The Demon Prince and Momochi
Héritière d’une
maison hantée
The Demon Prince and Momochi est un Shojo de Aya Shouoto, publié au Japon depuis 2013 et terminé en 16 tomes en 2019. En France, le dernier tome nous parvient enfin aux éditions Soleil Manga en Décembre 2021.
Himari Momochi est une jeune orpheline de 16 ans qui se voit hériter d’une grande maison le jour de son anniversaire. Elle décide alors de s’y installer, bien déterminée à en prendre soin. Mais tout ne va pas se passer comme prévu. Quand elle entre dans la maison, celle-ci est délabrée et trois garçons étranges l’occupent. De plus, la mise en garde du villageois qu’elle a croisé trône dans sa tête. Elle apprend très vite que cet endroit est installé à la frontière de notre monde et de celui de l’au-delà et que Aoi, Yukari et Ise sont là pour le protéger.
Aya Shouoto ne vous est peut-être pas inconnue. En effet, c’est une auteure qui a vu énormément de ses mangas publiés chez Soleil Manga. Parmi eux ont peut dénommer Kiss of Rose Princess et Pure Blood Boyfriend qui sont ceux que je connais le mieux. Elle n’est donc pas à son coup d’essai et est très appréciée par les éditions Soleil qui vont d’ailleurs publier son dernier manga en titre: He Came for Learning Love, courant 2022.
Après ma lecture du premier tome de The Demon Prince and Momochi, j’ai gardé un avis assez mitigé et je vais essayer de bien tout nuancer car je n’ai certes pas tout aimé de ce titre, mais je pense que c’est plus une question d’âge et de goût, qu’une erreur de l’auteure.
En effet, j’ai trouvé que dans ce premier tome on avait un scénario où une traduction un peu maladroite qui m’a donné l’impression de lire un manga beaucoup trop culcul la praline, niais, enfantin. J’ai eu le sentiment que ce titre avait quelque chose de trop ancien pour moi, gardant beaucoup de codes des Shojo de l’époque avec la jeune fille en détresse incapable de faire les choses par elle-même. Il faut donc bien garder en tête que ce manga date de 2013, et que la manière d’écrire a bien changé de nos jours (d’ailleurs c’est fou la différence qu’on peut obtenir pour des scénarios en si peu de temps). Je pense que mon problème est que j’ai vraiment pris ce manga comme un titre récent, et non un titre de l’époque et vous allez très vite comprendre ce qui m’a dérangé.
Comme je disais, j’ai eu une impression d’histoire trop niaise, où la jeune fille doit sans arrêt être sauvée. Ce genre de personnage féminin m’insupporte, elle ne sait rien faire par elle-même et quand elle essaie, elle échoue. J’ai même l’impression que sa personnalité est plutôt superficielle, déjà-vu, comme pour une bonne partie des personnages de ce manga.
Ainsi, j’ai ressenti une certaine lourdeur dans les relations et leur développement. Peut-être suis-je trop vieille maintenant pour le côté prince charmant qui sauve la jeune fille. Dans ce premier volume, Himari a sans cesse été sauvée, les scènes romantiques sont omniprésentes alors que les personnages viennent à peine de se rencontrer. Alors certes, ces scènes sont très jolies à voir, elles sont mignonnes, votre cœur bat en les lisant, mais il y en a beaucoup trop pour un premier tome. Le protagoniste masculin est trop tactile à mon goût et cela rend le tout forcé. Ce qui m’a dérangé c’est qu’on n’a pas le temps de s’adapter à l’univers de l’auteur, au scénario, que déjà on se fait assaillir de scènes romantiques. Peut être était-ce pour créer du dynamisme, mais il aurait été bien de poser un peu plus son histoire d’abord.
La résidence Momochi est hantée! Si tu t’approches sans permission, le gardien te punira!
– Villageois
Rassurez-vous cependant, je n’ai pas trouvé que des points négatifs à ce manga, et c’est bien pour ça que j’ai dit que j’ai fini ma lecture sur un avis plutôt mitigé. J’ai pensé que malgré les lourdeurs ressenties le tome se lisait plutôt bien. Les esprits sont originaux et en même temps, il existe tellement de légendes, tellement de Yokaïs différents qu’il est difficile de ne pas faire original. Franchement les esprits sont un excellent point pour l’œuvre. Ils ont des formes variées, sont bons ou mauvais, agissent de manières différentes, certains sont mignons, d’autres moches ou encore drôles.
D’ailleurs, le côté esprit me rappelle énormément d’autres mangas et notamment Mes Voisins les Esprits où l’héroïne va vivre dans une maison hantée, ou encore Le Pacte des Yokaïs qui se concentre sur l’exorcisme des Yokaïs et qui le fait d’une manière tout aussi stylée que dans ce manga. Car oui, il y a énormément de moments d’action dans ce premier tome en plus de ceux romantiques et mignons. Et tous ces instants nous offrent des planches magnifiques à observer qui donnent un côté mystique au titre.
L’ambiance en général de l’œuvre est très bonne, dépaysante, totalement divertissante si on oublie les points qui m’ont déplu. On est dans une maison ancienne, qui semble dans un endroit assez isolé, typiquement japonaise, aux airs grandioses, elle est juste magnifique à observer. En plus de ça on reste pour le moment en huis clos et ce côté enfermé est plutôt bien justifié et donne envie de lire la suite. On a une ambiance vraiment mystique avec tous les esprits, le côté fantastique est très prononcé et cela rend le tout magique, beau à voir, happant. Je pense que c’est vraiment l’ambiance qui m’a permis d’apprécier ma lecture et de la lire si bien malgré les quelques autres défauts.
En plus, j’avoue avoir ri plusieurs fois durant le tome, car si les personnages ont des personnalités déjà assez vues, je les trouve quand même plutôt drôles entre eux, surtout au début lors de leur rencontre et la manière dont ils s’envoient des piques, que ce soit entre Himari et Yukari qui a une répartie assez violente, ou encore avec Ise qui est vraiment joueur et aime taquiner.
Parlons d’ailleurs un peu plus de ces personnages dont je garde un avis très mitigé.
Himari Momochi est une jeune fille de 16 ans, orpheline qui hérite d’une grande maison. Beaucoup de mystère plane autour de sa famille, elle-même ne sait pas grand-chose, mais elle décide tout de même d’accepter cet héritage et d’en prendre soin. C’est un personnage dynamique, joyeux, qui ne se laisse pas abattre. Son prénom signifie “est le soleil” et colle donc parfaitement avec sa personnalité. Cependant je la trouve un peu trop fille fragile, elle se fait sans cesse protéger et elle est plutôt passive lorsque Aoi la touche ce qui me dérange un peu étant donné qu’elle vient de le rencontrer.
Aoi Nanamori était un humain devenu Nué, gardien protecteur des lieux, empêchant quiconque d’y rester pour les protéger. Il est beaucoup trop tactile d’après moi et semble pour le moment manquer de personnalité. Il a quand même la classe dans les moments d’actions et cache de lourds secrets. Je pense que plus on va avancer dans l’histoire, plus on va apprendre à l’aimer et plus il va se dévoiler.
Yukari est un Serpent d’eau à la forme humaine, pour le moment on ne voit pas sa transformation. Il semble s’occuper de tout dans la maison et lance de bonnes piques là où ça fait mal.
Enfin, Ise est un Orang-outan, aussi sous forme humaine pour le moment. Il aime taquiner, est très proche des autres esprits, je l’aime bien ce petit gars. Il est un peu bourru mais pas méchant.
On remarque donc bien que les personnages ont des caractères assez déjà-vus, et pour le moment trop peu détaillés pour vraiment s’attacher. Je pense cependant qu’en lisant les prochains tomes je serais peut être moins mitigée, l’histoire devrait aller en s’améliorant, surtout que la fin de celui-ci m’a plutôt plu et nous laisse sur un instant assez prenant qui ne peut que nous donner envie de lire la suite. À voir si les prochains sauront me réconcilier avec ce titre ou si vraiment, il n’est pas fait pour moi.
En tout cas, j’ai énormément apprécié les dessins de ce manga. Les chara designs des personnages sont vraiment beaux. L’auteure a un trait fin et détaillé, en plus on a énormément de très belles planches à observer rien que dans ce premier tome. Elle n’hésite pas à ouvrir ses cases pour mettre ses personnages en avant. Quand il y a des décors, ceux-ci sont vraiment beaux, et même quand il n’y en a pas, le travail sur les trames est incroyable et nous emporte clairement dans l’ambiance mystique du titre. Pour un titre de 2013, les dessins sont vraiment bons et me plongent totalement dans l’histoire.
Pour ce qui est de l’édition et des couvertures, je possède la version numérique donc je ne pourrai pas vraiment détailler le papier. Par contre, pour avoir vu toutes les couvertures, celles-ci mettent souvent en avant nos deux protagonistes et j’aurai bien voulu voir un peu plus les personnages secondaires, je trouve dommage qu’ils n’y soient quasiment pas présents. Sinon elles sont efficaces, plutôt jolies, même si le lettrage du titre fait maintenant assez vieillot (mais c’est normal le manga date de 2014 chez nous)
Je garde donc un assez bon ressenti sur les dessins et j’espère qu’ils continueront de se bonifier au fil des tomes.
En conclusion, je suis assez mitigée sur ce premier tome. Je pense que l’histoire n’était tout simplement pas pour moi, ou qu’il faudrait que je lise la suite pour vraiment voir une évolution. Il peut cependant plaire à un public plus jeune, qui aime les scènes romantiques et le côté jeune fille qui se fait sauver. C’était certainement un type de Shojo très à la mode à l’époque mais qui me touche beaucoup moins à présent et que je trouve plutôt lourd à lire. Je n’ai pas trop aimé les personnages que je pense plutôt déjà vus. Cependant, j’ai beaucoup adoré l’ambiance mystique qui se dégageait de tout ça, le côté fantastique avec tous ces esprits qui sont vraiment plutôt originaux, il y en a pour tous les goûts. La maison est somptueuse et l’auteur nous offre de nombreuses scènes vraiment magnifiques à observer en plus d’un grand travail sur les trames. Il y a également une certaine dose d’humour qui m’a fait sourire par moment, même si on est encore une fois sur un humour assez ancien, plutôt gras de nos jours. En tout cas, le premier tome se termine sur une révélation très intéressante qui ne peut que vous donner envie de lire la suite. En plus le dernier tome vient de sortir et je pense que l’histoire ne peut aller qu’en s’améliorant et qu’elle peut plaire à un public jeune ou adepte du Shojo, alors pourquoi ne pas lui laisser sa chance?
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L.
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