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Final Fantasy : Lost Stranger

Dans un 

monde bien 

différent de ce 

qu’il pensait

Final Fantasy Lost Stranger est un Shônen de Minase Hazuki au scénario et Itsuki Kameya au dessin, publié au Japon depuis 2017 où il comporte neuf volumes en cours. En France, le neuvième tome sort chez Mana Books en Décembre 2022.

 

Shogo Sasaki est coordinateur chez Square Enix. Sa sœur Yuko, quant à elle, travaille au service commercial de cette même entreprise. Ils rêvent de créer leur propre Final Fantasy. Néanmoins, truck-kun les emmène dans un autre monde aux airs de FF et ils se retrouvent à devenir aventuriers. Ce monde là ne possède pas de sort de vie et est bien plus cruel qu’ils ne le pensaient. Mais Shogo obtient malgré lui le pouvoir d’Acuité, un don qui paraissait imaginaire aux yeux de tous. Il va devoir apprendre à le maîtriser et obtenir richesse et renommée pour essayer de retrouver les autres pouvoirs imaginaires.

 

J’avoue qu’à la vue de la couverture de ce manga, je ne m’attendais pas vraiment à un Isekai quand j’ai commencé ma lecture, mais plutôt à un titre qui se déroulerait directement dans l’univers d’un Final Fantasy avec un personnage qui se réveillerait amnésique ou un truc dans le genre, un peu comme les jrpg de l’époque! Quelle ne fut pas ma surprise de voir l’histoire commencer dans un monde comme le nôtre et de croiser truck-kun à la sortie d’un restaurant! Donc oui, malheureusement pour ceux qui ne supportent plus la vue d’un Isekai, ce manga en est un! Mais je trouve que l’aspect Isekai est ici un prétexte pour donner un talent différent à notre héros et le faire commencer une nouvelle vie dans un monde qu’il ne connaît pas ou très peu, avec un niveau de combat proche du néant. C’est un moyen comme un autre d’expliquer le niveau 0 chez un personnage adulte.

Car oui, notre personnage principal est transporté dans un autre monde mais n’a pas du tout la puissance qui va avec. Au début il a juste ses quelques connaissances en kyudo et encore, il n’a jamais tiré sur des cibles mouvantes alors je ne vous dis pas le résultat. Shogo est faible et se retrouve avec sa sœur dans un monde semblable à Final Fantasy mais avec énormément de différences tout de même. Les races n’ont pas les mêmes noms, certains monstres diffèrent en puissance et les lieux ne sont pas les mêmes.

On a alors une grosse part de découverte dans ce manga, très vite jumelée avec de l’aventure, car nos deux personnages ne pouvant survivre par eux-mêmes, ils font la rencontre d’un trio qu’ils vont rejoindre dans leurs aventures. Ainsi, en plus d’un aspect aventure qui se développe peu à peu, on a pas mal d’action dans ce premier volume, même si notre groupe n’est pas le plus doué de l’endroit. Cette action est souvent bien impressionnante et laisse surtout place à des moments marquants, tragiques.

En effet, un bout du tome va vous mettre en PLS à cause de la disparition d’une personne. J’ai personnellement failli lâcher une larme tant la scène était triste et tragique. D’autant qu’on a eu un excès de cruauté de la part d’un personnage que je déteste et que j’espère bien voir retomber de son piédestal. Ce personnage a créé beaucoup de frustration puisqu’il pousse Shogo dans ses retranchements et lui sous entend bien que lui et son groupe doivent faire leurs preuves sinon ils seront toujours considérés comme de vulgaires cailloux sur le bord de la route.

Au moins Shogo possède un don pour l’aider, qu’il découvre peu à peu dans ce premier volume. Si au départ il était faible et inutile, son pouvoir d’Acuité lui sert énormément en tant que support. Ce pouvoir fait d’ailleurs partie des pouvoirs disparus considérés comme des légendes et on peut bien imaginer la recherche d’autres pouvoirs de contes de fées par la suite.

C’est un titre que je trouve plutôt bien construit, et qui surprend par un fil rouge qui change soudainement en cours de route. L’histoire est bien rythmée même si pour le coup je la trouve prévisible dans le sens ou on se doute déjà du fin mot de ce manga. Par contre, on a beau avoir de l’action, c’est un titre qui propose énormément de dialogues, vous prendrez du temps à le lire car il y a beaucoup d’explications mais également pas mal d’échanges entre les personnages.

Pour les fans de la licence Final Fantasy, ce manga devrait vous plaire au vu de ses nombreuses références entre les sors, les races, l’univers, les cristaux et même le personnage de Shogo et sa sœur qui travaillent chez Square Enix. Contrairement à Mon Coloc est une Gameuse où il fallait quand même un minimum connaître l’univers de Dragon Quest pour pleinement profiter du titre, ceux qui ici n’y connaissent rien en Final Fantasy mais qui aiment bien le médiéval fantastique peuvent aussi apprécier le manga. L’auteur a su s’éloigner de la licence pour créer un univers bien à lui. En vérité, la plupart des références sont reconnaissables de tous, même les personnes qui ne connaissent pas beaucoup Final Fantasy savent ce qu’est un Chocobo. Ces petits clins d’œils font sourire les fans de la licence et l’histoire reste tout de même parfaitement accessible aux novices par son côté pédagogue, le sentiment de découverte, d’aventure, de progression et toutes les émotions qu’il transmet. On peut dire en quelque sorte que Final Fantasy: Lost Stranger est un manga initiatique où on va pouvoir observer la progression et l’évolution de Shogo et j’aime vraiment ces titres où on voit le personnage changer, devenir plus fort après avoir touché le fond, ça a quelque chose de motivant et d’encourageant.

 

Ça ressemble à une sorte de réincarnation dans un monde parallèle, ce truc à la mode ces derniers temps.

– Shogo

 

En plus Final Fantasy : Lost Stranger propose plusieurs personnages intéressants et de races différentes, ce qui rend le titre tellement plus captivant. Bon évidemment j’aime pas les gens méchants donc il y en a beaucoup que je déteste vu la cruauté dont ils font preuve dans ce premier volume. Par contre Shogo est plutôt bien entouré dès son arrivée, et ses compagnons sont vraiment sympathiques avec chacun leur personnalité bien particulière.

On a tout d’abord Duston Volta le mage noir aux airs de grand barbu, de bon vivant, qui suit toujours les décisions de Shalulu et qui, ma foi, a un chara design bien sympathique.

Rei Hagakure est la guerrière du groupe et comme une guerrière, elle a le sang bien chaud. Toujours énervée, toujours à contre-courant du groupe, elle ne peut cependant pas résister au côté mignon de Shalulu et ne veut pas avouer qu’elle s’inquiète pour les autres.

Shalulu quant à elle est la soigneuse du groupe mais également la cheffe. Elle a un grand cœur et ne peut s’empêcher de soigner tout le monde à la moindre égratignure ce qui amène souvent à des scènes humoristiques qui allègent le titre. C’est un peu la figure maternelle maladroite du groupe, mais qui fait de son mieux pour que tout le monde aille bien.

Enfin, Shogo quant à lui est facilement effrayé par tout ce qui l’entoure, réaction normale après tout ce qui lui est arrivé. C’est cependant un fin observateur, il est intelligent et veut progresser. Les paroles de sa sœur et le soutien de ses compagnons l’aident à aller de l’avant. C’est un jeune homme au caractère encore brut qui ne demande qu’à être forgé et j’ai hâte de constater son évolution.

Pour ce qui est des dessins, les chara-designs sont beaux et détaillés, l’encrage et les ombrages sont travaillés, les planches sont magnifiques et complètes, que ce soit en dessin ou en texte, les décors sont incroyables, il y aurait peut être juste un peu de manque de prise de risque sur la disposition des cases qui sont très carrées et rectangulaires. Franchement le dessin est incroyable ceux qui aiment les beaux mangas avec de belles planches adoreront le souci du détail apporté par le dessinateur.

En ce qui concerne la couverture, elle met en scène notre personnage principal avec ses équipiers derrière lui. Ces derniers sont plus pastels que lui, ce qui rappelle un peu les couvertures des boîtes de Final Fantasy. Le titre brille sur le devant et sur le dos ce qui donne une couleur magnifique à la lumière. Franchement, la couverture est sublime, les suivantes aussi. On a le droit à deux pages couleur en début de tome et le seul petit défaut que j’aurai c’est peut être que le papier est un peu transparent par endroit.

 

En conclusion, Final Fantasy : Lost Stranger est un Isekai qui nous propose énormément d’aventures et de découvertes, de l’action et beaucoup d’émotions. C’est un titre qui va amener son personnage plus bas que terre mais qui se veut initiatique, lui promettant une belle progression à l’avenir. Le manga est bien rythmé, le fil rouge est défini, on a énormément de références à Final Fantasy et pourtant c’est un titre totalement accessible pour des gens qui ne connaissent pas trop l’univers puisque l’auteur a su s’éloigner de la licence pour créer son propre univers et son scénario. Les personnages sont uniques, ont des personnalités bien marquées, vous en détesterez certains et adorerez d’autres. C’est une œuvre au dessin magnifique, ultra détaillé, parfaitement travaillé jusque dans la couverture. Ceux qui aiment les planches détaillées et le médiéval fantastique devraient adorer ce titre.

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L.

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