Reincarnated as an Aristocrat

Reincarnated as an Aristocrat est un Shônen avec au scénario, Mirajin A, au dessin, Inoue Natsumi et enfin au chara-design, Jimmy ! Publié initialement au Japon en 2020 et comptant à ce jour 16 tomes toujours en cours, c’est en septembre 2024 que les éditions Crunchyroll décident de publier le premier volume. Actuellement, deux volumes sont disponibles et sont traduits par M.Lilian Lebrun.

 

Alors qu’il était un employé soucieux du travail bien fait et qui n’hésitait pas à se sacrifier afin d’aider les autres salariés, il finit par succomber et se réveiller dans le corps de Ars Louvent, un nouveau-né d’une noble famille dans un monde doté de magie. Possédant lui-même un don permettant d’analyser les personnes qu’il rencontre, il saisit cette chance de vivre dignement et bien entouré !

 

Reincarnated as an Aristocrat est un manga de réincarnation nous offrant un personnage principal qui est là pour être le cerveau en arrière plan, plus que le héros au front. En effet, il n’a pas de quelconque talent de combat ou d’autres sorts lui permettant de vaincre ses adversaires. Il n’a pour lui que son intelligence et ce fameux don lui permettant d’évaluer les compétences des gens.

De ce fait, il ne va pas briller de la même manière que les autres héros des isekai habituels, ici ce sont ses paroles et ses choix qui vont être marquants. Il n’est qu’un enfant au début de l’histoire et pourtant il inspire à beaucoup du respect de par son intellect (il faut dire qu’il avait déjà vécu quelques décennies dans un autre monde, ça aide) et par son talent à analyser les autres. Il est capable de savoir ce pourquoi les personnes sont douées ou non et ça, c’est un point indéniable pour lui, futur chef de la famille Louvent. Son talent aurait pu s’appeler “perfect manager” ! Il va rapidement le comprendre et l’utiliser à bon escient sans révéler cette faculté à qui que ce soit.
C’est un point agréable de l’œuvre qui le dissocie un peu d’un grand nombre d’isekai. Il a beau avoir le rôle principal sur le papier, en réalité il va surtout s’entourer des bonnes personnes à l’instar de Ninomiya Kinji de The Dungeon of Black Company (chronique ici) si celui-ci n’était pas un tyran.

Le premier tome se veut donc plutôt introductif, se concentrant sur la découverte de la capacité d’Ars Louvent ainsi que la recherche du premier talent qui ouvrira le bal et permettra à notre protagoniste d’accomplir son objectif.

 

“Je m’inquiétais pour toi à cause de cette période de trouble qui s’annonce mais tu as peut-être de quoi devenir quelqu’un d’important. Un grand aristocrate ou peut-être même…un Empereur.”

– Seigneur Raven Louvent

 

Ce point est bien détaillé, l’auteur prend le temps d’introduire ce premier “talent”, ce premier soutien à notre protagoniste et permet au lecteur de s’attacher au personnage qui est à l’état de diamant brut. En effet, Ars peut voir le potentiel des personnes, ils ne sont donc pas à leur plein potentiel dès le début ce qui laisse une marge d’évolution intéressante. Ceci pousse par ailleurs le personnage principal à croire en ces personnes car il s’intéresse plus à ce qu’ils peuvent devenir, plutôt qu’à ce qu’il sont à l’heure actuelle.

Parfaite transition pour évoquer plus en profondeur ces fameux personnages.

Ars Louvent, qui, on le rappelle, a été réincarné dans ce monde après une moitié de vie de dur labeur à travailler pour les autres, se retrouve bien décidé à saisir cette seconde chance. Il est donc des plus assidu et va rapidement vouloir s’adapter à ce nouveau monde, en commençant évidemment par la langue, sa culture mais aussi sa géopolitique. C’est un véritable bourreau du travail, très intelligent et plein de ressources. Il sait agir également de manière calme et distinguée bien que par moment, nous reconnaissons en lui une petite pointe enfantine collant à l’âge qu’il a actuellement dans ce monde.
Il obtient rapidement du respect par son attitude et non pas seulement par son rang, sa bonté étant indéniable. Et pourtant, un lourd fardeau pèse sur ses jeunes épaules qui l’obligera peut-être à faire certains choix.

Pour le second personnage très important de ce premier volume, je pense à Rietz Muses. Il n’est nul autre que le premier “talent” d’Ars ! Ce dernier n’a que quatorze ans lorsqu’il est découvert par notre protagoniste. Il est mal en point, affamé mais semble posséder des statistiques forts intéressantes. Le hic, c’est qu’il est un Marcaïen, un peuple jugé comme étant “inférieur” et de ce fait, la prise sous son aile par Ars n’est pas bien vue. C’est alors qu’on découvre un Rietz aimable et combatif malgré tout, c’est un personnage agréable à suivre.

 

 

Côté dessin, je vais être un peu plus mitigé cependant. Le trait de l’auteur est assez imprécis, rendant les chara-designs approximatifs par moment bien que le trait fin et abrupte rend plutôt bien sur des personnages comme le père d’Ars.
Les décors manquent un peu, quelques décors supplémentaires n’auraient pas été de trop. Toutefois, le manga reste appréciable à l’œil malgré ses défauts, les chara-designs n’étant pas laids et les scènes d’action sont fluides.

Nous sommes en présence d’un isekai avec un protagoniste utilisé différemment de ce à quoi on a l’habitude. Il n’est pas fort de manière démesurée, il n’a pas l’intention de vivre tranquillement, non, il a de lourdes responsabilités liées à son rang et il compte bien s’en acquitter tout en essayant d’améliorer les conditions de vie de ce monde. De ce fait, il s’entoure des bonnes personnes afin de combler toutes les faiblesses qu’il possède et dont il ne pourrait se défaire.
L’histoire se suit bien et on a ce petit plaisir de découvrir quel genre de talent il va pouvoir dénicher dans ces milieux au départ plutôt défavorisés.

Ce manga a de quoi plaire à beaucoup, fans ou non du genre des isekai en proposant une aventure où les capacités seules du héros ne suffiront pas. Dans une même lignée, vous avez également How a realist hero rebuilt the kingdom qui est très intéressant dans une vibe un peu similaire.

Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !

H.