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Les Caprices de la Lune

Quand la 

taquinerie cache 

de l’amour

Les Caprices de la Lune est un Shojo de Ramune Kiuchi, publié au Japon depuis 2019 où il comporte 5 tomes en cours. Il nous arrive en France avec un premier tome en Juillet 2021 aux éditions Soleil.

 

 

Ayumu est en deuxième année de lycée, vivant tranquillement sa vie après des années de collège un peu difficiles. Malheureusement pour elle, son repos est de courte durée puisque le garçon qui l’embêtait par le passé arrive dans son école. Elle est cependant bien décidée à prendre sa revanche sur ce lycéen populaire sans se rendre compte que Luna applique clairement le dicton “Qui aime bien châtie bien”.

 

 

Ces dernières années, on a eu deux mangas qui parlaient de personnes qui se taquinaient, Arrête de me chauffer Nagatoro et Quand Takagi me taquine. Mais dans les deux cas, il s’agissait d’une fille qui taquinait le garçon. Là, dans Les Caprices de la Lune, c’est Luna, un garçon, qui taquine Ayumu, une fille.

L’auteur a cependant une manière d’écrire bien similaire aux deux autres mangas. Les Sketchs se déroulent souvent chapitre par chapitre et dans des lieux similaires aux autres, l’école, le chemin du retour et parfois à la maison.

Là où Les Caprices de la Lune se différencie vraiment des deux autres mangas que j’ai cité, ce n’est pas seulement dans le personnage qui subit les taquineries puisqu’il existe de nombreux autres mangas où la fille se fait gentiment malmener par le garçon. En effet, la différence se trouverait plutôt dans les réactions de Ayumu et les expressions qu’elle est capable de faire qui nous font régulièrement penser à des scènes de Nichijou ou de Asobi Asobase. Ses réactions sont souvent très exagérées et poussées à l’extrême, ici il n’est pas question de montrer une jeune fille uniquement en fleur, on ne s’inquiète pas de la ridiculiser un petit peu et c’est hilarant.

Si certains sketchs ont été parfois déjà vus dans d’autres mangas, d’autres nous surprennent et nous font bien rire, et même ceux qui ont déjà été faits sont habilement écrits et nous permettent de les découvrir sous un autre jour, par exemple celui du Goukon, qui se transforme en pocky game et permet déjà au lecteur d’entrevoir les véritables sentiments de Luna de manière plus prononcés grâce à une jalousie camouflée par la réaction des autres personnages.

Les Caprices de la Lune c’est donc de la romance entre deux tranches de rire et si on a par moment une petite évolution dans la relation des personnages, elle est encore très timide et je pense qu’elle n’est pas près de drastiquement évoluer. La tendance sera donc pour le moment de beaucoup faire rire et parfois de faire battre le cœur du lecteur. Même si on a déjà le droit à pas mal de scènes de romance, celles-ci sont très rapidement tournées au gag, ne laissant pas le temps aux personnages de réellement se rapprocher.

 

 

Quand il dort, impossible de le réveiller ! C’est le genre à arriver en retard à un rencard pour une panne de réveil !

– Ayumu

 

 

J’espère par contre que dans les prochains tomes on aura une véritable avancée dans la relation des personnages car j’ai peur que tout ceci ne devienne redondant. On voit déjà certains running gags se mettre en place, notamment avec l’impopularité de Ayumu, et j’espère que l’auteur saura ne pas trop en abuser et nous proposer des scènes nouvelles, dont des scènes plus romantiques que moqueuses. En tout cas, l’équilibre entre les deux fonctionne pour le moment et nous permet une lecture fluide et divertissante qui rend de bonne humeur et donne du peps.

Je trouve cependant que l’auteur se limite peut être un peu trop au niveau des personnages, se concentrant vraiment sur les deux principaux et ne prenant pour le moment pas trop le temps d’en développer d’autres qui pourraient être intéressants et permettre de diminuer un peu la redondance des sketchs et d’apporter de la diversité. Je me contenterais du coup pour ce premier tome de ne parler que des personnages principaux.

Kamei Ayumu est une lycéenne en deuxième année. Elle se voit avec un fort caractère mais elle est en vérité surtout naïve, innocente, maladroite et capable de réactions plutôt drôles. Elle ne comprend rien aux sentiments de Luna ni même en ce qu’elle ressent elle et ça se voit qu’elle n’a aucune expérience en amour. Il s’agit de l’héroïne un peu nunuche qui se ridiculise mais qui permet de bien nous faire rire. Parfois sans le vouloir elle apparaît comme mignonne et c’est probablement les seuls moments où on peut déceler la faiblesse de Luna. Personnellement je me doute déjà qu’elle va continuer de ne rien comprendre aux sentiments de Luna et qu’il va falloir à un moment qu’il force pour qu’elle se rende compte de quelque chose. J’espère que ce n’est pas le cas sinon ce serait prévisible et décevant.

Takashima Luna est un lycéen de première année et est donc plus jeune que Ayumu. Il aime la taquiner, lui faire peur, est plutôt beau et est aussi populaire qu’une Idol. Mais il a vraiment du mal à exprimer clairement ses sentiments, il a peur de se faire rejeter ce qui lui donne un côté plus mignon et expérimenté. Il n’hésite cependant pas à donner de sa personne pour qu’une de ses farces fonctionne et pour voir le visage rougissant de la personne qu’il aime. C’est un personnage taquin, qui veut embêter mais sans non plus blesser, et qui peut être plus possessif que ce qu’il ne laisse paraître.

Enfin parlons des dessins et de la mise en page. Les chara designs sont corrects, assez classiques mais pour un Shojo c’est largement suffisant. Les expressions des personnages sont variées, surtout celles de Ayumu qui se ridiculise souvent et fait rire par ses réactions exagérées. Les décors sont simples mais conviennent pour le côté sketch de l’œuvre d’autant que l’auteur joue beaucoup sur les trames, les petites fleurs ajoutées, pour remplir les endroits un peu trop vides et ça rend plutôt bien au final. Au niveau de la mise en scène, les mouvements de Ayumu sont parfois exagérés et nous font rire en plus de nous présenter des scènes plutôt bien dessinées. On a également le droit à pas mal de grandes cases avec beaucoup de romance. J’aime bien la manière qu’a eu l’auteur de travailler sur ses bulles de dialogue pour qu’elles soient plus tramées et variées, ce qui apporte une diversité plutôt originale durant la lecture.

 

 

En conclusion, Les Caprices de la Lune est un manga sur une taquinerie romantique, construit avec des sketchs habiles et parfois innovants qui nous font bien rire. L’auteur n’hésite pas à tourner son personnage principal au ridicule en exagérant ses réactions et en lui donnant une palette d’émotions très large. C’est un peu  Arrête de me chauffer Nagatoro mais en plus gentil comme Quand Takagi me Taquine, couplé des réactions à la Nichijou et Asobi Asobase. L’auteur balade nos émotions entre le rire et la gêne, entre les sketchs et les scènes romantiques. C’est une bonne lecture qui donne du peps et rend de bonne humeur, qui se lit tout seul et qui, j’espère, mènera à une relation plus complète par la suite. Les personnages sont assez communs et mériteraient d’avoir d’autres acolytes pour se diversifier, mais l’auteur fait preuve d’originalité dans sa mise en scène et surtout dans la formation de ses bulles de dialogues, souvent tramées et diverses. Si vous aimez les mangas où un personnage se fait taquiner par un autre, où le sketch nous offre par moment une romance inattendue, et où les personnages ont des réactions exagérées hilarantes, ce titre est fait pour vous.

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L.

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