
Oshi no Ko

La dure vie d’Idol
Oshi no Ko est Seinen de Aka Akasaka au scénario et Mengo Yokoyari au dessin. Il est publié au Japon depuis 2020 où il comporte déjà 6 tomes et est toujours en cours. En France, le premier tome nous parvient chez Kurokawa début 2022.
Le docteur Gorô est obstétricien dans un hôpital de campagne. Il vit une vie calme et sans soucis jusqu’au jour où son idole Ai Hoshino apparaît enceinte de jumeaux à seulement 16 ans. À ce moment-là, il est loin de se douter que sa vie va changer à jamais, car qui dit idole, dit fans détraqués et monde de la célébrité sombre et cruel.
Vous connaissez probablement déjà Aka Akasaka. Il est l’auteur de Kaguya-sama: Love is War , publié chez nous aux éditions Pika et qui possède plusieurs adaptations animes disponibles sur Wakanim.
Oshi no Ko a cependant un scénario totalement différent de sa première œuvre, puisque cette fois-ci il met en avant la réincarnation et la cruauté du monde de la célébrité, ainsi que le désir de vengeance souvent lié aux réincarnations.
Malheureusement le synopsis ne dit pas grand chose de l’histoire, et surtout de toute l’introduction que constitue ce tome un. Je n’aurai donc d’autres choix que de vous en dire un chouilla plus pour pouvoir pleinement vous parler de mon ressenti. Néanmoins ne vous en faites pas, le tome un est le seul que j’ai lu et l’auteur nous précise bien à un moment de celui-ci qu’il ne s’agit que du prologue à l’histoire qui va se poursuivre à partir du volume 2.
Comme je l’ai laissé sous-entendre juste au-dessus, on ne va pas simplement suivre l’histoire de l’obstétricien et de Ai Hoshino, mais en vérité la réincarnation qui se produit chez les deux enfants de Ai: Aquamarine et Ruby. Et j’ai trouvé cette réincarnation dans le fond plutôt originale. Habituellement on part dans un Isekai ou alors notre personnage retourne dans le passé. Ici, on reste dans la même époque, au même endroit. Le scénario est donc dans le fond plutôt original malgré quelques éléments déjà-vus (la réincarnation, le fan psychopathe). Aka Akasaka a donc su mêler du banal à de l’original pour créer une introduction prenante.
Clairement, si le manga s’était uniquement concentré sur le scénario du prologue et qu’on avait juste observé les enfants grandir peu à peu et Ai progresser, cela m’aurait suffit, bien que j’aurai trouvé l’histoire un peu prévisible. C’est d’ailleurs ce que je m’étais dit au début du tome, ayant réussi à prévoir rapidement la suite de l’histoire. Je pense que l’auteur nous donne un peu trop d’indices, du moins dans ce premier tome, peut-être par peur de perdre le lecteur, comme lorsqu’on essaie de justifier une blague qu’on a faite. Et même à la fin du volume, on se doutait encore de ce qui allait se passer, même si au final il y a quand même quelques petits points qui m’ont légèrement surprise.
Ces points constituaient l’aspect mystérieux du manga, et continuent de le nourrir: Qui est le stalker de Ai Hoshino et pourquoi agit-il et a-t-il agit comme ça? Si pour le moment le côté enquête est très pauvre, je pense que les dernières pages du volume un, clôturant le prologue de l’histoire, vont permettre à l’auteur de se plonger vraiment dans ce mystère, et de tisser une véritable enquête menée par les enfants de Ai. J’espère juste qu’il ne nous donnera pas toujours trop facilement les réponses et les indices car c’est un titre où j’aimerais me laisser surprendre, plutôt que de prévoir ce qui va arriver ensuite.
Mentir c’est aimer à la folie!
– Hoshino Ai.
Oshi no Ko ce n’est pas seulement un scénario original malgré quelques éléments déjà-vus, un prologue happant, et un mystère qui se tisse peu à peu. C’est aussi un peu d’humour, et l’humour que sait très bien écrire Aka Akasaka. C’est un humour disséminé dans les dialogues, le long de l’histoire, qui s’incorpore dans l’avancement plus qu’un gag sur le moment. Cet humour est toujours très bien dosé, allège l’atmosphère du manga qui peut nous paraître parfois inquiétante, et c’est un humour qui nous fait sourire, qui passe avec tout le monde.
Et si on met de côté le scénario du manga pendant quelques minutes, on se rend compte que Oshi no Ko dénonce également beaucoup de choses, rien que dans son premier tome. On y découvre la dure réalité du monde des Idoles, les problèmes d’argent lorsqu’on est une nouvelle Idole, la répartition de celui-ci au sein du groupe et du Staff. (Par exemple le déficit des produits dérivés invendus qui est prélevé sur le salaire). Comme dans les autres mangas d’Idole on a aussi la vision de la concurrence qui est rude, mais également l’aspect plus injuste du Japon où les supérieurs choisissent la personne qu’ils préfèrent pour la faire apparaître plus à l’écran. J’ai trouvé cet aspect du manga vraiment intéressant et j’espère qu’on le reverra plus en détail par la suite et je pense également que c’est dommage qu’on survole rapidement la carrière de Ai pendant que les enfants grandissent doucement.
Car oui, dans ce tome un plusieurs années vont passer au fur et à mesure de votre lecture et c’est compréhensible étant donné que l’auteur va avoir besoin que les jumeaux grandissent pour la suite de son scénario. De ce fait, à aucun moment on ne s’ennuie et on découvre toujours des instants nouveaux dans la vie et la carrière d’Ai mais également celle de ses enfants qui vont tout faire pour aider leur mère à se faire connaître tout en cachant qu’ils sont ses enfants.
En tout cas, mettez dans un coin de votre tête tout ce que vous avez vu durant le tome 1, car au final le tome 2 vous emmènera bien plus loin dans le futur. En soi, l’auteur nous y a peu à peu préparé, puisqu’à chaque début de chapitre on a eu le droit à une interview dans le futur d’un personnage qui a eu un impact dans l’histoire des jumeaux et de Ai. On peut dire que Aka Akasaka a su jouer sur la temporalité pour nous créer une histoire intéressante aussi bien dans le passé, présent et futur, et il me tarde de découvrir plus en détails l’histoire.
Mais en attendant, attardons nous sur les personnages, et notamment sur les jumeaux et Ai.
Ai Hoshino est, au début du titre, une jeune adolescente de 16 ans qui a commencé sa carrière d’Idole il y a peu et qui galère un peu à décoller, d’autant qu’elle doit prendre une pause pour cacher sa grossesse. C’est un personnage très mystérieux et qui se terre dans le mensonge, que ce soit envers le père des enfants, que pour sa véritable personnalité. On ne saura pas vraiment dans le tome un ce qu’elle ressentait vraiment et c’est compréhensible. Elle a été élevée dans un orphelinat, abandonnée par une mère voleuse et n’a donc pas appris comment aimer et être aimée. Je pense cependant que l’arrivée des jumeaux l’a un peu soulagé d’un poids même si on ne l’a vu exprimer son amour qu’au dernier moment. C’est une jeune fille toujours souriante, sérieuse, qui se donne dans son travail et qui méritait de réussir. C’est aussi un personnage qui m’a touché, que ce soit par son histoire, que par son interaction avec sa fille Ruby, qu’elle aide doucement à s’épanouir.
Aquamarine est le jumeau masculin. Il est un réincarné et se souvient de toute sa vie d’avant. S’il est l’aspect plus sérieux du duo, Ruby, également réincarnée, est le grain de folie, de pureté. Tous les deux s’opposent en soi dans leur manière d’être tout comme dans leur sexe. Ils créent également un certain humour dans le manga puisqu’ils agissent par tous les moyens pour élever leur mère dans le métier et dieu sait que voir un bébé marcher et parler ça peut être déroutant et en même temps incroyablement comique. Ce sont les véritables protagonistes de l’histoire et je vous laisserais découvrir par vous-même qui ils étaient avant.

Enfin, pour ce qui est des dessins, j’aime beaucoup la patte de Mengo Yokoyari qui ne vous est peut être pas inconnue puisqu’il s’agit de l’auteure de Kuzu no Honkai qui a eu une adaptation anime et la dessinatrice de No Control! qui a été publié chez nous aux éditions Delcourt/Tonkam. Le chara-design des personnages est plutôt bon, ils ont chacun leur petite caractéristique qui les rend uniques. Leurs yeux sont grands et leurs expressions parfaitement descriptibles. Les tenues sont également variées. Les décors sont simples mais présents quand il le faut et la dessinatrice parvient vraiment à créer une ambiance dans ses dessins.
Les planches sont originales, on n’a pas une case pareille à celle de la page précédente, on ne s’en lasse pas.
Franchement, les dessins sont largement suffisants et corrects pour ce manga, même si je n’ai pas trouvé beaucoup de planches impressionnantes. Le niveau reste à peu près le même partout, même si j’avoue que les moments où les enfants veulent faire peur, ou bien qu’il se passe quelque chose de très sombre, sont plutôt prenants.
En conclusion, j’avais peur que Oshi no Ko ne soit un titre trop prévisible. Au final, ça a été le cas pour le premier tome, mais je pense que l’auteur saura nous surprendre pour la suite surtout que son scénario est vraiment original. Ce n’est pas souvent qu’un auteur parvient à mêler passé, présent et futur et à créer un prologue à son histoire qui nous donne envie de le continuer en Spin Off. Oui j’aurai voulu en voir plus à propos de Ai Hoshino, mais les véritables protagonistes sont les jumeaux et l’auteur nous le fait bien comprendre au fil de notre lecture. Ceux-ci permettent un véritable avancement dans l’histoire et sont des personnages vraiment intéressants. Il me tarde de les voir plus grands dans le tome deux et d’observer comment ils vont évoluer. Oshi no Ko retravaille la mécanique de la réincarnation d’un tout nouvel œil, nous offrant une histoire totalement différente du titre précédent de l’auteur, et également très prometteuse mêlant mystère, humour, vengeance et monde de la célébrité. C’est un titre qui a énormément de potentiel, que ce soit au niveau du dessin que du scénario et je pense qu’il n’ira qu’en s’améliorant, la fin du tome me hypant totalement pour la suite. L’histoire va prendre un tout autre tournant et il ne tient qu’à vous de vous y plonger et d’apprécier ce scénario riche en rebondissements.
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L.


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