
Slice of Life

Un choix
éditorial qui
change une
carrière
Slice of Life est un Shônen de Yoshino Satsuki, publié au Japon depuis 2018 et terminé en trois volumes. Le premier tome nous parvient chez Ki-oon en Septembre 2022. L’auteur ne vous est peut être pas inconnu, il s’agit en effet de celui du très connu Barakamon.
Naruhiko Tohno vit dans la simplicité de ses revenus de mangaka. Il a déjà été publié plusieurs fois dans des magazines, mais ces titres tournés sur de la fantaisie se retrouvent toujours avortés, au point qu’il n’a plus confiance en lui et en ses talents de mangaka. Cependant, à l’aide de son éditeur et de son assistant, il va se lancer dans un genre qu’il n’a jamais appréhendé jusqu’à maintenant: Le slice of life, un genre qui va lui demander de se calquer sur un réel qu’il a trop souvent ignoré.
Tout d’abord, lorsque vous lirez le premier chapitre, ne vous en faites pas, vous serez bien en train de lire le bon manga! En effet, le début peut être un peu déroutant puisqu’on suit le premier chapitre du slice of life que Naruhiko va écrire. En tout cas, j’ai personnellement beaucoup aimé son premier chapitre et j’aurai bien voulu lire la suite! Ce n’est qu’à la fin de celui-ci qu’on se rend compte que tout ceci ne faisait pas vraiment partie de l’histoire qu’on allait suivre.
En effet, ce n’est qu’à partir du second chapitre qu’on commence à connaître Naruhiko, et on peut dire que ce manga est un véritable slice of life. Chaque chapitre va nous raconter un moment de la vie de Naruhiko et de son travail de mangaka, et on va le voir se redresser et peu à peu reprendre confiance en lui.
C’est un manga qui propose de découvrir les tourments d’un mangaka qui n’arrête pas de se faire annuler et qui se retrouve à devoir créer une histoire sur un genre qu’il n’a jamais exploité. On y voit un homme quasiment hermite, incapable de survivre par lui-même, qui a besoin du soutien de son assistant pour ne pas sombrer dans la dépression. Naruhiko manque cruellement de confiance en lui, même s’il a pu réaliser son rêve de devenir mangaka, tout ne se passant pas vraiment comme prévu. On a affaire à un personnage torturé, qui ne sait pas s’il parviendra à rester mangaka plus longtemps, et qui se retrouve totalement dans l’inconnu face à ce nouveau genre à exploiter.
On est donc sur un manga qui peut paraître à première vue plutôt sérieux, émotionnel, touchant, où on s’attache au personnage tourmenté, mais qui possède également une bonne dose d’humour et de relationnel qui allège le tout, que ce soit lorsqu’il relate son passé avec la réaction de ses parents, ou bien quand il parle avec Toshihito son assistant, ou encore par sa maladresse qui tourne souvent au gag. C’est un titre vraiment agréable à lire, qui détend, touchant mais également drôle et qui semble avoir un cheminement bien précis pour Naruhiko: Celui de réussir en tant que mangaka.
Tout au long du volume, on va donc le voir évoluer, tout en en apprenant énormément sur la conception d’un manga, un peu comme dans Réimp’ ou bien Sekaiichi Hatsukoi, mais cette fois-ci du point de vu d’un auteur à la Bakuman ou à la Rin. Slice of Life est donc un manga à la fois calme et dépaysant, mais aussi très instructif.
En plus de nous proposer un slice of life touchant, dépaysant, drôle et rempli de relationnel, l’auteur nous pose énormément de références à plein d’autres mangas, notamment durant la partie enfance de Naruhiko. Mais ces références ne s’arrêtent pas là puisque énormément d’éléments me rappellent Barakamon. Tout d’abord, le manga que dessine Naruhiko s’appelle Wakkamon, donc dans les deux cas ils utilisent un dialecte japonais particulier. En plus de cela, c’est un slice of life qui se déroule sur une île, et la couverture du premier volume fait énormément penser au premier tome de Barakamon. Mais le manga que dessine Naruhiko n’est pas le seul élément à me rappeler Barakamon. En effet, l’ambiance dans laquelle il vit, le fait qu’il y ait une tierce personne qui l’aide à changer (ici pas un enfant mais son assistant Toshihito et son éditeur), mais également la personnalité entre le héros de Barakamon et lui se ressemblent par leur solitude au départ de l’œuvre, tout me rappelle Barakamon, comme des sortes de clins d’œil de l’auteur, ou bien dans le pire des cas: une difficulté à se détacher de son ancien titre?
De même j’ai l’impression que Slice of Life est en partie inspiré de la vie de l’auteur lui-même et de son expérience avec Barakamon, puisqu’avant ce manga il dessinait de la fantaisie, et qu’il s’est soudainement mis au slice of life et cela lui a bien réussi. C’est un peu comme s’il nous racontait les doutes qui l’avaient traversé avant Barakamon et c’est inspirant.
J’espère cependant que Slice of Life n’est pas un manga qui a été avorté étant donné qu’il ne fait que trois tomes.
J’ai fini mais…Est-ce que ça va intéresser quelqu’un?
– Naruhiko
En tout cas, il ne serait rien sans ses personnages attachants, aux personnalités souvent totalement opposées mais qui vont pourtant si bien ensemble.
Naruhiko Tohno est le personnage principal de ce manga. C’est un homme qui doit avoir la trentaine, solitaire, nerveux avec d’autres gens et en extérieur en général. Il est également profondément maladroit et a très peu confiance en lui, mais c’est surtout un personnage qui va énormément évoluer par la suite. Plus sa carrière va s’envoler, plus il va prendre de l’assurance et plus il va s’épanouir, et j’espère vraiment que ce sera le cas à la fin du manga.
Toshibou ou Toshihito Matsuo est le jeune assistant de Naruhiko. Il est dix ans plus jeune que lui et est profondément gentil, le complimentant tous les jours, l’encourageant, le motivant et veillant sur lui. C’est un véritable pilier pour Naruhiko, il croit en lui, il est optimiste et sait tout faire. Clairement, il est mon personnage préféré dans ce manga, et celui qui aidera Naruhiko à s’épanouir dans la vie comme dans son travail.
Mention spéciale également à Hayashi l’éditeur de Naruhiko, qui a su déceler un talent en lui pour le Slice of life, le poussant à tenter sa chance et étant persuadée que cela fonctionnerait.
En tout cas, pour le moment tous les personnages qu’on voit et qui côtoient Naruhiko sont bienveillants, optimistes et souvent bien opposés à lui, ce qui crée un contraste à la fois gênant, et en même temps, qui va nous permettre de voir cette différence entre eux diminuer au fur et à mesure que Naruhiko va s’épanouir.

Enfin, en ce qui concerne les dessins, on reconnaît bien la patte de Yoshino Satsuki dans les chara designs des personnages. Les planches sont bien remplies, il ne manque aucun décors et il y a plusieurs prises de risques pour rendre la lecture plus divertissante au niveau de la disposition des cases. Les trames ne servent pas uniquement à cacher un manque de décors, ceux-ci étant omniprésents, l’auteur a un trait fin et net qui rend la lecture claire, agréable et reposante. C’est franchement un sans faute.
La couverture quant à elle est très simple, montrant le personnage principal avec un fond blanc et le titre en coloré. Cela ressemble également bien à l’auteur qui nous avait déjà offert des couvertures sur fond blanc pour Barakamon et qui permettaient tout de même d’attirer l’œil grâce à ses personnages.
En conclusion, Slice of Life est un excellent…slice of life, rempli de relationnel, touchant, qui raconte comment un homme va parvenir à gagner confiance en lui et à s’élever dans le monde du manga en s’essayant à un genre qui ne l’intéressait initialement pas du tout. C’est un titre chaleureux, plein de personnes bienveillantes, avec une pointe d’humour et des personnages totalement opposés. C’est une œuvre qui n’hésite pas à montrer des moments passés pour que le lecteur comprenne mieux le fonctionnement des personnages. Slice of Life nous embarque dans un lieu de dépaysement et de ressourcement, le tout avec des personnages attachants, des dessins précis et détaillés, ainsi que des références qui nous font sourire. Même s’il s’agit d’un manga court, il saura vous réconforter et vous toucher.
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L.


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