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Blue Lock

Entre rivalités 

et égoïsme

Blue Lock est un Shônen de Kaneshiro Muneyuki au scénario et de Yusuke Nomura au dessin. Il est publié au Japon depuis 2018 où il comporte déjà 14 Tomes, et il nous arrive en France aux éditions Pika en Juin 2021.

 

Suite à la coupe du monde de 2018 et à la défaite du Japon en huitième de finale, l’Union japonaise de Football décide de mettre en place le Projet “Blue Lock”: un centre de formation révolutionnaire visant à rassembler les 300 meilleurs attaquants lycéens du pays pour en faire ressortir le buteur le plus monstrueux et le plus puissant. Pour Yoichi Isagi, joueur inconnu tout en bas de l’échelle, il n’y a plus qu’un choix, abandonner son jeu collectif pour privilégier l’attaque qui lui permettra d’atteindre les sommets.

Scénaristiquement parlant, on peut dire que Blue Lock est, dans son premier tome, une réussite. L’auteur parvient à nous captiver tout le long de la lecture par un scénario original dans l’univers des mangas de Football. Même si mes connaissances dans ce domaine sont plutôt limitées et que je ne suis pas très passionnée par ce sport, la manière dont la chose a été amenée m’a permis de me plonger entièrement dans ma lecture sans me sentir perdue et en appréciant même l’œuvre.

Pour le moment, ne vous attendez pas à de grands matchs avec des termes de football très compliqués. Ici, il est pour l’instant plus question d’expliquer l’univers mis en place et les règles des entraînements assez spéciaux que doit subir notre mauvaise troupe. On a alors beaucoup d’explications, mais faites par un personnage haut en couleur, une sorte de Petelgeuse Romanee-Conti de Re:Zero, avec tout de même une folie un peu moins gore. On ne se lasse donc pas lorsqu’on lit les cinq cent lignes d’explications, d’autant qu’il a une répartie plutôt incroyable et qu’il ne mâche pas ses mots.

Pour continuer sur le scénario, ce tome nous propose un premier entraînement plutôt intense pour nous mettre dans l’ambiance, et tout est fait pour nous faire comprendre que le classement des joueurs de cet établissement est important. Un meilleur classement leur permet une meilleure nourriture, de meilleurs équipements, de meilleures conditions de vie. L’auteur nous fait bien comprendre que les onze personnes de l’équipe Z sont vraiment au fond du trou et doivent progresser s’ils ne veulent pas être exclus.

On a donc une espèce de tension dans l’atmosphère qui se crée et qui perdure tout au long de la lecture et j’ai bien aimé le fait que le premier reclassement ne soit pas aussi incroyable que prévu pour notre héros car cela montre également que cette progression sera lente. De plus, le fait de pouvoir voir son rang nous permet de l’observer progresser plus facilement, puisqu’on sait réellement où il en est.

De plus, pour accentuer la tension et la motivation des personnages, on n’a pas ici un unique rival, comme cela se fait souvent dans les œuvres de sport, mais bien 11 personnes dans le même bloc, si ce n’est au total 300 rivaux potentiels. Cela permet alors une possibilité énorme d’affrontements et de rivalités qui rend le tout plutôt intéressant.

Enfin, pour terminer sur le scénario, on peut dire que les discours ont une place importante dans l’histoire, puisqu’ils inscrivent un sentiment de motivation incroyable chez certains personnages, comme s’ils étaient lobotomisés et devaient obéir à ses paroles. On ressent cette motivation tout au long de la lecture, et tout comme les personnages éliminés, on a des remords et ce sentiment d’injustice car la défaite ici est signe d’une fin de carrière.

On peut dire que l’auteur a su mettre en place un survival game original dans l’univers du football, sans les morts qui vont avec, mais des épreuves intéressantes, qui, je l’espère, continueront de nous surprendre au fil de notre lecture.

 

On ne devient pas le meilleur buteur du monde…sans être le premier des égocentriques!

– Jinpachi Ego

 

La raison pour laquelle ce titre est aussi passionnant est probablement également grâce à des personnages marquants. Plus d’un m’ont fait penser aux personnages hauts en couleurs et en caractères de Kuroko no Basket ou Haikyuu ou encore Yowamushi Pedal. D’ailleurs, j’ai l’impression que c’est quelque chose de plutôt récurrent maintenant dans les œuvres de sport, il faut des personnages aux caractères et aux manières d’être plutôt distinguables et qui rendent le titre plus prenant.

Et pour le moment l’auteur est parvenu à en présenter de plutôt pas mal. Évidemment, qui dit 300 potentiels personnages, dit beaucoup de noms à venir, malheureusement pour moi qui ai du mal à les retenir. Si je devais me souvenir de certains personnages, ce serait Meguru Bachira, Jinpachi Ego et Yoichi Isagi, qui sont les trois personnages qui m’ont le plus marqués et intrigués pour le moment.

Yoichi Isagi est le héros de notre histoire. C’est un attaquant lycéen qui n’a même pas pu participer aux Nationales, mais qui possède une espèce de motivation et d’instinct durant les matchs qui le rendent intéressant à suivre. Pour le moment il est présenté comme l’un des plus faibles mais on sait tout de suite à sa manière de penser qu’il ne fera que progresser et qu’il n’est pas prêt d’être éliminé de cette formation. Je dirais cependant qu’il est probablement l’un des personnages les plus banals de ce manga et qu’il a l’air pour l’instant de se fondre dans la masse plutôt que de se démarquer, et on découvre avec lui ce nouvel univers puisqu’on se retrouve aussi perdu que lui.

Jinpachi Ego lui, est l’égoïsme incarnée. Il est l’entraîneur de toute cette mauvaise troupe, le Petelgeuse dont je vous ai parlé un peu plus tôt. Il n’a pas sa langue dans sa poche et même sa manière de bouger montre qu’il n’est pas quelqu’un de sain et de gentil. Il ne mâche jamais ses mots et se moque totalement d’être cruel. Il a un seul et unique objectif et en fait une telle fixette qu’il peut paraître fou. Je pense néanmoins qu’il s’agit d’un génie, et que ses explications et discours aux piques humoristiques rendent le titre bien plus intéressant.

Enfin, Meguru Bachira n’est pas le personnage le plus présent dans ce premier tome, mais il m’a pas mal marqué. C’est le personnage typique des mangas de sport de nos jours. Il a un caractère et un chara design bien à lui et on sait qu’il va avoir un rôle important pour la progression de notre héros. Il est présenté comme quelqu’un de puissant, rapide, habile, qui est aussi cruel dans ses paroles que Jinpachi Ego. D’abord montré comme l’innocent jeune homme dormant, il plane un mystère autour de lui et de sa manière d’être. D’autant qu’il ne serait pas si différent de notre héros, puisque lui aussi aurait le “monstre” en lui, cette folie qui le rend si fort en situations délicates sur le terrain. J’ai hâte d’en apprendre plus sur lui, et j’espère qu’il ne sera pas éliminé trop tôt, car je pense qu’il peut réellement servir de rival à Yoichi et l’aider à progresser.

Rien qu’avec ces trois personnages-là, on sait qu’il y a beaucoup de caractères différents, mais surtout que la folie et la détermination extrême semblent avoir une part omniprésente dans ce titre. Il me tarde de découvrir d’autres perles, d’autant que l’auteur nous propose par moment des points de vue extérieurs avec d’autres personnages, nous sortant un peu du projet Blue Lock, et j’ai hâte de voir Sae Itoshi un peu plus à l’œuvre.

 Enfin, pour ce qui est des dessins, on retrouve bien le style de Yusuke Nomura qui avait également été le dessinateur de Dolly Kill Kill (aussi édité chez Pika). On peut cependant dire qu’il a fait un excellent travail et qu’il a su créer des chara designs différenciables pour la multitude de personnages que comporte ce titre. En plus de cela, les dessins sont d’une grande qualité, l’amplitude des mouvements est magnifiquement représentée, les expressions des personnages sont prenantes, et la tension qu’on peut palper à certains moments est surprenante. On ressent vraiment la puissance des tirs, la souplesse et la rapidité des personnages. De plus, les décors sont largement suffisants et on n’a pas de sensation de vide, je dirais donc que c’est un sans faute pour le dessin. La mise en page est très claire, les bulles de dialogue sont bien équilibrées par rapport aux dessins.

Pour ce qui est de la couverture, elle met bien en avant le personnage et visiblement chaque couverture en représente un (de ce que je vois de la version japonaise), c’est classique mais ça permet de découvrir d’autres personnes au fil de l’avancement des tomes.

 

En conclusion, Blue Lock est une agréable découverte qui propose de revisiter l’univers du football de manière originale avec un petit air de survival game et des rivaux partout. On ressent fortement les inspirations de personnages à la Kuroko no Basket, Haikyuu, et Yowamushi Pedal qui semblent maintenant être la norme pour les mangas de sport. Cela permet cependant de présenter des personnages aux forts caractères et aux gestuelles marquantes qui n’en sont que plus profitables pour le titre. Pour ceux qui hésiteraient à se lancer car il n’y connaissent rien en foot, sachez que c’est largement abordable et pour le moment basé sur des entraînements particuliers et plutôt divertissants, les explications sont nettes et vous ne vous sentirez pas perdu. Blue Lock est un manga qui était attendu par de nombreuses personnes alors n’hésitez pas à lui laisser une chance, vous ne serez pas déçu je pense.

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L.

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