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Cigarette & Cherry

L’amour au 

coin du feu

Cigarette & Cherry est un Seinen écrit et dessiné par Daishirô Kawakami. Publié initialement au Japon en 2018, il compte un total de 11 volumes. En France, le premier tome est publié chez les éditions Kana en Septembre 2020. Il apparaît dans leur collection Life et est traduit par Monsieur Rodolphe Gicquel.

Lorsque le jeune homme débarque dans une université après être sorti d’un lycée pour garçon, ses objectifs sont on ne peut plus clairs. Faire ce qu’il n’a jamais pu faire auparavant ; avoir une petite amie ! Malheureusement pour lui, le sens du contact n’est pas un de ses points forts et ça, une de ses senpai ne manquera pas de le lui dire…

Face à la détermination de son kohai, elle le laissera petit à petit se rapprocher, mais jusqu’à quel point ?

Et ça, c’est une excellente question ! Non parce que le kohai a son bonhomme de chemin à faire avant de pouvoir commencer à compter ses chances de 0.001% !

Plus sérieusement, l’histoire va se concentrer principalement sur ce kohai qui vient d’un lycée pour garçon. Ce kohai (qui est littéralement le cadet dans une relation, étant plus jeune que sa senpai à l’université, qui représente donc son aîné au sein de l’établissement), qui n’a bel et bien pas de nom -donc il restera juste un kohai-  va vouloir sortir de son statut de vierge. Mais sans la moindre expérience ni la moindre adresse. En effet, ses références viennent de livres de drague bancaux dont il arrive à mal interpréter les conseils. Autant vous dire que ça donne une catastrophe ambulante incapable de prononcer une phrase sans y placer une gaffe !

Toutefois, cette maladresse fait partie de son “charme” et c’est ce qui fera que sa senpai -qui lit en lui comme dans un livre ouvert- décidera de ne pas l’envoyer bouler et de s’en amuser un peu.

Leur relation, que l’on pourrait considérer comme plutôt classique au début, commence en nous laissant dubitatif. Le mec a juste ciblé une femme au hasard et pour une raison inexistante, il s’accroche désespérement à elle. On est loin, très loin du coup de foudre que l’on peut retrouver dans certains shôjo. C’est donc une relation qui va évoluer, car à force de se côtoyer en dehors des cours, ils vont apprendre à se connaître.

C’est un point que j’apprécie tout particulièrement. Rien n’est vraiment forcé, leur relation avance à bon rythme d’une certaine façon, mais rien n’est précipité pour autant. Le but du kohai est clair comme de l’eau de roche, il veut sortir avec elle, et ça, sa senpai l’a bien compris, mais ne le rejette pas complètement non plus.

 

 

 

“Je n’ai qu’un seul et unique objectif. Je dois réussir à sortir avec une nana.”

– Kôhai

 

 

Petit à petit, au fil de leurs courts moments partagés ensemble, nous allons également apprendre à les connaître, et nottament la senpai qui a bien des choses à nous dire et qu’elle garde encore secrets.

En effet, elle est du genre froide et distante comme on le voit tout au long du tome de par le fait qu’elle se met naturellement à l’écart des autres sans chercher la moindre sociabilisation. Elle répond toujours de manière un peu sèche et en détournant la conversation sur lui plutôt que sur elle-même. Cependant, cela n’a rien à voir avec une quelconque timidité, sa franchise en est un indice, et les différentes actions qu’elle entreprend envers son kohai en est un autre.

Par ailleurs, le personnage se veut mature, déjà parce qu’on nous le rabâche tout au long du premier tome, mais c’est également montré par Daishirô Kawakami par deux biais. Premièrement en la rendant généralement calme, prenant du recul sur les choses et en adoptant une attitude plus proche de celle d’une grande sœur envers son kohai plutôt que de celle d’une petite amie potentielle.

Et le deuxième point concerne ses tenues vestimentaires. Elle n’a jamais les mêmes, ce qui est appréciable pour des raisons de raccord et de réalisme mais ça l’est d’autant plus au vu du travail sur ces dernières. Elles ne sont pas « basiques » et cela révèle un sens de l’esthétique de la part de senpai. Ce soin apporté à ses tenues dénote de l’attention qu’elle y porte, mais pas par rapport aux regards des autres, elle semble le faire pour elle-même.

Je suis fan de ses tenues. J’apprécie quand elles sont bien travaillées, cela apporte toujours quelque chose de positif au personnage et cela en dit généralement long sur eux qui plus est.

C’est en un sens marrant qu’un personnage sans nom se retrouve aussi développé, vous ne trouvez pas ?

 

 

 

Bon, qu’en est-il du kohai alors ? Et bien lui aussi change de tenue ahah. Plus sérieusement, lui aussi ses habits en disent long sur lui, mais on est clairement pas sur le même constat. Il porte des vêtements simples et similaires montrant un manque d’intérêt pour l’habit en lui-même, mais également pour son image dans une certaine mesure. Cependant, cela ne vaut que pour sa personne, car, si sa tenue a un impact sur l’autre, il fait des efforts, je pense à une scène en particulier où il s’est dit qu’être habillé en costard était une bonne idée, cela ne lui va pas, il pensait surtout à l’image que sa tenue allait renvoyer plutôt que si cela lui allait esthétiquement parlant. Faute de goût, assurément certains vous le diront, mais une chose est sûre, les intentions étaient là, et elles étaient sincères.

En tout cas, on sera tous d’accord pour dire que se baser sur des livres en mode “la drague pour les nuls” est une idée des plus mauvaises ! Bien plus que ses tenues et sa coupe de cheveux !

Tout ceci corrobore avec le fait qu’il est simple d’esprit. Naïf sur les bords et gentil avant tout. Sa maladresse cherche sa source dans un peu de ces deux côtés. Malheureusement pour lui, ces traits-là ne sont pas toujours en sa faveur, ça il en a déjà fait les frais, et ce n’est pas fini.

 

 

À ces deux bougres s’ajoute un troisième personnage important: la collègue de travail de la senpai !

Vous vous en doutez, c’est bel et bien comme ça qu’on l’appellera pour des raisons désormais logiques ! (En vrai, outre la blague, je trouve ça intéressant de ne pas les nommer, scénaristiquement.) Bref, on se perd, on se perd, revenons à nos collègues !

Cette dernière n’apparaît pas encore beaucoup mais elle n’est pas sans intérêt pour autant ! En effet, cela permet un troisième point de vue moins “coincé” et surtout externe à eux. Pour nous, c’est aussi une source de divertissement car cela permet d’incrémenter bien plus d’humour.

La collègue de travail est plus excentrique et n’a pas non plus la langue dans sa poche. Elle est fan de sa senpai de manière presque maladive et rentre, de ce fait, directement en conflit -mais aussi en accord- avec le kohai. Ils se battent sur le même champ de bataille, mais avec les mêmes idées et la même vision de leur “cible”, ennemis, et alliés à la fois donc !

De ce fait, elle ne manquera pas de lâcher des bombes d’une précision chirurgicale en plein dans le petit cœur du kohai !

 

 

“Alors tu m’as demandé un cheese-cake et un café latte et le “juste un kôhai, rien de plus” veut un thé au lait et un gâteau au chocolat.”

– Collègue de travail de senpai

 

 

Sur ces douces piques, qu’en est-il des dessins ?

Et bien, dans la globalité, c’est simple. Peu de décors, ni même de trames. L’effort est mis sur les personnages, leur chara-design, leurs expressions, leurs vêtements, c’est ça qui donne de la consistance au manga sur le plan graphique. De ce fait, nous avons régulièrement des planches avec les personnages en gros plan, c’est très jolie et ça permet surtout d’accentuer les émotions de ces derniers -et les nôtres par la même occasion eheh-

Une partie dessin que l’on peut considérer de pauvre et de riche à la fois. En tout cas, en finalité, certainement pas un point noir pour autant.

Par ailleurs, un petit bonus sur les jaquettes, elles sont semblables aux nippones et ce n’est pas pour rien ! Le design reprend celui des paquets de cigarettes, c’est un détail, mais je trouve ça sympathique et comme on dit ; c’est dans les petits détails que l’on fait de grandes choses !

En fin de compte, Cigarette & Cherry, c’est à lire ?

Évidemment, pour tous les fans de romance slice of life plutôt mature, clairement. C’est encore un excellent manga de la collection Life qui nous offre un cliffhanger absolument démentiel à la fin du premier tome. C’est très frustrant, soyez préparé car votre cœur risquerait de ne pas s’en remettre !

Dans un style plus ecchi, on a Love Instruction qui reprend ce concept d’homme inexpérimenté dans une université, bien que le but ne soit pas tout à fait le même, ou encore Sans Expérience qui met en scène un couple qui n’y connaît rien en amour.

Et pour quelque chose de plus sérieux et de plus mélancolique, Kowloon Generic Romance est une masterclass à lire !

Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici!

H.

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