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Fallen Zeus, le Dieu suprême et l’esclave

Je suis si

beau, ce serait

un crime de

m’enfermer !

 

Fallen Zeus est un Shôjo de Ohitsuji Ei -autrice également de Though I Am an Inept Villainess (chronique ici)- dont la publication a commencé en 2022 au Japon avec pour le moment 4 volumes en cours. En France, ce sont les éditions Nobi Nobi qui adaptent le manga depuis le mois d’Octobre 2024 avec actuellement 2 volumes.

Ce manga est traduit par Mme. Fédoua Lamodière qui est à l’origine de bon nombre de traductions, allant de Dragon Ball à Jujutsu Kaisen en passant par l’Attaque des titans et beaucoup d’autres !

 

Zeus a été tyrannique après avoir pris le contrôle de l’Olympe de force. Malheureusement pour lui, cela provoque une rébellion à son encontre, il est dépossédé de ses pouvoirs, de sa force et est scellé dans le corps d’humains pendant un millénaire. Un jour, lorsque Tyet, un esclave vivant à Athènes se retrouve aux portes de la mort, Hadès réveille l’âme de Zeus qui sommeille en lui. Le retour de Zeus n’est plus qu’une question de temps !

 

Fallen Zeus nous propose ici une nouvelle vision des dieux de la Grèce antique, une version où certes, Zeus est toujours aussi abominable mais où les autres dieux ne sont pas restés sans rien faire et lui ont rabattu le clapet en le scellant dans le corps d’humains pendant plus de mille ans.

Ne vous attendez donc pas à quelque chose en tout point fidèle aux mythes bien que beaucoup de recherches aient été faites afin de se baser sur des points ayant réellement existés. 

Revenons à moutons, et que disent-ils ? Que malheureusement Athènes ne vit pas ses heures les plus glorieuses, la guerre faisait rage face à Sparte et dans ces conditions, la peste se déclare et menace quiconque vit à Athènes, qu’il soit esclave ou citoyen.

C’est dans ce contexte que nous suivons Tyet, un enfant abandonné puis recueilli par des marchands avant d’être vendu à un noble Athénien. Malgré son statut, le jeune garçon reste d’une nature positive, faisant de son mieux dans son travail, en espérant simplement un jour pouvoir retourner en Egypte, sa terre d’origine, et y emmener Lugal, son ami également esclave.

Cette amitié, belle et déjà bien détaillée au sein de ce premier tome, est l’une des choses les plus importantes de ce titre puisque chaque action de notre protagoniste va être pensée en fonction de son ami Lugal, et non pas du tout puissant Zeus

Car oui, l’objectif principal de notre très cher Tyet est bien de sauver son ami afin de l’emmener avec lui en Egypte. Le fait de libérer Zeus des ses entraves et de lui faire récupérer ses pouvoirs n’est qu’un marché, un moyen d’atteindre son véritable but. 

Ce serait cependant trop facile comme ça, alors deux éléments viennent pimenter le récit. Le premier, Zeus peut, maintenant qu’il s’est éveillé, “remplacer” Tyet en modifiant l’apparence du jeune esclave par la sienne. Et second point, il est détesté par beaucoup de dieux,  et ça, avec l’égo du monsieur, ça multiplie les problèmes très rapidement !

Cependant, cela ajoute une touche d’humour, ce qui ne fait vraiment pas de mal, le manga étant généralement assez sérieux ou traitant de choses peu joyeuses comme la mort, la maladie, la condition sociale (esclave, mendiant…), la guerre… 

Les dieux, eux, n’ont pas forcément la même vision des choses ni les mêmes priorités, de ce fait, Zeus par exemple, n’a que faire de ce qu’il se passe, il souhaite récupérer ses pouvoirs, sa place, et punir ceux l’ayant trahi. Alors, avec son côté égocentrique et étonnamment jovial, il détend un peu l’atmosphère. Ce qui n’est pas le cas de tous les dieux. Si Hermès se veut neutre et plus joueur, les divinités telles qu’Apollon ne sont pas là pour plaisanter et montrent un aspect sombre, malsain.

 

“L’un veut laver l’affront qu’il a subi… l’autre souhaite revoir son ami… Vous allez devoir unir vos forces pour que Zeus recouvre son titre de souverain des Dieux.” 

– Hadès.

J’apprécie la manière dont sont traitées les divinités par rapport aux humains, tous deux présentant leurs ressemblances et leurs différences.

On nous présente les humains, très croyants, aussi aimables qu’exécrables voire cruels, puis les dieux, qui présentent pour certains des aspects plus humains comme Asclépios (ceci dit, c’est un demi-dieu) et des êtres plus calculateurs et froids comme Apollon.

Malgré cette psychologie qui présente bon nombre de similitudes, l’autrice vient casser ça par différents actes créant véritablement un écart entre les deux et rappelant que pour eux, l’humanité peut être insignifiante.  Entre Hadès et son profond détachement, Zeus et son égocentrisme maladif à tel point qu’il ne prête guère attention à ce qui l’entoure, Apollon et Athéna qui, sans rentrer dans les détails, nous rappellent qu’il ne faut jamais se fier aux apparences ! Si les dieux peuvent être semblables aux humains entre eux, cela n’est plus le cas lorsqu’il est question d’humains (à de rares exceptions tout du moins comme Asclépios). 

 

 

Ohitsuji Ei nous propose ici un dessin d’une grande qualité, avec beaucoup de soin apporté aux tenues. Elles sont travaillées et plutôt fidèles, le beau trait de l’autrice sublimant ainsi les personnages. Nous avions déjà retrouvé ce soin des tenues dans Though I Am an Inept Villainess et c’est à nouveau le cas ici, quel bonheur de voir ces tenues de la Grèce antique ! Le chara-design en lui-même est également réussi, le trait fin et agréable à l’œil.

Le tome est bien dosé entre trames et décors (même si j’aurai préféré un tout petit peu plus de décors), en tout cas, lorsque ces derniers sont là, ils sont vraiment jolis. Que ce soit au niveau de l’architecture ou encore les somptueuses statues que nous pouvons admirer à différents moments du tome.

Pour conclure, Fallen Zeus est un très bon manga évoquant la Grèce antique et ses divinités. L’histoire nous plonge dans un récit intéressant, palpitant et qui nous promet moults rebondissements. Les personnages humains sont intéressants, bien travaillés et arrivent à nous toucher. Pour ce qui est des divinités, elles sont hautes en couleurs, chacune étant facilement reconnaissable grâce à leur différents attributs ou leur prestance. C’est un plaisir de les découvrir, de voir leurs chara-designs, leurs personnalités et à quel point ils ont de la rancune (ou non) envers Zeus. Qui plus est, le corps du protagoniste est comme divisé en deux, partagé entre Tyet et Zeus, le premier est adorable, il a tout notre soutien, le second… on ne peut clairement pas en dire autant ! Cette dualité ajoute du piquant nous poussant aisément à continuer notre lecture !

Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !

H.

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