Ao-chan Can’t Study
Esprit pervers
malgré elle
Ao-chan Can’t Study est un Shônen de Ren Kawahara, publié au Japon depuis 2016 où il comporte un total de 8 tomes. Chez nous le premier volume arrive chez Noeve Grafx en Décembre 2021. Ce manga a également eu le droit à une adaptation anime en 2019 mais il ne me semble pas l’avoir vu licencié chez nous (à vérifier je peux me tromper).
Ao Horie est une élève studieuse, calme et solitaire, qui essaie de cotôyer le moins de personnes possible, et encore moins les garçons dont elle pense qu’il ne parlent que de sexe. Mais Takumi Kijima, le beau garçon populaire de sa classe, commence à s’intéresser à elle et elle ne sait pas comment le repousser, ayant pour seules références les histoires de son pervers de père. Que faire quand les sentiments se mélangent et que les quiproquos s’enchaînent?
Ao-chan Can’t Study est un manga principalement drôle et pour de nombreuses raisons. Plus d’une fois j’ai esquissé un sourire, j’ai ri de bon cœur comme de gêne. Cet humour est dû à énormément de quiproquos, qui tendent très souvent sur du ecchi ou des pensées perverses et ce n’est pas le garçon qui pense ces choses comme c’est le cas habituellement. En effet, Ao-chan a grandi avec un père pervers, auteur de nombreuses histoires sur le sexe. De ce fait, elle n’a pas les mêmes pensées que les filles de son âge et rapporte tout inconsciemment au sexe comme un des personnages de Girlfriend Girlfriend d’ailleurs. Elle est sans cesse aux aguets, dès qu’elle entend une conversation un peu perverse, son esprit se perd et elle se met à réfléchir à des choses perverses. Ce point là est plutôt drôle et créer de nombreux quiproquos dans sa relation avec Kijima, surtout que lui semble bien plus pur que ce qu’elle croit. Ce n’est jamais lui qui va parler de choses perverses dans sa classe mais plutôt les autres garçons qui l’entourent.
Ces quiproquos que se crée Ao-chan ne sont que rarement perçus par Kijima et cela fait une accumulation durant tout le tome qui est plutôt drôle. Mais ce n’est pas le seul point amusant. On a également beaucoup de comique de situation et de comique de geste, que ce soit par l’aide non souhaitée du père pervers qui met Ao-chan dans une situation embarrassante, que par la maladresse d’Ao-chan elle-même. On a parfois des chutes ou des gestes déplacés qui nous font rire et qui créent du contact entre les deux personnages, les rapprochant ou les éloignant en fonction de l’instant. Kijima a également le chic pour arriver souvent au mauvais moment, celui où Ao-chan se sentira la plus mal à l’aise et où elle l’enverra sur les roses sans le vouloir ou tirera des têtes juste magnifiquement drôles, ce qui rajoute toujours plus à l’humour.
On a donc un humour parfois mignon et souvent très gras, sur deux tons et qui peut ne pas plaire à tout le monde. Il faut vraiment garder en tête pendant la lecture que l’humour penchera régulièrement sur un côté Ecchi, surtout avec le personnage du père qui est assez cru et beauf, les jeunes lycéens qui ne parlent que du sexe, de la taille du pénis, ou encore les pensées perverses et maladroites de Ao-chan.
Depuis des temps immémoriaux, les hommes regardent les femmes avec perversion. Si vous baissez votre garde juste un instant, ils vont essayer de plonger dans le lit avec vous! Ils ne se soucient pas de votre apparence! Ce sont des animaux sauvages! Vous leur montrez un trou, et ils vont essayer de s’enfoncer dedans!
– Ao-chan
Mais l’humour gras et les quiproquos ne sont pas les seuls thèmes de ce manga, il possède également énormément de points mignons qui vous feront fondre, comme le côté très timide et facilement gêné de Ao-chan, ou même plus rarement de Kijima, les scènes de romances et de début de relation (même si nos deux personnages ne semblent pas près de sortir ensemble.), les fuites gênées de Ao-chan.
Ce n’est clairement pas juste un manga qui tire sur le Ecchi. Le côté “innocence de l’âge” ressort étonnamment pas mal chez Ao-chan qui ne s’y connaît pas tant que ça même si elle a beaucoup de pensées perverses. Cette innocence crée des quiproquos mais la rend également tellement plus mignonne et pure, au point qu’elle en revient souvent à poser des questions à son loufoque de père, même si celui-ci la panique au final plus qu’autre chose avec ses réponses crues.
Le dernier point important à retenir de Ao-chan Can’t Study, c’est la romance qui s’y développe. On a beaucoup de rougissements et de scènes de dialogue dans ce premier tome, bien que nos deux protagonistes ne soient pas encore en couple, et on a souvent l’impression qu’ils sont à deux doigts de se mettre ensemble. Pourtant, c’est une relation qui bat déjà de l’aile en cette fin de tome, qui ne va pas bien et qui nous laisse sur un suspense et sur un sentiment mitigé. C’est clairement un manga où les personnages se tournent beaucoup autour, un peu comme dans Sans Expérience. Il se passe des choses à des moments, mais la relation est toujours avortée par un quiproquo. Cela pourra en frustrer plus d’un et pourtant c’est ce qui rend l’œuvre si drôle, si prenante et si forte en rebondissements. Il se passe sans arrêt quelque chose à chaque scène un peu romantique, que ce soit un quiproquo, une intervention malvenue, des paroles maladroites ou une situation embarrassante, si bien qu’on est parfois un peu honteux nous-même de la situation.
Ao-chan Can’t Study est donc un manga qui vous fera passer par énormément d’émotions, qui nous montre une relation très axée sur l’humour, les quiproquos, les situations embarrassantes, avec des personnages qui s’aiment mais qui se tournent autour et s’embarrassent. En cette fin de tome leur relation est au plus bas, mais on espère la voir évoluer positivement par la suite, et avoir plus de scènes romantiques. J’espère sincèrement que le romantisme prendra plus de place sur le comique par la suite et qu’on pourra les voir parler ensemble plus sincèrement.
Vous l’aurez compris, ce manga ne serait rien sans ses personnages hauts en couleurs. Ao Horie est une jeune fille qui veut juste étudier et obtenir une vie calme et solitaire. Cependant, son esprit est sans cesse perturbé par des pensées perverses et encore plus depuis qu’elle a rencontré Kijima. C’est une fille maladroite, qui ne mâche pas ses mots et peut blesser sans le vouloir, mais elle a elle-même été blessée par le passé et c’est ce qui la rend si solitaire et si timide en face des autres. Elle crée énormément de quiproquos et possède une grande maladresse mais j’espère qu’elle finira par se détendre et se laisser aller à sa jeunesse plutôt que de se retenir tout le temps.
Takumi Kijima a tout pour plaire. C’est le beau gosse du lycée, tout le monde l’aime et l’admire, il a beaucoup d’amis, et pourtant il ne peut s’empêcher de regarder Ao-chan. Contrairement à ce qu’elle pense, il est loin d’être un pervers et la regarde plus avec amour et avec l’envie d’apprendre à la connaître et de se rapprocher d’elle. C’est un bon gars et probablement le meilleur premier petit copain que pourrait avoir Ao-chan. Je suis sûre qu’il pourrait aider Ao-chan à gagner confiance en elle et en les gens qui l’entourent, s’il trouve les mots justes et s’il parvient à la connaître un peu mieux.
Enfin, le père de Ao-chan…C’est un petit monsieur, pas très beau, très pervers, qui va mettre sa fille dans des situations embarrassantes et qui l’a rendu si perverse malgré elle. Mais au fond je pense qu’il est plus aimant que ce qu’il ne laisse paraître même s’il n’est pas le père parfait. Il est toujours là pour l’écouter sous ses airs de vieux capricieux lubrique, il n’est juste pas très doué pour la conseiller.
On a donc des personnages bien différents qui vont se côtoyer et qui rendent l’œuvre magique à lire. En plus, on finit par s’attacher à eux, même la détestable Miyabi a un côté mignon et charmant.
Pour ce qui est du trait de l’auteur, j’aime beaucoup les chara-designs des personnages que je trouve très travaillés, même les personnages tertiaires de l’œuvre sont assez reconnaissables. Les mouvements sont également plutôt bons et leurs expressions sont juste parfaites, celles de Ao-chan me font énormément rire et sont très originales.
Les décors quant à eux sont parfois un peu manquants mais sont amplement suffisants pour ce type d’histoire, surtout que la plupart du temps les trames permettent de compléter ce sentiment de vide et de donner plus d’ambiance au titre. J’aime d’ailleurs beaucoup les vêtements des personnages qui sont tramés d’une jolie manière à certains moments du tome.
Les dessins sont franchement à la hauteur du titre et l’auteur nous offre même plusieurs belles planches à observer, qui font battre notre cœur autant qu’elles nous embarrassent parfois. Pour ce qui est de la disposition des cases, elles sont plutôt larges et nous donnent beaucoup de contenu à regarder même si elles sont plutôt classiques dans le fond.
En conclusion, Ao-chan Can’t Study est un manga très axé sur un comique à la fois mignon, rempli de quiproquos, mais aussi plutôt cru avec beaucoup de références perverses et de blagues beaufs qui se rapprochent du Ecchi. Cet humour est cependant plus riche qu’il n’y paraît et omniprésent dans l’histoire, se renouvelant régulièrement. Ao-chan Can’t Study possède également un pan plus mignon avec des personnages plus purs et innocents, qui ne s’y connaissent pas et sont souvent timides, gênés, adorables et attachants. Tout ce côté mignon nous pousse doucement sur une romance qui a du mal à se mettre en place, avec des personnages qui se cherchent et qui ont des difficultés à se trouver, mais qui nous offrent quand même des scènes qui font battre notre cœur. J’espère seulement que la romance ne va pas trop tarder à se mettre plus en place, le titre ne comptant que 8 tomes. Cette œuvre peut vous intéresser si vous n’avez pas peur de l’humour Ecchi et si vous aimez les romances maladroites et mignonnes malgré un fond parfois pervers. En tout cas, c’est un manga qui m’a agréablement surprise et même si j’ai peur que la romance ne tourne un peu en rond et ne se débloque qu’au dernier tome, je continuerai volontiers cette licence qui a peut être bien plus à nous offrir.
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L.