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The Unexpected Goddess

De roturière

à divinité !

 

The Unexpected Goddess est un Seinen avec au scénario Amasaki Hana, au dessin Arima Tsukasa ainsi que Yuu pour le chara-design. Au Japon, l’œuvre a commencé sa publication en 2022 et s’est terminée en 3 volumes. Doki Doki s’occupe de la version française depuis le mois Juillet 2024 et le deuxième volume nous parvient tout juste en ce mois de Septembre.

 

Litha Denni est une jeune fille, une “réprouvée” abandonnée par la déesse Liliana. Elle vit en se faisant passer pour son frère jumeau, Yule, pour le bien de sa mère. Tout bascule lorsque deux “sanctifiés”, bénis par la déesse, vont à la rencontre de la véritable Litha. Cette dernière a été sélectionnée pour être l’une des quatre jeunes filles saintes qui devront se partager le pouvoir de la déesse…

 

Cette sélection se nomme la “sélection des providences” et survient tous les 100 ans au sein du Royaume d’Arialantë. Il s’agit du point de départ de The Unexpected Goddess mais surtout de son fil rouge.

The Unexpected Goddess est un manga surprenant par sa longueur, en effet trois volumes, cela semble peu. Le premier volume est riche en informations, nous dépeignant un monde ravagé par les classes sociales et la ségrégation.

Deux grandes classes séparent le Royaume d’Arialantë opposant les Sanctifiés, les nobles bénis par la déesse Liliana ; et les réprouvés, ceux “abandonnés”, “rejetés”, par cette même déesse. Nous avons donc la noblesse d’un côté, avec tous les privilèges qui vont avec, puis le peuple, affamé, abattu par les taxes et devant tout faire pour survivre, et surtout faire le pire pour cela…

Notre héroïne, Litha (Yule) fait partie des réprouvés, autant vous dire qu’elle ne sera pas la bienvenue à la Capitale ! Et c’est le cas, bien que sélectionnée, la noblesse ne l’entend pas de la même oreille et c’est plutôt bien traité de la part de l’auteur. Litha (Yule), qui s’appellera désormais Yulith, est constamment discriminée, que ce soit via des détails comme les repas, comme par des biais bien moins chevaleresques avec des remarques et des insultes.

Nous comprenons rapidement que la caste sociale est ce qui prédomine dans ce monde, et même l’un des personnages qui accompagne Yulith en est victime à cause de son sang à moitié réprouvé. Et ça, -ne sortez pas mes propos du contexte-, c’est cool ! Tu ne passes pas de moins que rien à quasi divinité car tu as été “choisi”, les nobles n’acceptent pas ça, et lorsque ça à l’air d’être le cas, c’est qu’une intrigue de cour prend place !

Car oui, The Unexpected Goddess c’est aussi cela ! Des gestes et des paroles calculés car on ne l’oublie pas, mais le rang et ce qui est le plus important.

Si pour les réprouvés c’est plutôt simple, ils sont en bas point barre, il y a dix rangs pour les sanctifiés. Le rang dix est le plus bas, si bas qu’il n’offre guère d’avantages, surtout à la Capitale. Puis plus nous montons vers le sommet, plus cela offre d’avantages et de pouvoirs, surtout pour les trois premiers. Le Pape Sobra est celui qui se tient à la tête la pyramide et puis, au-dessus, il y a les quatre Saintes sélectionnées pour obtenir un pouvoir de la déesse Liliana. Oui, les Saintes sont en dehors de cette hiérarchie au rang quasi divin, autant vous dire qu’il n’y a sur le papier aucune chance pour que Yulith, une réprouvée, atteigne ce rang sans problèmes.

Tout ceci est habilement mis en place et rend l’histoire très intéressante à suivre, on s’y retrouve plongé à explorer les différentes facettes qu’offre cet univers. Trois tomes seront-ils suffisants alors qu’autant de choses sont mises en place ? Seul l’avenir nous le dira !

 

 

En tout cas, ce n’est pas les personnages qui viendront baisser le niveau ! Trois personnages sont mis particulièrement en avant lors de ce premier volume.

Pour commencer, Litha (Yulith) Denni, est la protagoniste de cette histoire et a été choisie par le cristal immaculé pour devenir l’une des quatre filles saintes. Elle est une battante, et elle n’a pas eu le choix, elle qui vivait dans ce qu’on peut considérer comme un bidonville, elle a grandi entourée de dangers. Elle a évolué dans ce milieu hostile en se faisant passer pour son frère, portant ainsi un poids immense sur ses épaules. C’est un personnage fort, qui n’a pas sa langue dans sa poche un peu à la Yona de Yona, princesse de l’aube (chronique ici)ou encore à Anna Halmich de Anna et le Prince d’Albion (chronique ici)pour ne citer qu’elles car la liste de protagonistes féminines fortes de ce style est de plus en plus longue pour notre plus grand plaisir !

Ensuite nous avons pour l’escorter deux autres personnages qui occupent actuellement le rôle de Garde-cristal. Nous avons Kyte “Sarra” Corby ainsi que Kirick “Soro” Richard. Pour le premier, il s’agit du fameux rang 10, un personnage fort talentueux mais ayant très peu d’estime de soi. Il est souvent rabaissé à cause de ses origines mais se laisse faire, par acceptation comme s’il était d’accord avec ces propos. Malgré cet aspect plus “fragile” de sa personnalité, il est plutôt fort de caractère ce qui le contraste beaucoup. C’est par ailleurs quelque chose que nous voyons beaucoup avec les personnages de ce manga. Ils sont très contrastés, ils ont tous des qualités, défauts, faiblesses et forces, ils sont complets et profondément humains.

C’est également le cas pour Kirick “Soro” Richard, de bien plus haut rang, il paraît pourtant abordable bien qu’il soit aussi cynique que sympathique. Il est le plus indéchiffrable, et est difficilement qualifiable de bon ou mauvais, il est sur la limite devenant plus gris que blanc ou noir. C’est évidemment un bon point, un personnage un peu sournois et incernable, c’est toujours plaisant et cela pimente l’histoire de bien des manières.

 

“À partir d’aujourd’hui, je ne serai plus une moitié abandonnée. Une nouvelle vie m’attend : La mienne, celle de Yulith.”

– Litha (Yulith) Denni.

 

Côté dessin, ils ne sont pas en reste ! Nous avons le droit à de beaux décors par moment, notamment lorsqu’ils arrivent à la Capitale. Le plus impressionnant restera toutefois les chara-designs et plus particulièrement les sublimes doubles planches nous offrant de très belles perspectives sur les personnages.

Le trait est fin et soigné, c’est très agréable à suivre.

De plus, je trouve la couverture plutôt bien réalisée, on n’y voit la séparation entre les classes sociales avec l’opposition entre la ruelle terne, terreuse où se trouve Litha et la blancheur parfaite où se trouvent Kyte et Kirick. Tout ceci dans un bel encadré rappelant ceux des grimoires.

 

En conclusion, The Unexpected Goddess est un manga ayant beaucoup de potentiel malgré son faible nombre de tomes. L’univers est intéressant, riche, complet, le récit aborde beaucoup de points et ce, de manière intelligente. La séparation des classes, les origines, l’effort, la confiance en soi, en dérivant sur des sujets comme le mépris, la xénophobie tout en passant par une classique mais habile utilisation de la noblesse et des intrigues de cour (légers lors de ce premier tome, mais prometteurs).

Cette partie scénario possède beaucoup de potentiel et est sublimée par les personnages qui se voient apporter un soin particulier. Ils sont bien écrits, travaillés, détaillés ce qui les rend très humains. Si on ajoute à cela les dessins vraiment jolis et notamment ce chara-design que je trouve très plaisant à l’œil, on obtient un tout homogène où tout est tiré vers le haut. Je ne me base que sur le premier tome comme d’habitude et j’espère à ce stade du manga que trois volumes seront suffisants. En tout cas, si ce manga avec une protagoniste forte vous plait mais que vous en voulez plus, j’aurai tendance à vous conseiller Called Game (chronique ici) qui a beaucoup de belles choses à vous offrir !

Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !

H.

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