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Yona Princesse de L’Aube

Une trahison 

dure à digérer

Yona, Princesse de l’Aube est un Shôjo de Mizuho Kusanagi, publié au Japon depuis 2009 où il comporte 39 tomes toujours en cours. En France, il est publié aux éditions Pika et comptabilise actuellement 37 tomes. Il possède également une adaptation anime disponible sur Crunchyroll!

 

Yona est la princesse héritière du royaume de Kôka et a pour particularité d’avoir des cheveux rouges. Elle a grandi avec Hak son garde du corps et Soo-Won dont elle est amoureuse. Le jour de ses 16 ans, un drame survient. Le Roi est tué, elle en est témoin, et sa vie menacée, elle n’a d’autre choix que de fuir le royaume avec Hak pour la protéger. Traumatisée, dévastée par toute cette trahison, elle doit maintenant apprendre à se relever et à devenir forte pour se protéger elle et Hak.

 

Je vous avais déjà parlé un peu de Yona Princesse de L’Aube lors de notre article participatif à la Semaine du Shôjo 2022! Mais je ne parlais alors que du personnage fort et inspirant. Cette fois-ci, j’aimerais vous faire découvrir cette licence qui mériterait encore plus de visibilité, dans une critique de son premier volume.

Tout d’abord, on peut dire que ce premier tome est très mouvementé. Vous allez passer par plein d’émotions, du mignon à l’horreur, de la tendresse au dégoût. Yona Princesse de L’Aube est un titre qui vous malmène, et encore plus au début de son histoire. Pourtant, on aurait difficilement pu croire que quelque chose de mal allait se passer au début de l’œuvre. Vous commencez en effet l’histoire par des instants entre passé et présent, tout mignons, où vous découvrez une Yona jeune et immature mais adorable, dans une vie de princesse à croquer, remplie d’amour. Et on aurait aimé que cet instant dure. Malheureusement et en même temps c’est l’un des points forts de ce manga, la douceur est très vite chamboulée, écrasée, pour laisser place à l’enfer, la trahison.

Ce qui est d’ailleurs incroyable, c’est que tout le long de la lecture de ce premier volume, et bien que je l’ai déjà lu trois ou quatre fois, j’ai parfaitement bien ressenti la tension du moment, ce besoin de fuir et cette boule au ventre de se faire attraper et tuer, tout en ne comprenant pas vraiment ce qui nous arrive. On ressent vraiment les sentiments qui parcourent nos personnages et cela nous plonge pleinement dans notre lecture. 

Ce tome nous permet d’ailleurs de construire la haine du lecteur envers un personnage bien précis. Notre cœur est déchiré entre le passé tout mignon et la réalité violente, brusque, qui fait bien mal. Comme Yona on a du mal à se faire à l’idée, et cela doit être encore plus pour elle qui était encore bercée des rêves immatures de l’enfance et qui doit soudainement grandir et s’endurcir sous le poids de la réalité.

Ce premier volume n’est que l’introduction, mais c’est déjà véritablement un volume rempli d’émotions, où on aperçoit deux types de vengeance: La vengeance exécutée de Soo Won et l’envie de vengeance de Yona et de Hak. Pour le moment c’est peut être plus l’envie de survie que l’envie de vengeance pour notre duo, mais celle-ci se muera bien vite en soif de vengeance.

Pour un début d’histoire, on a énormément de vas et viens entre le passé et le présent, entre le mignon et l’horreur, mais cela nous permet directement d’apprendre à connaître nos personnages, et de nous attacher à eux, ce qui fait qu’on finit aussi horrifiés qu’eux de tout ce qui leur arrive. Et puis en vrai, à chaque fois que je relis le premier volume de Yona Princesse de l’Aube, j’ai l’envie après de me relire toute la série tellement cela vous emporte dans l’histoire. Vraiment, l’émotion qui s’en dégage est un énorme point fort qui vous fera dévorer le titre et acheter le suivant.

J’ai énormément parlé de l’émotion, des sentiments, mais Yona Princesse de l’Aube, c’est aussi beaucoup d’action, de combats stylés et parfaitement lisibles. Si on est pour le moment principalement sur de la fuite et de la survie, je peux vous assurer que les prochains volumes vous offriront de gros temps forts qui vous impressionneront et continueront de vous embarquer dans le titre.
De plus, cette œuvre propose énormément d’aventures et de voyages. Contrairement à des titres comme Called Game ou Freya l’Ombre du Prince, on s’éloigne très vite de la vie de château, du nid de vipères, pour affronter le monde extérieur mais aussi le risque de tomber sur des poursuivants. Pour ce premier tome, on ne voit que peu d’extérieur, mais Yona et Hak vont énormément voyager par la suite et la fin du volume nous promet déjà une bonne aventure pour atteindre un lieu sécurisé.

 

J’aimerais aller de l’avant. Je veux devenir plus forte. Alors enseigne moi le maniement de l’épée ou de l’arc, s’il te plaît. J’apprendrai. Je ne veux pas mourir en étant impuissante. Et je veux encore moins te perdre. Pour ça…Je suis prête à tout…Y compris à m’emparer du pouvoir des dieux s’il le faut.

– Yona

 

Je vous ai mis une citation qui ne se situe pas du tout dans le volume 1, mais je la trouve incroyable, et elle marque le changement d’attitude dans ce personnage si inspirant qu’est Yona. Car oui, Yona Princesse de l’Aube c’est beaucoup d’émotions, de tension, d’actions et de voyages incroyables, mais c’est aussi et surtout des personnages marquants et inspirants.

Yona est initialement une princesse, faible, amoureuse, frêle, prête à devenir la femme de l’homme qu’elle aime et à accomplir son rôle de femme. On est au début bien loin du personnage idéal, s’approchant parfois même du personnage nunuche qu’on déteste, qui est immature et qui n’en fait qu’à sa tête. Mais la vérité, c’est que Yona est encore jeune à ce moment là et que son évolution va en faire un personnage incroyable, une femme forte qui apprend à se relever, qui ne reste pas bloquée six tomes dans son sentiment de faiblesse, et qui va tout faire pour devenir forte et affronter la réalité en face afin d’atteindre sa vengeance. Dans ce premier volume, elle me fait énormément de peine. On la voit détruite, agissant presque comme un pantin désarticulé durant sa fuite, s’accrochant à quelque chose qui lui tient au cœur mais qui est déjà révolu afin de se maintenir en vie. C’est un personnage initialement mignon, enjoué, qu’on veut voir heureux, mais qu’on voit souffrir énormément et avoir peur. J’ai hâte de la voir s’endurcir car vraiment, sa force de caractère, la manière dont elle se relève est incroyablement inspirante et motivante.

Mais Yona ne serait rien sans son pilier, son mur porteur, son garde du corps prêt à tout pour la maintenir en vie: Hak. Hak c’est un peu le jeune homme bourrin, moqueur mais dans le fond gentil, qui n’hésite pas à lancer des petites piques pour plaisanter, mais qui derrière toutes ses plaisanteries fera toujours son travail avec force. C’est l’un des seuls qui respectait le roi et qui avait bien compris son double jeu et l’idolâtrait presque par moment. Hak est grand, fort, impressionnant en combat et capable de survivre à des situations extrêmes. C’est le pilier psychologique de Yona, qui l’empêche de tomber et de ne plus se relever. Il lui en demande beaucoup, mais on sait au fond qu’il a conscience du rôle qu’elle doit jouer dans cette histoire et de pourquoi il est nécessaire qu’il la pousse à aller de l’avant. C’est un bon gars, je l’aime beaucoup.

Évidemment, pour le moment je ne parle que d’eux deux, mais à l’avenir notre duo va s’agrandir pour devenir un véritable groupe et j’ai hâte que vous en appreniez également plus sur tous les autres personnages car ce groupe aura des airs de famille et chaque personnage a son importance en plus d’être attachant.

Pour ce qui est des dessins, les chara-designs commencent à se faire un peu anciens mais en même temps, le début du manga date de 2009 donc c’est normal. Le travail sur les trames, les décors, la mise en scène est juste incroyable. Les dessins participent véritablement à nous mettre dans l’ambiance.  De même les couvertures sont toujours très belles, celle du premier volume attire vraiment l’œil avec une Yona qui semble déjà plus sûre d’elle que dans l’entièreté du premier volume. De même, le lettrage du titre va parfaitement bien avec l’époque dans lequel se déroule le manga. Bref, même si ça commence à devenir un peu ancien, c’est toujours un plaisir pour les yeux.

 

En conclusion, Yona Princesse de l’Aube est le Shôjo qui vous prouvera que les Shôjo c’est pas que pour les filles et ce n’est pas à limiter aux histoires de jeunes filles en fleur. C’est un titre bourré d’émotions, qui vous fera passer par toutes les phases d’acceptation, qui vous déchirera. C’est un manga qui malmène son personnage principal, lui fait vivre l’horrible pour le faire grandir et le rendre plus fort. C’est une œuvre d’aventure, de voyage, de découvertes, mais aussi de vengeance et d’amertume où il va falloir devenir très fort pour affronter des situations complexes au péril de sa vie. Enfin, c’est un manga au personnage féminin fort, évolutif, impressionnant et inspirant, qui en motivera plus d’un, homme comme femme. Yona Princesse de l’Aube proposera également bien d’autres personnages attachants qui vous emmèneront dans leur voyage incroyable et qui vous feront dévorer les pages sans aucune hésitation.

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L.

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