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Choujin X

Vole petit oiseau…

 

Choujin X est un Shonen de Sui Ishida. Sa publication a commencé au Japon en 2021 et comporte 4 volumes en cours.

En France, le premier tome débarque en cette fin d’Octobre 2022 chez les éditions Glénat.

 

Sui Ishida, le fameux auteur du manga Tokyo Ghoul (qui est bien mieux que son adaptation anime au passage) revient avec un titre reprenant les codes qui avaient fait son succès, serait-ce à nouveau bien le cas ?

 

Dans un monde où coexistent Humain et Choujin, des êtres surhumains dotés de facultés incomparables, le destin de trois personnes va radicalement changer. Ely, simple agricultrice, va devoir se reconvertir plus tôt que prévu. Quant à Tokio Kurohara et Azuma Higashi, ces deux jeunes jouant aux super-héros contre les petits malfrats d’une des nombreuses provinces autonomes vont changer de cour et se battre dans celle des grands, et des très grands…

…Et en parlant de cours, l’univers de Choujin X est plutôt intéressant aux premiers abords. En effet, nous apprenons rapidement que le Japon est découpé en plusieurs “provinces autonomes” et ce système n’existe pas pour rien. En effet, bien qu’on en sache que très peu, on comprend qu’il est là par contrainte plus que par choix. Les Choujin, dont on aura l’occasion de reparler juste après, causent d’innombrables dégâts et l’on peut voir certaines parties de quartiers dévastés à cause d’eux au cours du tome.

C’est un élément de lore que je trouve génial, dans un monde où des humains sont surpuissants, il n’est pas étonnant que certains endroits soient détruits, il est même au contraire étrange d’avoir des villes toutes propres où tout est beau et à sa place. C’est un souci du détail que je salue et qui nous fait plonger dans cet univers qui, comme dans Tokyo Ghoul, peut avoir beaucoup à nous offrir.

À commencer par les Choujin. Ces êtres peuvent être d’apparence humaine, ou tout du moins humanoïde ou bien penchant plus sur le yokai (créature du folklore japonais). Pour le moment, on en sait assez peu évidemment, ce sont des êtres dotés de pouvoirs surhumains, pouvoirs qui, par ailleurs, sont extrêmement variés. Ça peut aller de la “simple” transformation à des facultés bien plus impressionnantes comme celles de Chandra Hume (ce personnage est important!) par exemple.

Par contre il y a une chose que l’on comprend, c’est que bien qu’on ne sache pas comment ils sont apparus initialement, on sait comment certains apparaissent désormais, et c’est grâce à une petite piquouse des familles ! À mon avis, ça doit être ça le “choujin X”, enfin bon,  je ne vais pas m’avancer plus au cas où je me tromperais complètement !

 

 

En tout cas, pour faire un petit point de comparaison avec Tokyo Ghoul, je trouve les Choujin plus intéressants que les goules, ou plutôt avec plus de potentiel. Sui Ishida s’est retrouvé un peu limité par le concept de goule et en est venu dans Tokyo Ghoul : Re à partir (à mon humble avis) parfois trop loin. L’avantage avec les Choujin, c’est que les possibilités sont infinies, il peut nous proposer n’importe quoi, ça restera en accord avec le concept initial donc on revient sur ce potentiel bien plus grand.

Tout ceci est bien sympa mais comme nous le disions plus haut, les Choujin posent des problèmes. En effet, ils détruisent beaucoup de choses et pour le moment, on n’entend pas l’existence d’une brigade conçue pour les battre comme dans Tokyo Ghoul. On a donc un déséquilibre des forces important et une population démunie face à un danger qui n’est, certes, pas constant à priori, mais qui agit comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de chacun.

Par ailleurs, on retrouve ce sentiment de danger constant chez les personnages. On sent qu’ils ne sont pas à l’abri de la mort et je suis très content de retrouver cette fébrilité, cette tension qu’il y avait dans sa première œuvre.

L’ambiance s’obscurcit à mesure que l’on avance dans le tome et devrait continuer de s’amplifier par la suite. Les fans de Tokyo Ghoul y trouveront leur compte.

Mélangé à cette ambiance pesante, il y a un élément que Sui Ishida a ajouté en plus grande quantité par rapport à son précédent manga, c’est l’humour. Le tome en est bourré à pas mal de moments et même en plein milieu de l’action ! Personnellement ce n’est pas quelque chose qui m’a déplu, j’aime beaucoup quand les auteurs cassent le dramatique par de l’humour sorti de nulle part, j’adore, par contre j’avoue que je ne m’y attendais pas ici ! Ça arrive comme un cheveu sur la soupe, mais en meilleur !

 

“Qu’il soit un choujin… ou un Pokémon… De toute façon, dans l’état où je suis, je ne pourrais pas gagner…”

– Azuma Higashi

 

Tout ceci nous amène à un point, les personnages !

Tokio Kurohara est le protagoniste, et heureusement pour nous, il n’est pas un simple rework de Kaneki Ken ! Bien qu’il ait ce côté faiblard, c’est plutôt propre à ce genre d’œuvres qu’à l’auteur lui-même. Il va toutefois suivre un parcours similaire sur l’acquisition de ses pouvoirs : What the f*** → dépression → questionnement (je peux bouffer ?) (/!\ spoil /!\ : oui il peut manger presque normalement, vous pouvez l’applaudir) → cherche à maîtriser sa nouvelle forme en se prenant des coups, beaucoup de coups.

Alors en fin de compte, c’est un personnage qui aurait pu être chiant, mais ça passe. Il est suiveur mais se détache assez vite pour tenter de prendre son envol donc franchement, pas besoin de lui envoyer des “tomeïto” pour le moment !

Azuma Higashi lui par contre… quel c** ! Plus sérieusement, c’est typiquement le genre de duo tiraillé qu’on aurait pu imaginer venant de Sui Ishida. Ça ne m’étonnerait même pas qu’ils finissent ennemis malgré eux.

Ce garçon plutôt populaire possède un grand esprit de protection et de justice, il souhaite le bien tout en ayant du mal à discerner la limite entre les deux.

Il est du genre à aller trop loin si cela lui permet de poursuivre son idéal, on le verra peut être un jour commettre un massacre sous le nom de la justice sans se rendre compte du mal qu’il aura causé, en tout cas, c’est comme ça que je le vois.

C’est donc un personnage qui peut paraître un peu trop prévisible mais qui pourrait s’avérer intéressant à l’avenir et surtout, il permettrait de continuer de pousser la réflexion de Sui Ishida sur le bien et le mal.

 

 

Sans aller trop loin, j’aimerais laisser quelques mots pour Ely et Chandra Hume, un presque duo vraiment cool. L’une était une agricultrice de tomeïto possèdant beaucoup de talent et pas que pour la récolte ! Elle est vraiment cool, plus que les deux amis d’enfance à mon goût ! Je ne veux pas vous en dire plus/trop mais sachez-le, elle sera certainement ma préférée !

Chandra Hume lui, c’est le personnage qui m’a fait me demander si on n’était pas dans Fire Force ! Il est très classe, il est fou et un poil bête mais il a une place d’antagoniste très sympathique. J’apprécie les personnages tarés, et il remplit amplement cette case !

Avec tout ça, on a toujours pas évoqué les dessins !

Bon, rien qu’avec les extraits plus haut vous devez vous en rendre compte, c’est beau, c’est très réussi et je le trouve plus précis que pour Tokyo Ghoul. Il a su garder son style reconnaissable tout en progressant, donc pour le coup, on ne peut que le saluer là-dessus.

Je n’y ai pas vraiment vu de défauts, tout est clair, les scènes d’action sont vraiment fluides et faciles à lire, les personnages ont un chara-design au top. Les expressions faciales sont sublimes, surtout quand il est question de montrer la folie ou la détermination !

 

En conclusion, Choujin X reprend la recette victorieuse de Tokyo Ghoul tout en réinventant suffisamment la formule pour qu’on n’ait pas l’impression de lire encore une fois la même œuvre. Certes, il y a des ressemblances, à voir comment cela va évoluer, en tout cas une chose est sûre, c’est encore une fois un manga qui se dévore littéralement ! On enchaîne planche sur planche sans se rendre compte que nous sommes déjà à la fin du volume et qu’il faudra patienter pour la suite.

Le talent de Sui Ishida est toujours bien présent, et ça, ça fait plaisir à voir !

Il réitère également le questionnement sur la frontière entre le bien et le mal, cette fois-ci ça se joue à la fois entre Tokio et Azuma mais également ça a l’air de se jouer quelque peu entre Ely et Chandra Hume.

Par ailleurs, on retrouve bel et bien ce multi-point de vue qui était déjà très plaisant et qui l’est toujours autant. On peut sans doute espérer en avoir plus d’ici les prochains tomes.

Amateur de Tokyo Ghoul et de seinens similaires, bon bah vous connaissez la formule alors vous pouvez y aller ! Et sinon, pour ceux qui sont plus habitués aux shonens récents mais qui chercheraient quelque chose d’un peu plus sombre, qui apprécient Chainsaw ManKaiju n°8 ou même Fire Force comme je l’ai déjà cité, je pense que ce titre saura vous intéresser !

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H.

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