Les Héros de la Galaxie
Deux camps,
deux visions,
deux héros
Les Héros de la Galaxie est un Seinen écrit par Yoshiki Tanaka et dessiné par Ryu Fujisaki. Le manga dont on va traiter aujourd’hui est une réadaptation du manga éponyme sorti bien des années auparavant en 1986. Cette deuxième version est quant à elle publiée depuis 2015 et comporte actuellement 24 volumes en cours.
En France, les éditions Kurokawa s’occupent de la publication depuis Juillet 2018 et en sont déjà au 17e tome.
Dans un monde futuriste où règne deux camps, l’empire Galactique et l’alliance des planètes libres, deux hommes vont sortir du lot et briller telle les plus grandes étoiles. Reinhard Von Müsel, accompagné de son plus proche ami Siegfried Kircheis, et Yang Wen-Li, de l’alliance.
Ils vont chacun s’affronter à travers l’espace pour défendre leurs idéaux et réaliser leur souhait.
Bienvenue dans un space opera et pas des moindres puisqu’il est l’un des plus connus ! Son succès date déjà pas mal puisque même le roman original de 1982 avait su conquérir le cœur du public.
Alors tout d’abord, commençons par les définitions histoire qu’on parte sur les mêmes bases: C’est quoi exactement un space opera ?
C’est un sous genre de la science fiction. Ce qui le différencie de la SF classique c’est son cadre. En effet, pour être classé space opera, il faut généralement que ce soit une aventure (dans l’espace) avec du drame et de la politique ! Bon, je grossis vraiment le trait mais dans l’idée, on est pas si loin !
Pour le petit fun fact cadeau, le space opera était au départ un terme péjoratif, de nos jours ce n’est heureusement plus le cas (et en même temps, quand on voit ce genre de pépite, c’est bien normal !)
Bon, maintenant qu’on en a fini avec les définitions, il est grand temps de parler un peu plus de Les Héros de la Galaxie et de son histoire.
Tout d’abord, il faut savoir que le manga prend son temps pour nous contextualiser deux trois petites choses. La guerre entre le camp de l’Empire et de l’Alliance, la nouvelle vie difficile des Müsel, et l’amitié profonde qu’entretiennent Siegfried, Reinhard et sa sœur, Annerose.
On apprend donc que la situation géopolitique est extrêmement compliquée avec des assauts incessants des deux côtés depuis maintenant plus de 150 ans. Cette situation entraîne certains choix malheureux, par exemple chez l’Empire où se trouve Siegfried et Reinhard. À 20 ans, ils peuvent se retrouver embarqués dans l’armée afin de se battre face à leur ennemi. Bien évidemment, le système de caste y est pour beaucoup étant donné que plus vous êtes “au bas de l’échelle”, plus vous serez amené à aller au front dans le but que la noblesse reste sereinement à l’arrière. C’est l’une des choses contre lesquelles Reinhard va vouloir se battre.
Et oui, bien qu’il soit un jeune noble à l’origine, tout change après la mort de sa mère et la perte de toute leur richesse. Qui plus est, un événement arrive à sa grande sœur et amène Reinhard à détester encore plus l’Empire et surtout sa majesté le Kaiser, Friedrich Goldenbaum IV.
“Il me faut plus de pouvoir, d’autorité. Assez pour ne plus avoir à courber l’échine et quand j’aurai acquis assez de pouvoir… J’abattrai le Kaiser… Et je délivrerai Annerose !”
– Reinhard Von Müsel
Pour avoir plus de pouvoirs, en temps de guerre, la solution la plus directe est d’être haut gradé avec des hauts faits à la hauteur de cette dernière. De quoi nous en mettre plein la vue !
C’est là qu’intervient un élément narratif atypique super intéressant et très rare dans le milieu du manga : la présence d’un narrateur qui raconte l’histoire au passé comme s’il retraçait cette histoire des années plus tard après qu’elle se soit terminée. C’est aussi passionnant à suivre qu’un Papy Grenier !
Sachez cependant, si vous ne connaissez absolument pas la série par son ancienne version ou par les adaptations animes, les deux premiers tomes se concentrent en majorité sur le point de vue de l’Empire, et seulement un petit peu sur celui de l’Alliance, plus précisément, celui du deuxième prodige, du deuxième “héros” de cette histoire : Yang Wen-Li.
Pourtant, c’est bien ça qui sera le plus intéressant, l’affrontement entre ces deux monstres à travers l’espace et les différentes tactiques utilisées. Car oui, ce qui rend ce titre aussi passionnant c’est également la stratégie proposée par ses personnages. Comment prendre une situation impossible et la rendre possible, comment transformer une situation désespérée en opportunité, en somme, comment faire passer Lelouch Vi Britannia de Code Geass pour un petit joueur !
C’est ça la magie de ce space opera et pour en profiter pleinement il faut avoir, comme eux, de la patience car tout ne va pas se dérouler en quelques chapitres ! Yoshiki Tanaka et Ryu Fujisaki prennent le temps de bien tout développer petit à petit, sans aller trop vite, tout en gardant un rythme suffisamment bon pour ne pas lasser le lecteur. Et oui, j’ai dit que ça prenait son temps, mais certainement pas que c’était ennuyant ! Bien au contraire, c’est incroyablement enivrant et on a qu’une envie, dévorer tous les tomes en une seule fois.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient avoir un petit point de comparaison autre que Code Geass, pour se rapprocher de l’espace et donc du space opera, il y a Aldnoah.Zero qui s’en inspire en étant cependant bien moins complet, ou bien encore, d’une certaine manière, les Gundam. Bon, il est difficile de pouvoir comparer ces deux mastodontes, mais en un sens, si vous aimez l’un, il y a de grandes chances que vous appréciez l’autre.
Revenons à nos moutons. Avec tout ce que je viens de dire, qu’en est-il concrètement des personnages ?
Reinhard Von Müsel, c’est mon chouchou. Je ne m’attache pas les cheveux avec mais il fait le café. Il a un regard sublime, celui du personne bien déterminée avec beaucoup de colère au fond d’elle, c’est typiquement l’archétype que j’adore. Vous savez, c’est comme Eren Jaeger de L’attaque des titans, c’est le genre de personnage qui peut être capable de tout sacrifier si cela lui permet d’atteindre ses objectifs / idéaux. Il est intelligent et impulsif à la fois et son ami lui sert souvent de catalyseur. Il est ultra borné mais très à l’écoute de ce qu’on peut lui dire quand il juge que cela a un intérêt (il n’écoute pas si c’est juste pour le rabaisser).
Le petit ira loin, très loin, ça on le sait parce qu’on nous le dit dès le début, mais en même temps, rien qu’avec ce qu’on voit au cours du premier tome on n’a pas de doutes là-dessus !
Siegfried Kircheis, c’est le poto Rico. Si Annerose n’avait pas été là et n’avait frappé en plein cœur de ce petit garçon, on aurait pu croire à plus que de l’amitié de son côté. Ceci dit, il est bien utile pour réfréner les pulsions meurtrières du jeune Reinhard. Et bien qu’il soit en retrait sur le plan stratégique, il est capable d’un grand calme et possède des aptitudes physiques non négligeables. Un parfait second pour celui qu’il voit comme un ange.
Et puis, lui aussi veut sa vengeance ! Il aime beaucoup Annerose et lui aussi ne souhaite que de lui rendre sa liberté.
C’est un personnage encore un poil en retrait mais qui ne manque pas d’intérêt, et cela devrait s’arranger au fur et à mesure des tomes.
Yang Wen-Li, le seul homme capable d’égaler Reinhard, n’a quant à lui fait qu’une petite apparition dans le premier tome, je ne vais donc pas me permettre de vous en dire plus, sachez cependant que, oui, c’est un bon personnage !
En terme de dessin, bon bah là, y’a pas à chi**, c’est vraiment cool !
Tout d’abord, les chara designs: C’est propre et soigné, nous avons des personnages véritablement uniques et plus particulièrement celui de Reinhard Von Müsel qui me fait pas mal penser à Tenya Von Degurechaff de Tenya The Evil avec ses grands yeux et cils vachement prononcés. Je trouve ça sublime, surtout avec les pupilles un peu soleil, c’est un missile tout droit dans mon cœur ça !
Les décors ne sont pas en reste non plus, comme le début se passe surtout sur la planète nommée Odin, il y a de nombreux paysages et bâtiments absolument somptueux. Plus d’une planche vous fera rester figé, en complète admiration !
En conclusion, si c’est l’un des space opera les plus connus, ce n’est pas volé. J’ai lu personnellement plus loin que le premier tome mais rien que ce-dernier est exceptionnel. Même en prenant son temps, Yoshiki Tanaka et Ryu Fujisaki arrivent à nous happer et à nous donner envie de continuer à lire cette histoire le plus longtemps possible. Ce n’est pas tous les débuts de série qui peuvent se vanter d’être aussi stimulants.
J’ai donc personnellement adoré, mais vous ? Est-ce que vous pourriez l’apprécier autant ? Si vous aimez les mangas de SF et plus particulièrement ceux en lien avec l’espace, oui clairement. Pour ceux qui aiment le côté stratégie comme l’on peut retrouver dans des mangas du style de Code Geass, là aussi ça devrait vous intéresser.
Cependant si vous préférez un esprit plus shonen où ça fait de étalage de puissance sans trop se poser de questions, peut -être que ça vous passionnera moins, il est vrai, mais attention tout de même, on ne peut pas juger sans avoir goûter !
En tout cas, une chose est sûre malgré les goûts et les couleurs, c’est une grand œuvre sur plusieurs aspects et c’est vraiment bien que nous puissions avoir ce genre de titre édité en France car dans ce genre là, ils ne sont pas si nombreux.
Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !
H.