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Evol

Une faute de frappe et de nouveaux vilains

/!\ Ne convient pas à tous les âges /!\

Evol est un Seinen de Kaneko Atsushi, publié au Japon depuis 2020 où il comporte 4 volumes en cours. En France, les éditions Delcourt/Tonkam nous proposent la licence en Janvier 2023.

 

 

Kaneko Atsushi ne vous est certainement pas inconnu puisqu’il a déjà été publié chez nous pour Search and Destroy, Soil, Bambi, Deathco, Wet Moon ou encore Atomic (S)trip!

Nozomi, Akari et Sakura sont trois adolescents qui se rencontrent dans un hôpital psychiatrique après avoir survécu à des tentatives de suicide. Aucun d’eux ne souhaite rester dans cet endroit semblable à une prison, et ils décident de s’enfuir. En effet, chacun d’entre eux a développé un pouvoir mais ces pouvoirs ne sont censés se transmettre que par le sang de justiciers. Ainsi, amers du monde actuel, ils font le choix de devenir des vilains.

Evol plaira à tous ceux qui s’intéressent au monde des super-héros, où aux personnes qui recherchent un My Hero Academia plus gore. En effet, on est dans un manga où les super pouvoirs ont une grande place, mais pas toute la population en possède, ce ne sont même qu’une poignée de personnes. De ce fait, dans ce premier volume on a tout un point de vue avec deux super-héros qui effectuent des missions parfois très discutables. Si aux yeux du peuple ce sont des héros, la réalité n’est pas toute belle.

Entre les scènes d’actions bien gores, on découvre peu à peu la corruption dans laquelle baignent ces super-héros, ce qui n’est pas sans me rappeler la série The Boys. Le plus choquant dans tout ça c’est que la population tout comme les héros semblent avoir le cerveau totalement lavé. Plus d’une fois on assiste à des horreurs mais le super héros se convainc toujours que c’était un choix inévitable pour combattre le démon.

Si vous n’aimez pas les mangas où la corruption est partout, ce titre ne vous plaira pas. On va de règlements de comptes en injustices et ça ne s’arrête jamais. Mais heureusement, ou malheureusement, notre trio, qui construit le deuxième point de vue important du manga, décident de se rebeller face à tout ça. Si la fin du tome arrive un peu trop vite pour qu’on puisse les voir réellement à l’œuvre, cela nous donne tout de même un bon avant goût de ce que sera la suite du manga et personnellement, ce premier volume introductif m’a bien donné envie de lire la suite.

On n’a pas juste une histoire de super-héros et de vilains puisque Kaneko Atsushi va beaucoup plus loin en intégrant une grosse part de psychologique et de folie. Qu’est-ce qui pousse l’humain à devenir inhumain et à se diriger vers le vilain? Est-ce que la justice et les héros sont toujours dans le juste ou ne sombrent-ils pas eux aussi dans la folie? Dans tout ce premier volume on observe notre trio se relever de leur suicide raté et prendre des choix pour construire leur nouvelle vie grâce à leurs pouvoirs. On les voit souffrir, ressasser leurs passés difficiles sans jamais forcément dire la raison de leur tentative de suicide, et au lieu de retenter de mettre fin à leurs jours, ils s’accrochent l’un à l’autre pour devenir autre chose. Puisque le monde les hais et qu’ils haïssent le monde, autant devenir des vilains.

Evol possède un premier tome ultra dynamique, on a à peine le temps de découvrir nos personnages principaux qu’on est emmené dans l’action. À chaque fois que la situation se calme un peu, l’auteur nous met un événement perturbateur qui fera repartir l’action de plus belle entre courses poursuites et combats. Et encore, pour le moment notre trio n’est que dans sa phase découverte. Ils apprennent seulement à utiliser leurs pouvoirs qui sont bien faibles à côté de ceux des super-héros. Cela amène d’ailleurs une pointe de mystère: Pourquoi ont-ils eu des pouvoirs? Peuvent-ils les amplifier? Et depuis quand les super-héros existent-ils, comment ont-ils commencé leurs lignées de surhommes? Tant de questions qui ne peuvent que vous donner envie de lire la suite.

 

« En ce moment même, au coeur de cette ville, un mal mystérieux est en train de naître… Un mal qui, avant longtemps, se transformera en une ombre gigantesque… Et finira tôt ou tard par engloutir le monde… »

– Lightning Volt.

 

Personnellement j’ai très envie de voir jusqu’où tout ça va aller et surtout d’observer l’évolution de ces personnages que je trouve déjà ultra attachants. Je ne parlerais cette fois-ci que de notre trio, sans pour autant dévoiler leurs pouvoirs, je pense que c’est mieux de les découvrir en lisant le manga.

On a tout d’abord Nozomi Kodama. C’est un jeune homme qui a essayé de se suicider par électrocution. C’est le premier personnage du trio que l’on découvre et que l’on suit le plus. On n’a que de vagues flashs sur la raison de sa tentative de suicide et de ce fait, on ne comprend pas vraiment pour le moment pourquoi il a voulu passer à l’acte. C’est cependant le personnage qui évolue le plus vite dans ce premier tome. Au début il est fermé, détruit, souffre en silence mais il s’ouvre vite à ses deux acolytes, tout en gardant tout de même une certaine distance. Il est le personnage qui va décider de faire changer les choses une fois sorti de l’hôpital, même s’il fait une faute de frappe en écrivant Evil.

Akari est le personnage le plus sombre du trio, mais également celle qui semble la plus traumatisée. Elle montre plus d’une fois des moments de faiblesse, notamment quand elle doit voir sa famille. Elle possède tellement de difficultés à s’exprimer qu’elle fixe souvent les gens ou les insulte, paraissant pour une fille effrayante alors que ce n’est pas du tout le cas. Pour le moment elle est plutôt renfermée et j’ai hâte de la voir un peu plus.

Sakura était cheerleader dans son lycée et semblait promise à un grand avenir, mais elle a apparemment failli se noyer. On la voit avec une jambe cassée et un bandage à la tête mais tout est encore trop flou sur sa situation. C’est cependant la fille la plus forte du trio, qui n’hésite pas à agir et qui n’a pas sa langue dans sa poche.

Ensemble ils se tirent vers le haut et apprennent à vivre, même si c’est en faisant le mal. Personnellement je les trouve attachants et j’ai hâte de voir leur relation se renforcer, même si au fond, ils ont tous une certaine folie en eux qu’ils décident juste de laisser grandir.

En ce qui concerne les dessins, on ne peut pas ne pas reconnaître le style de l’auteur. En effet, il a un style à cheval entre la BD et l’ancien manga, le tout dans un monde très encré, avec énormément de jeux d’ombre et de lumière.

Et que dire de la mise en page de ses planches. Tout est réfléchi au point que le manga apparaît parfois comme une scène de film, je suis sûre que s’il était adapté en anime cela donnerait quelque chose d’incroyable grâce à cette mise en scène cinématographique.

En plus de cela, l’auteur ne lésine pas sur les décors et aime jouer avec le gore pour choquer et donner plus d’impact aux scènes d’action.

Il a un style unique, reconnaissable entre tous et plaisant à voir, qui change du manga classique.

En conclusion, Evol est encore une bonne invention de Kaneko Atsushi qui nous montre encore l’étendu de son imagination, réinventant cette fois-ci le monde des super héros. L’histoire est prenante, on a une importance du bien et du mal mais surtout de la folie qui mène à se demander qui est le vrai méchant dans l’histoire. La corruption est partout, elle blesse, mais un trio a décidé de changer tout ça et de s’en moquer totalement. Si le monde te hais et que tu le hais aussi, autant vivre ta vie de la pire manière possible mais d’une façon qui te plaît. Ainsi, on est bien loin d’en finir avec la folie, la psychologie mais j’espère cependant voir notre trio évoluer, progresser et s’épanouir dans cette nouvelle vie. Si vous êtes amateurs d’action, de gore, et de mises en scène cinématographiques incroyables, ce titre pourrait vous intéresser. Si vous avez aimé The Boys, je pense que vous adorerez Evol. Il n’est cependant pas à mettre entre toutes les mains!

Vous pouvez vous procurer les tomes sur notre site internet ici

L.

2 commentaires

    • lepasseurlunaire

      En tout cas nous on a beaucoup aimé ça change, ça te donne l’impression de revoir du The Boys mais en manga! Les tomes sont un peu cher mais c’est parce que c’est un grand format en couverture rigide! (même si j’aime pas trop la qualité du papier perso) Niveau dessin, si tu as lu Bambi, Deathco ou Search and Destroy par exemple c’est du même auteur, bien encré, bien détaillé.

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