Make the Exorcist Fall in Love
Prêtez serment,
Ô Démon !
Make the Exorcist Fall in Love est un Shônen avec Arima Aruma au scénario et Fukayama Masuku au dessin. Au Japon, 7 volumes ont déjà été publiés et la série suit son cours, en France, le quatrième tome vient tout juste de paraître aux éditions Soleil Manga.
Il est connu pour être celui qui deviendra l’exorciste le plus fort au monde mais avant cela, il a une mission : Protéger Imuri Atsuki, une jeune artiste menacée par les Démons !
Mission on ne peut plus classique mais non moins dangereuse pour cet exorciste dont vous n’aurez à aucun moment le nom. Sachez toutefois que malgré sa force, cela ne le met pas à l’abri de ces êtres démoniaques prêts à tout pour se débarrasser de lui et laisser Satan régner en maître !
Nous sommes sur un manga publié initialement dans un magazine de shônen mais cela n’empêche pas une certaine forme de cruauté et de dureté alliées à des combats dantesques bien connus de cette catégorie. En effet, ce curé n’a vécu et grandi que dans un seul but, devenir le plus grand exorciste au monde et défaire Satan lui-même. Une tâche des plus ardues pour un entraînement qui n’en fut pas moindre. Rapidement on nous fait comprendre que son enfance a été un véritable enfer -paradoxalement- bien plus proche de la torture que de l’exercice. Malgré cela il n’a jamais flanché et est devenu ce qu’il est à présent ; la plus grande menace pour Satan !
Tout ceci annonce la couleur, celle du rouge, du sang ! Car avant d’affronter le Roi, il doit affronter son armée qui n’a pas l’intention d’échouer. Entre combat et ruse, il doit garder la tête froide, l’esprit lucide afin de ne pas tomber dans leur piège… mais d’ailleurs, tomber amoureux… il vaudrait mieux éviter ça non ?
Satan n’est pas son seul ennemi, je dirais même, qu’il est lui-même son pire ennemi et que son cœur meurtri risquerait bien de lui jouer des tours…
Et oui vous l’aurez compris, c’est à ce moment que le manga porte bien son nom ! Comme dans toute guerre, le combat n’est pas toujours la seule option pour l’emporter et ça, il n’y a pas mieux que les démons pour le savoir !
Nous avons donc une histoire plutôt bien équilibrée entre l’action frénétique qui, franchement, de vous à moi, envoie tout de même du lourd ! Et un côté sentimental grâce au somptueux duo que forme le curé, et Imuri Atsuki dont sa façon de voir les choses a de quoi perturber notre jeune exorciste.
C’est ce mélange que j’apprécie beaucoup, le contraste entre la dureté de la vie du curé avec toute son enfance bien affreuse, sa mission des plus périlleuses avec ses combats incroyables puis la pression qui retombe aux côtés d’Imuri avec cette tendresse et ses taquineries qui arrivent à percer la carapace qu’il s’est naturellement formé avec le temps.
Il est important de noter que malgré le sujet où l’on oppose dans l’idée, l’Église aux Démons, ce n’est pas si manichéen. Le curé nous montre que tout n’est pas beau dans son camp, en commençant par son entraînement et de l’autre, Imuri dépeint un tout autre tableau des Démons, une vision plus “tolérante”, plus poétique sans doute, comme lorsqu’elle évoque l’Ange Déchu Azazel.
On continue de percevoir ce contraste au travers des personnages comme le curé qui, pour rappel, est toujours le personnage principal même sans avoir été nommé. Il possède un cœur pur bien que meurtri, un esprit fort bien que sensible à Imuri mais malgré tout, il reste fidèle, droit, ne perdant pas de vue sa mission. Il fait preuve d’un acharnement exemplaire là où beaucoup d’autres auraient abandonné.
“Je suis plus curé que chevalier… et je vais vous accompagner pour vous protéger de Satan…”
– Le protagoniste.
Imuri Atsuki quant à elle, est un cas plus particulier encore. C’est une artiste peintre penchant vers l’excentrisme. Elle peint des démons, bien qu’elle doit être protégée de ces derniers par le curé, qu’elle taquine allègrement tentant de le pousser au péché… On est un niveau au-dessus de Takagi dans Quand Takagi me taquine (chronique ici pour les curieux) puisqu’ici, il n’y a pas vraiment de place pour les malentendus !
Pour ce qui est des dessins, c’est à l’image d’Imuri ; particulier ! Mais attention, dans le bon sens du terme. Nous avons un chara-design “petit” non loin d’un Peleliu (excellent manga parlant de l’une des guerres du Pacifique impliquant le Japon dont nous avons réalisé une chronique juste ici) mais avec une patte bien différente. Cela donne un air plus jeune aux personnages sans pour autant trop les infantiliser ni donner un côté forcément mignon.
Si les traits d’Imuri sont assez lissés, tout en arrondis, on dénote rapidement avec ceux du curé qui sont plus francs, plus bruts et surtout avec le style du mangaka durant les scènes d’action qui rappelle un petit peu ce que l’on a eu récemment avec Gachiakuta (dont nous avons également réalisé une chronique juste ici). De ce fait, jusque dans le dessin nous avons ce contraste fort intéressant qui rend le manga passionnant à suivre sous toutes ses étapes.
En conclusion, Make the Exorcist Fall in Love est un manga aux multiples qualités dont les auteurs ont parfaitement su harmoniser l’ensemble. L’histoire est franchement sympa à suivre avec un bon fil rouge, des rebondissements dès le premier tome pas forcément des plus imprévisibles mais pas moins sympathiques. Le récit se veut accessible, l’objectif étant plutôt clair dans les deux camps, on s’y tient et nous, on suit tout cela avec grand plaisir !
Les personnages sont plutôt attachants, si certains démons que l’on aperçoit rapidement semblent être aux premiers abords un poil cliché, certains ont l’air bien intéressants, et ça vaut également du côté de l’Église !
C’est donc véritablement une bonne surprise qui vaut amplement le coup d’œil !
Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !
H.