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Re:Monster

Le plus fort de 

tous les 

gobelins!

Re:Monster est un Seinen de Kogitsune Kanekiru au scénario et Haruyoshi Kobayakawa au dessin. C’est un titre qui a une parution très lente au Japon avec à peu près un tome par an et encore plus lente chez nous. Il est publié au Japon depuis 2014 où il comporte 7 tomes toujours en cours. En France les éditions Ototo l’éditent depuis 2016 et le 6ème tome est enfin arrivé en Octobre 2022.

 

Kanata Tomokui est violemment assassiné par une fille qu’il croyait son amie, un soir où il allait chercher une canette de bière. Lorsqu’il rouvre les yeux, il découvre qu’il est réincarné en bébé gobelin appelé Gobu-Rô, et qu’il doit maintenant chasser pour sa survie avec ce corps chétif. Heureusement, il a gardé son intelligence d’humain et possède un pouvoir d’absorption qui lui sera bien utile.

 

Oui Re:Monster est un Isekai, mais qui a au moins le mérite d’être sorti au début de la vague des Isekai et qui propose une histoire plutôt intéressante à suivre en réalité. Déjà, le premier point original, c’est que notre héros nous explique à plusieurs reprises que dans son ancienne vie il possédait énormément de pouvoirs. Pourtant, dans les premières pages du manga, on remarque qu’il semblait vivre dans un monde semblable au nôtre. Il ne vient donc pas tout à fait de notre monde et est bien loin du cliché du Isekai avec le garçon faiblard ou reclus qui se fait renverser par truck-kun et qui est lassé de sa vie passée.

Ici on a affaire à un personnage fort, intelligent, qui sait se débrouiller et rebondir rapidement pour s’adapter à son nouvel environnement, et il ne semble pas plus choqué que ça de devoir manger des larves au départ pour se nourrir, voire même, il apprécie leur goût. Par contre, même s’il est plus intelligent que les autres gobelins, il reste au début aussi faible qu’eux. Cette façon de naître bébé et de grandir peu à peu me rappelle Mushoku Tensei d’ailleurs. Sauf qu’ici notre héros ne va pas rester un petit gobelin bien longtemps car lors de ses chasses que l’on suit journée par journée, il va vite progresser avec son compagnon Gobu-Kichi et à eux-deux, ils vont réussir à battre des monstres que les autres gobelins n’arrivaient pas à combattre, à progresser, à s’armer,  notre héros étant plutôt habile de ses mains.

En plus, il a gardé son pouvoir d’absorption de son ancienne vie et peut de ce fait obtenir les capacités des monstres qu’il mange (même si parfois ça prend un peu de temps), et ainsi se renforcer au fil des jours. Peu à peu, il est rejoint par la gobeline Gobu-Mi, et à eux trois ils forment une équipe de choc.

Vous l’aurez compris, le tome un va essentiellement rassembler énormément de journées de chasse. Cependant, celles-ci ne sont pas redondantes, le tout étant sans cesse fourni de narration de notre personnage principal qui fait de ce manga un quasi roman à lire. Il est franchement pas mal gros et long ce qui explique le temps entre chaque sortie de tome au Japon. En plus, à chaque fois que Re:Monster commence à ralentir au niveau du rythme, l’auteur fait apparaître une évolution ou un autre personnage pour relancer l’intrigue.

Oui car les gobelins peuvent évoluer plusieurs fois pour devenir plus puissants. Seulement, avant l’arrivée de Mobu-Rô, seules quelques exceptions devenaient des Hobgobelins. Cette idée d’évolution constante n’est pas sans nous rappeler I am a Spider so What? mais avec la notion de créer une communauté forte de Moi, Quand je me réincarne en Slime et la manie de tout dévorer à la Berserk of Gluttony pour gagner en puissance.

Un bon petit cocktail qui nous donne un manga bourré d’aventure, d’évolution, de progrès dans la hiérarchie gobeline et mine de rien, si pour le moment notre héros ne voyage pas trop loin de sa forêt natale, il devient rapidement chef de son clan et accompli pas mal de progrès rien que dans un seul tome.

Si vous aimez les combats, ne vous inquiétez pas, vous en aurez énormément dans ce premier tome, même s’il y a beaucoup de narration même dans les combats. De même l’évolution des personnages permet de justifier l’augmentation de puissance et on a hâte de découvrir les évolutions suivantes, surtout que sur les couvertures des autres tomes notre héros devient plutôt stylé.

J’espère par contre voir le côté aventure s’intensifier et découvrir de nouveaux paysages car certes, le bestiaire de la forêt est plutôt complet, mais on se demande comment est le monde au-delà du jardin d’enfant. Par contre, j’avoue que l’idée d’avoir un manga où le héros et son peuple sont en constante évolution et que leur qualité de vie ne fait que progresser me plaît beaucoup et je me demande s’ils finiront par créer une ville plutôt que de rester dans des grottes.

 

 Alors que j’étais un être humain renforcé, doté d’incommensurables pouvoirs , je me retrouvai sans explication dans le corps d’une créature encore plus faible que le plus chétif des hommes.

– Kanata

 

Les personnages qui m’ont le plus marqué reste notre trio de tête. Ne vous perdez cependant pas, en évoluant leur nom évolue également. On passe alors de Kanata Tomokui à Gobu-Rô puis à Hobgobu-Rô. C’est un coup de main à prendre mais on s’y habitue.

Hobgobu-Rô a gardé son intelligence humaine en plus de son pouvoir d’absorption. De ce fait, il parvient facilement à s’adapter, se créer rapidement des armes et des protections et trouve un premier gobelin pas très malin pour le mettre à sa botte. C’est un gars qui sait ce qu’il doit faire pour être en haut de la chaîne alimentaire et finir chef de son clan de gobelins. Il était à la base un humain talentueux et finit par être un gobelin de génie. Par contre il mange tout ce qu’il trouve, même une épée, et même s’il a un peu de pitié pour les humaines prisonnières, il attend de gagner en force avant de les libérer et de protéger les nouvelles prisonnières. Il a l’âme d’un chef, sévère quand il le faut, miséricordieux, parfois généreux. J’ai hâte de le voir encore évoluer et d’apprendre ce qu’il compte faire avec son clan.

Hobgobu-Kichi est le gobelin qui a été le premier bras droit de Hobgobu-Rô. Il n’est pas très malin mais suit bien les ordres et possède une grande force. Il est considéré comme un gobelin au faciès normal, banal, mais deviendra probablement un grand guerrier et un sacré Tank.

Hobgobu-Mi rejoint le duo un peu après et se détache par son agilité. Par contre, on se rend bien compte qu’elle développe des sentiments pour Hobgobu-Rô, nous promettant une petite relation sympathique et elle considère Hobgobu-Rô comme le plus beau gosse des gobelins.

J’aime beaucoup notre trio qui sort du lot mais la fin du tome nous fait découvrir d’autres Hobgobelins aux forts caractères qui mériteraient d’être un peu plus approfondis et dont j’ai hâte d’en apprendre un peu plus sur eux.

Ne vous attendez pas à des canons de beauté. Les gobelins c’est moche, et le dessinateur a bien su nous le prouver. Il n’embellira ses personnages qu’au fil des évolutions, les rendant de plus en plus stylés pour les garçons et de plus en plus mignonnes pour les filles. Cependant, j’admire sa manière de dessiner qui permet de bien reconnaître un gobelin d’un autre, du moins du moment que ce n’est pas un figurant. Les personnages ont des traits bien détaillés, les tenues évoluent sans cesse au fil de la lecture, les combats sont bien lisibles, bien gores. Et étonnamment, les planches restent totalement cohérentes et compréhensibles malgré le nombre hallucinant de cases de narration. En plus, le dessinateur parvient tout de même à nous placer de jolies planches dans le tas. Tout est bien détaillé, les décors sont corrects et en même temps, que faire de plus quand on ne voit que des grottes et de la forêt.

En ce qui concerne le tome en lui-même, la couverture est bien détaillée, on sait à quoi s’attendre même si le logo commence à se faire vieillissant. Le tome est énorme, vous en avez pour votre argent vous passerez le double du temps dessus par rapport à un tome classique et je me dis que vu tout le texte cela a dû être une galère à traduire! Chapeau Nicolas Pujol pour ça! Pour ce qui est de la qualité du papier, franchement il est plutôt bon, je l’ai pas mal malmené, transporté, laissé dans l’humidité, et il a même pas jauni (il a voyagé le pauvre)

 

En conclusion, Re:Monster est un bon manga d’aventure évolutif, qui plaira aux gens qui aiment bien les héros monstres qui se métamorphosent au fil des tomes. Même si c’est un isekai, l’aspect autre monde ne se ressent pas tant que ça. C’est un tome extrêmement long à lire mais qui propose tout de même énormément d’action et même si tout avance par jour et par moment de chasse, on voit beaucoup de progrès au sein du clan rien que pour le premier volume! Malheureusement c’est un titre qui souffre d’une parution un peu trop lente à mon goût et qui risque d’en lasser plus d’un. Je reste quand même curieuse de me procurer la suite pour voir jusqu’où nos gobelins vont évoluer et puis au moins c’est moins difficile de le rattraper vu le rythme de parution! En plus, vous en avez pour votre argent en l’achetant vu la taille et le temps de lecture passé dessus! En tout cas, si vous aimez l’aventure fantastique évolutif avec un bestiaire complet, je vous le conseille!

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L.

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