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Tsugai Daemons of the shadow realm

À l’aube d’un nouveau monde !

Tsugai Daemons of the shadow realm est un shônen écrit et dessiné par Hiromu Arakawa. Au Japon, le manga est publié depuis 2021 et comporte à ce jour trois volumes. En France, le premier tome est sorti au début du mois de Juillet !

Vous connaissez très probablement Hiromu Arakawa, la célèbre autrice de Fullmetal Alchemist, de Arslan et de Silver Spoon pour ne citer qu’eux.

Yuru est un jeune homme vivant dans un village caché du monde, bien éloigné du reste de la civilisation et de sa technologie. Il vit dans l’insouciance jusqu’au jour où tout bascule. Sa famille n’est pas ce qu’il croyait, et le monde est bien différent de ce qu’il pensait. Entre mystère et surnaturel, Yuru ne cessera de s’approcher des secrets entourant sa vie…

Tsugai Daemons of the shadow realm est un manga qui était attendu au tournant au vu de ses prédécesseurs. Alors, pari réussi ?

On va aller droit au but, c’est un grand oui. On retrouve sans conteste le génie d’Hiromu Arakawa et la recette qui avait fait de Fullmetal Alchemist (FMA) un tel succès est belle et bien présente !

Yuru n’est pas né seul, il avait également une jumelle nommée Asa qui a toujours été étrangement mise à l’écart. L’histoire se centre autour de ces deux êtres au destin imprévisible et semé d’embûches.

Si le scénario semble classique au premier abord, sa mise en scène très plaisante est un véritable régal.

L’univers est intéressant, bien qu’en apparence ce dernier semble moins fourni que celui de Fullmetal Alchemist, il n’en dénote pas moins un certain charme. Mêler le traditionnel et le moderne n’est jamais simple et lorsqu’il est bien réalisé comme ici, c’est attrayant.

Dans ce monde, il y a ce qu’on appelle des détenteurs de Tsugai, des yokaï, des esprits qui sont au service -ou pas- d’un humain.  Ce système déjà vu ailleurs n’ajoute peut-être pas d’originalité mais un mix fort appréciable d’humour et d’action intense. Il faut dire que cela permet de rassembler des personnalités bien différentes ce qui crée inévitablement des frictions ou des scènes comiques.

Et oui, avec Yuru, le protagoniste de cette histoire qui a vécu de nombreuses années loin de la société moderne, cela ne peut que finir à la “Visiteurs”. Ceci dit, il fait preuve d’une bonne adaptation qui permet de ne pas non plus trop forcer sur ce point, ce n’est pas Jacquouille non plus et il est bien entouré.
Ce qui permet de se concentrer sur les deux objectifs principaux. Le premier : fuir ! Le deuxième : chercher ceux qu’ils veulent fuir ! Oui, ça rentre en contradiction et en même temps, vous allez vite comprendre.

L’histoire oppose deux camps, cette dualité est intéressante car elle est loin d’être manichéenne. On suit un bout des deux camps en restant continuellement dans une zone grise. Chaque action d’un de ces groupes peut être discutable et cela leur donne une certaine consistance agréable. Par ailleurs, ceci est accentué par un détail plutôt sympathique, un oxymore au niveau des jumeaux. Yuru, dont son nom se rapporte à la nuit, et sa sœur Asa, dont le nom se rapporte au jour (enfin au matin / à l’aube pour être plus précis).

Littéralement, Yuru serait du côté des ténèbres tandis qu’Asa, serait du côté de la lumière. Ce qui est d’autant plus intéressant avec la légende qui circulait dans leur village natal…

Vous l’aurez devinez, Yuru et Asa sont séparés et sont dans ces fameux groupes opposés. Le manga vous offre alors un récit haletant façon jeu du chat et de la souris. Yuru et Asa se cherchent, tandis que leur groupe respectif s’affronte.

Hiromu Arakawa arrive à nous captiver et à nous tenir en haleine tout au long du tome avec de l’humour, l’action et du mystère !

Tout ceci fonctionne aussi bien également grâce aux personnages qui sont, comme à l’habitude d’Hiromu Arakawa, très bien écrits. Ils sont attachants plein de vie et d’entrain avec des interactions fort sympathiques !

 

« Et il se trouve aussi être… un des jumeaux séparant le clair de l’obscur »

– Dextre, l’un des deux Gardien Cardinaux de Yuru.

 

Yuru (qui n’a initialement pas de nom de famille car ce n’est pas quelque chose de commun au sein du village), est un jeune de garçon de 16 ans (17 ans selon les normes du village, oui, comme en Corée !). Il est d’une grande aide pour les autres, il se montre serviable tout en étant touche à tout. Il peut aussi bien s’occuper des tâches ménagères comme de la chasse -pour laquelle il est très doué- ce qui fait de lui une personne fiable sur qui les autres peuvent compter.

Ses aptitudes à la chasse et à l’arc vont fortement lui servir au combat ! De ce fait, il ne va pas être un protagoniste se reposant sur ses pouvoirs de meneur de Tsugai pour vaincre, mais bien majoritairement sur ses propres capacités ! Ça le rend bien plus intéressant à suivre du fait qu’on peut bien plus facilement s’y identifier.

Asa, sa sœur, on en sait encore assez peu mais le personnage à un potentiel de dingue. Très hâte de voir son développement futur qui s’annonce pour le moins prometteur.

Ryû Tadera et Hana sont deux personnages connaissant l’existence du reste de la société en dehors du village. J’apprécie beaucoup ce duo qui s’entend comme chien et chat. Par ailleurs Ryû Tadera, plus souvent nommé Dera dans la série me fait penser à Hughes dans Fullmetal Alchemist. Je ne pense pas avoir besoin d’en dire plus pour que vous compreniez pourquoi je l’apprécie !

 

En termes de dessins, le style d’Hiromu Arakawa reste toujours aussi reconnaissable mais a tout de même évolué avec des planches plus détaillées. Nous avons un chara-design qui suit le même cheminement, on garde les visages plutôt carrés bien représentatifs de l’auteur. Une chose est sûre, malgré les années, son style reste intemporel ! Il permet aussi bien de durcir le trait dans les combats que de l’adoucir dans les moments d’humour.

Qui plus est, vous retrouverez pas mal de personnages ressemblant à ceux de Fullmetal Alchemist.

En conclusion, Tsugai Daemons of the shadow realm est très prometteur et semble sur la bonne voie pour être un excellent shonen. Il ne remplacera pas Fullmetal Alchemist, ce n’est pas son but, mais je pense qu’il en est un digne successeur.

Le manga possède un bon mixage entre l’humour, l’action et le mystère nous faisant rapidement plonger dans cet univers qui semble riche et aux personnages pluralistes.

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai lu ce premier tome, pourtant les attentes étaient élevées après un Fullmetal Alchemist et un Silver Spoon excellents puis un Arslan qui n’a pas fait l’unanimité. Cependant, Tsugai Daemons of the shadow realm répond clairement aux attentes et on espère que cela continue en ce sens. Le lore doit encore être étoffé, approfondi si on veut espérer atteindre le niveau de son plus grand chef-d’œuvre.

Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !

H.

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