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Mission in the Apocalypse

Pour

l’humanité !

 

Mission in the Apocalypse est un Seinen du mangaka Iwamune Haruo. Publié initialement au Japon en 2022, le manga compte actuellement 3 volumes en cours. En France, ce sont les éditions Delcourt Tonkam qui ont récupéré les droits, enrichissant ainsi leur collection Moonlight avec les deux premiers volumes pour le moment depuis Juillet 2024 !

Ce titre est traduit par M. Lilian Lebrun.

 

Un fléau a eu raison de l’humanité, précipitant le monde à sa fin. Dans ce chaos où règne les ruines et la maladie, une jeune fille est chargée de sauver les potentiels rescapés ainsi que de nettoyer les zones afin qu’elles puissent être un jour réhabilitées. Au détour de sa mission, trouvera-t-elle un sens à tout cela ?

 

Mission in the Apocalypse est un manga post-apocalyptique qui se veut poétique, mystérieux, touchant et de par sa narration et son dessin, il devient irrésistible. Il me fait penser, à certains égards, à Nier Automata, aussi bien dans la réflexion que l’œuvre apporte que dans sa construction.

Nous suivons Ushimitsu, une fille dont il serait normal de douter de son humanité, qui a pour rôle le sauvetage de potentiels rescapés ainsi que la réhabilitation des zones contaminées. “Contaminées” par quoi concrètement ? Et bien, pour faire simple, des créatures extraterrestres auraient répandu une maladie mortelle pour l’Homme qui causerait une cristallisation du corps, un petit peu à la façon de Guilty Crown pour celles et ceux ayant connu l’anime.

Ushimitsu, la protagoniste de cette histoire, parcourt alors la ville, nous faisant découvrir de somptueux paysages chaotiques, resplendissants où l’on se surprend nous-même à contempler la vue que l’on nous offre, nous laissant ainsi un certain calme intérieur à la Escale à Yokohama (chronique ici).

Au cours de sa mission, elle fera des rencontres uniques qui lui seront marquantes, tout comme pour nous. Des personnages qui lui donneront souvent plus de questionnements qu’autre chose. C’est l’une des forces du manga, ces rencontres vont petit à petit forger le personnage d’Ushimitsu qui paraît semble être au départ une coquille vide n’existant simplement que pour sa mission et qui, petit à petit, va se découvrir et surtout apprendre des sentiments et des actes alors inimaginables pour elle.

L’évolution du personnage à un grand potentiel, le premier tome nous le démontre déjà et cela me conforte pour la suite.

 

“Ça fait probablement longtemps qu’il n’y a plus de survivants et il ne reste vraisemblablement plus que nous. Seulement… comme d’autres choses subsistent encore… on va tout de même continuer de parcourir ce monde quelque temps.”

– Ushimitsu.

 

À côté de cela, l’univers est également marqué par une ambiance mystérieuse, que ce soit via le personnage principal en lui-même dont l’origine reste incertaine, par l’organisme qui l’embauche afin de réaliser ce travail complexe et dangereux mais également de par “l’ennemi” dont on ne sait finalement pas grand chose. Ces trois éléments forment, non pas la triforce même si ça aurait été génial, mais un mystère bien ficelé dont des bribes de réponses sont éparpillées par-ci par-là.

Enfin quand je dis des bribes, il n’y aura vraiment pas plus sur ce premier tome qui aura plutôt tendance à vous faire vous poser des questions, qu’à vous donner des pistes. Et la manière dont tout cela est amené me fait penser à bien des égards au jeu Nier:Automata, ce qui est un compliment et un excellent point.

Entre la solitude du protagoniste, les rencontres qu’elle va faire qui vont bien la marquer alors que cela ne devrait pas être le cas, cette manière dont l’ennemi est en quelque sorte absent et qui fait que le véritable combat est ailleurs, tout ça nous accroche au manga et à son univers et l’on vient à se demander quelle sera sa prochaine rencontre, comment elle va se dérouler, que va-t-elle apprendre, quelle question va être soulevée et quel impact cela aura sur elle à la toute fin ?

Ceci fonctionne agréablement bien grâce à Ushimitsu, ce personnage principal qui part de loin. Au départ, on se retrouve avec un personnage quelque peu “plat” et c’est normal. Le personnage est dans une solitude assez forte, entouré de débris et parfois de cadavres, pas de quoi devenir plus gai vous en conviendrez. Et malgré ça, chacune de ses rencontres sont fortes en émotions ce qui rend le personnage plus attachant, et ça se confirme également les choix qu’elle prend lors de décisions difficiles.

Par ailleurs, le côté solitaire est accentué par le fait qu’Ushimitsu est le seul personnage vraiment récurrent mais également par le biais des dessins.

Et oui, les dessins sont ici à la merci du récit et permettent d’accentuer tous les propos de l’auteur. Les planches magnifiques sur la ville détruite mais sublime sont très bien composées et offrent un très bon niveau de détails. C’est un véritable régal visuellement, ce qui contraste avec les personnages qui ont beau avoir un joli chara-design, mais se voient être moins détaillés, plus simples.

On notera également que la couverture bénéficie d’un soin tout particulier sur la jaquette donnant un toucher très agréable en peau de pêche.

En conclusion, Mission in the Apocalypse est pour moi un énorme coup de cœur tant visuellement que pour l’histoire. Tous les lecteurs appréciant le post-apo devraient être convaincus par ce manga qui a bien plus d’une qualité. Le côté poétique, solitaire et la survie s’harmonise à merveille pour donner une multitude de teintes à ce monde en noir et blanc où l’on vient à se demander si sa mission a réellement un sens.

Je ne peux que vous conseiller ce titre qui augure plein de bonnes choses dans ses futurs tomes !

Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !

H.

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