Dreamin’ Sun
À la
recherche
d’un rêve à
poursuivre
Dreamin’ Sun est un Shojo de Takano Ichigo publié originellement en 2008 au Japon en 10 volumes et réédité en 2015. En France, les éditions Delcourt/Tonkam s’occupaient de la première édition et c’est maintenant Akata qui prend en charge la nouvelle édition depuis fin 2022.
Shimana Kimeko ne se sent plus à sa place au sein de sa famille depuis le remariage de son père. Elle en souffre énormément et décide d’une solution drastique: Elle va fuguer. Cependant, lors de sa fugue, elle fait la rencontre de Fujiwara Taiga, un propriétaire qui lui propose de rejoindre la colocation avec deux autres garçons de son lycée: Asahi Tatsugae et Zen Nakajô. La seule condition pour qu’elle rejoigne cette colocation est qu’elle ait un rêve et qu’elle se donne les moyens de le réaliser. Cependant, la jeune fille toujours endeuillée ne sait pas trop où aller dans sa vie mais les nouvelles rencontres effectuées et le sursis qui lui est accordé la guideront certainement.
Dreamin’ Sun est un titre qui vous rappellera peut être l’époque des mangas de cohabitation comme LDK ou bien Sakurasou no Pet na Kanojo où plusieurs jeunes se retrouvent à cohabiter dans un même bâtiment entre amitié, romance et comédie. Et effectivement, Dreamin’ Sun s’inscrit bien dans ces titres-là, en ajoutant également plusieurs thèmes récurrents dans l’œuvre.
On y retrouve un aspect comédie bien présent notamment grâce à des personnages parfois un peu idiots qui nous font rire par leurs gestes mais aussi par les piques qu’ils se lancent entre eux. C’est un titre qui, malgré des moments plus sérieux, reste dans son début léger et agréable à lire, divertissant et amusant.
C’est un slice of life qui se concentre sur la cohabitation de plusieurs jeunes personnes dans une maison. On suit donc leur quotidien, leurs problèmes, leurs moments de complicité car dans Dreamin’ Sun la question de la famille et de l’amitié ont une importance primordiale.
En effet, tout commence à cause d’une question de famille puisque notre héroïne ne se sent pas à sa place chez elle et décide de fuguer. On aborde le thème dur de la fugue mais heureusement sous un œil plus léger avec des personnages réconfortants, qui vous tendent la main pour vous aider. Ici, la famille de Shimana a du mal à communiquer, à se comprendre, et ces lacunes plutôt réalistes pèsent sur l’ensemble de la famille mais encore plus sur Shimana que nous suivons. Si la véritable famille semble avoir du mal à s’aimer et à se comprendre, nos personnages durant leur colocation vont probablement créer eux-mêmes leur propre famille et combler les blessures émotionnelles de Shimana.
Cependant toute cette colocation n’a pas pour but d’uniquement servir de famille de substitution puisque l’objectif premier est d’avoir un rêve et de le poursuivre. Dreamin’ Sun est un manga qui porte une grande importance sur les rêves et la réalisation de ces derniers au point que cela nous motive nous-même à rêver et à atteindre nos objectifs. Bien évidemment, trouver le rêve que l’on souhaite suivre n’est pas toujours chose facile et Shimana va nous le montrer clairement tout au long de ce premier volume, c’est plutôt réaliste dans le fond. Tout le monde ne trouve pas la voie qu’il veut suivre en un claquement de doigt et notre personnage principal est ici perdu, se cherche et est dans l’âge où peu de jeunes savent où ils vont. Cette recherche du rêve à suivre est un des gros points passionnants de l’histoire et j’ai hâte de voir où tout ça va mener Shimana.
Avec ces rêves à suivre et ces colocations, on a tout de même un petit aspect mystérieux qui se crée avec les autres colocataires qui ne semblent pas totalement s’ouvrir à Shimana dès le début. On connaît leurs rêves, mais pas forcément comment ils se sont retrouvés en colocation ici et si leur situation a été aussi délicate que Shimana au départ. Plus on avancera dans l’histoire, plus ces interrogations devraient être élucidées à mesure que nos personnages se côtoient et se rapprochent.
Enfin, si pour l’instant l’amour et la romance ne sont pas trop présents, vaguement montrés par deux trois scènes, on peut malheureusement dès les premières pages deviner quels personnages finiront probablement ensemble à la fin de l’histoire. Pour le moment le premier volume s’est surtout centré sur le malêtre de Shimana et son intégration à cette colocation plutôt masculine, mais on peut imaginer que dans les prochains tomes on ai des rapprochements plus amoureux (bon j’avoue je ship des personnages ensemble et j’aimerais beaucoup les voir en couple).
Dreamin’ Sun est donc un titre au scénario qui rappelle des mangas plus anciens et lui-même en est un puisqu’il s’agit d’une réédition mais ce n’est pas pour me déplaire. Personnellement j’ai trouvé que ce premier volume se lisait vraiment bien et ça vous remet un peu dans une ambiance des années 2000 – 2010 au niveau des Shojo qui n’est pas désagréable.
Quand la journée se termine, je prie qu’au matin je me réveille dans la peau de quelqu’un d’autre…
– Shimana Kameko
Et franchement, ce qui fait que ce titre se lit si bien et qu’on y dénote cette patte un peu ancienne, c’est aussi grâce à des personnages aux caractères à la fois déjà vus pour l’époque, mais aussi décontenançant pour certains.
Tout d’abord, nous avons Shimana Kameko qui est une jeune fille pleine de vie mais qui souffre de ses problèmes familiaux. On la voit détruite au début du tome mais plus on va avancer dans le volume, plus on va commencer à la voir s’épanouir. Elle reste malgré tout encore perdue quant à sa vie et le rêve qu’elle veut poursuivre mais plus on va avancer dans l’histoire plus elle devrait se relever, surtout qu’elle est bien entourée. Si elle a de nombreux moments de fragilité, elle apparaît tout de même régulièrement comme joyeuse et pétillante, mais aussi jeune et manquant parfois un peu de féminité dans ses réactions ce qui l’éloigne quand même de l’héroïne de Shojo fleur bleue faible, naïve. Disons qu’elle peut l’être parfois un peu mais jamais au point d’agacer et personnellement je lui retrouve vraiment l’aspect et le caractère d’une adolescente ce qui est un excellent point car c’est ce qu’elle est et souvent les mangas oublient un peu cet aspect jeunesse.
Asahi Tatsugae, lui, est un personnage gentil, beau gosse, mais dont la beauté est souvent cachée aux yeux de tous. c’est un personnage qu’on retrouvait souvent à une époque dans les Shojo et qu’on peut retrouver notamment dans Horimiya avec le personnage de Miyamura. Il est intelligent, calme et traite bien notre personnage féminin. Sa maturité va de pair avec le rêve qu’il poursuit mais je vous laisserais le découvrir par vous-même en lisant le premier volume.
Zen Nakajô quant à lui est totalement l’opposé de Asahi. Il est bruyant, peut avoir des mots durs et maladroits même si on se doute que ce n’est pas un mauvais gars dans le fond. Il est le personnage un petit peu déconcertant du manga de par sa passion…débordante? pour les pandas et le kung fu. Mis à part son côté immature, il fait bien son âge, est joyeux et je pense qu’il deviendra bon ami avec Shimana.
Je pourrais présenter d’autres personnages comme Miku ou Taiga qui sont aussi de sacrés numéros mais également les figures adultes de Dreamin’ Sun, mais je vais vous laisser les découvrir par vous-mêmes, si ce n’est que je vous dirais que se sont également de sacrés cas. En tout cas, ce n’est pas les personnalités hautes en couleur qui manquent à ce titre c’est sûr.
Enfin, pour parler un peu des dessins, si la chevelure des personnages et leurs larges fronts me dérange un peu, le chara-design est tout de même amplement correct pour un slice of life et ce qui est vraiment bon par contre, c’est l’expression des personnages qui ne cesse de changer, parfois sur un aspect sérieux, et souvent sur un aspect plus humoristique. Les vêtements sont également pas mal changeants ce qui est un excellent point, de même que la coupe de cheveux de Shimana qui varie d’un moment à l’autre. Les décors quant à eux sont souvent simples, mais la mise en page, les trames et la disposition des cases très dynamiques permettent au dessin d’être moins vide et même de nous plonger dans l’ambiance.
En ce qui concerne les couvertures de cette nouvelle édition, je trouve qu’elles rendent bien mieux que l’ancienne édition, avec un pattern qui se répète d’une couverture à l’autre mais avec un fond d’une couleur différente, souvent pastel et un personnage changeant mis en avant. Ce sont des couvertures simples, mais qui mettent en valeur le manga et le modernise sur le plan esthétique.
En conclusion, Dreamin’ Sun plaira aux fans de slice of life, de mangas de cohabitation et dont les personnages poursuivent leurs rêves. C’est un titre qui rappellera des souvenirs aux plus anciens, qui propose une ambiance comédie agréable mais qui est aussi capable de plus de sérieux. Il est divertissant, se lit vraiment bien et ses personnages aux caractères forts qui font bien leur âge pour certains et qui nous emportent dans leur histoire. C’est un titre qui joue énormément sur les thèmes du rêve, de l’avenir, de la famille et de l’amitié, mais qui devrait de plus en plus se tourner vers la romance au fur et à mesure que l’histoire progressera. Les personnages ont de bonnes possibilités d’évolution, du potentiel, et j’ai hâte de les voir progresser et s’épanouir.
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L.