ai trouvé ça amusant (?). Disons que même si ça ne vole pas très haut, ça fait le café et ça permet de dédramatiser l’œuvre.

Ceci dit, à mon humble avis, je ne suis pas sûr que ce soit positif. Un peu d’humour ça fait toujours du bien, là, il y en a peut-être de trop et comme dans la balance, le drame ne compense pas suffisamment, je trouve que c’est un problème. Dans ce genre d’œuvre, j’aime quand l’humour vient casser un moment plus triste ou sérieux, le souci étant que là, on est loin de sortir les mouchoirs et pourtant je suis quelqu’un de sensible !

Bien évidemment, cela reste mon avis et je suis convaincu que ceci pourrait plaire à bon nombre de personnes. Il faut rappeler que l’on est sur un premier tome et que ce n’est pas forcément le plus représentatif, surtout que c’est à priori la première œuvre de Hwan Daeng et qu’il y a donc une marge de progression certaine.

Néanmoins, ce que je dis là ne résume pas l’histoire, l’auteur par exemple, utilise habilement une question sur le cerveau pour donner un but à son récit. En effet, pour une personne qui vit éternellement et qui emmagasine une quantité phénoménale d’informations, jusqu’où le cerveau sera capable de suivre ? Est-ce qu’il finira inlassablement par oublier des choses pour en apprendre d’autres ?  Et bien pour ce faire, Ramen (toujours le personnage) a trouvé une solution que je tairais bien sûr, et cette solution mène à un problème désormais, ce qui va pousser nos personnages à partir à l’aventure !

C’est là que c’est intéressant: le voyage (potentiellement initiatique, ou du moins en partie) se fait naturellement et d’une manière que je trouve cohérente. Ce n’est pas forcé comme ça aurait pu l’être, pas à mon avis en tout cas.

Ce voyage a un véritable but, une vraie utilité et tout le monde a à y gagner. Ils ont tous une problématique personnelle et peu de manières de la résoudre, c’est aussi une expédition qui est composée de personnes bien opposées et ça, j’adore. Les interactions entre eux sont généralement bien plus mouvementées et sympathiques à suivre.

Et c’est la transition idéale pour enchaîner sur les personnages ! Commençons par le bol sur pattes, Ramen. À noter que ce n’est pas son seul nom puisqu’il n’a pas arrêté de le changer au fil des époques.

Il est immortel, il est vieux, il est barbu -mais pas que!- et il est aussi beau gosse -enfin pas toujours-. Le temps passé sur Terre ne l’a clairement pas aidé et on pourrait dénoter une légère démence qui amène à plusieurs scènes comiques. C’est un personnage torturé par le temps, torturé par les morts de ses amis qui eux, vieillissent normalement. Mais c’est en fin de compte, un homme fort qui possède ses propres peurs, ses propres désirs, comme chacun. Il est donc réellement considéré en humain par l’auteur et même souvent par les autres personnages. En effet, on a pas eu encore de moment où il est traité de monstre ou quoi que ce soit. C’est un simple humain qui ne vieillit pas.

Puis vient Tludia, une simple goinfre qui manie bien mieux les couverts que l’épée ! Si vous avez joué à Genshin Impact, c’est une véritable Paimon qui ne vole pas… Son atout principal ? Elle ressemble à une vieille connaissance de Ramen, et ça, mine de rien, c’est sûrement ce qui avait le plus de valeur…

Elle est brave, c’est une bonne fille et elle y met du sien (quand il est question de nourriture).

Je la charrie mais c’est un personnage sympathique qui n’est pas tendre avec Ramen, elle manque clairement de tact et ça rend ses conversations satisfaisantes à suivre.

Ce sont les principaux pour le moment même si avec la fin du premier tome on comprend que le groupe va s’agrandir et s’enrichir.

Côté dessin, écoutez, c’est du webtoon classique à mon sens. Donc, décors très simplifiés voire juste des backgrounds en couleurs, pour ce qui est du chara-design, il est basé sur le même style qu’on connaît déjà pour les comédies, donc des traits simples avec les fameuses versions encore plus simplifiées et extravagantes pour appuyer les moments d’humour.

En combat, je ne m’y avancerais pas trop puisque nous n’avons quasiment rien vu, ceci dit, c’est là aussi un style qui à l’air cool. Pour tout vous dire, de manière globale, je dirais que graphiquement, Gilgamesh se rapproche de Noblesse, sans jouer autant sur certains jeux de lumière toutefois.

En conclusion, Gilgamesh est un webtoon qui se lit bien, qui possède des éléments intéressants mais qui manque de “maturité”. L’auteur semble parfois se précipiter dans son histoire et ajouter absolument des éléments qui auraient pu apparaître plus tard en étant plus approfondis. Nous avons beaucoup d’éléments sur le passé de Ramen mais franchement, ce n’est pas important. On aurait pu avoir moitié moins mais mieux détaillé avec des scènes plus impactantes.

À priori, on est loin d’en avoir fini sur son passé donc tant mieux, mais j’aurai tout de même préféré qu’on se centre sur l’essentiel et avoir moins de background qui est, certes, bien placé, mais à mon sens trop bref. Tout n’est pas à jeter loin de là, les flashback avec une personne qu’il a sauvé étaient très bien, courts concis et ça nous permettait de comprendre aisément la suite des événements, en l’occurrence ce n’est à mon sens, pas tout le temps le cas.

Ceci étant dit, c’est le principal défaut que j’aurai à citer (qui concorde avec le manque d’impact émotionnelle dont je parlais plus haut), graphiquement c’est épuré, mais ça fait l’affaire, l’histoire à un bon fil rouge, les personnages, j’attend encore de voir s’il seront suffisamment travaillés mais pour l’instant, ça m’a l’air prometteur.

L’humour, je le mets ni en atout ni en défaut, ça va dépendre de vous, personnellement, je trouve qu’il est trop risible et que cela à plus tendance à nous faire sortir de l’œuvre. Après ce n’est pas quelque chose de si gênant non plus cela dit.

Gilgamesh ça aurait pu être mieux, ça peut toujours l’être, y’a du potentiel, mais dans la globalité ça se lit bien et ça passe tout seul !

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H. 

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