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Oni Goroshi

L’Enfer est

vide, 

tous les

démons 

sont ici.

 

Oni Goroshi est un Seinen de Masamichi Kawabe. Au Japon, le manga est publié depuis 2020 avec déjà 13 tomes à son actif. En France, la maison d’édition Meian s’occupe du titre depuis le mois de Mars 2024.

 

Shûhei Sakata était connu pour être un véritable démon. À son apogée, il était sur le point de prendre le contrôle de la ville de Shinjô en sortant victorieux de la guerre des gangs. Cependant, il fut piégé, sa famille assassinée et lui blessé à un niveau qui l’a fait devenir un légume pendant quinze ans…
Après avoir porté le chapeau de ce massacre pendant autant d’années, il revient, prêt à rendre au centuple ce qu’il a subi !

 

Masamichi Kawabe frappe fort (autant que son protagoniste) avec ce manga bourré d’action et de ressentiment. Oni Goroshi nous emmène au côté de Shûhei Sakata, un Yakuza en quête de vengeance et il est vraiment, mais alors vraiment, très remonté !

Et  il faut le comprendre, même si à l’origine, Sakata est loin d’être un tendre, il a vu sa famille se faire assassiner lâchement sous ses yeux et lui qui a miraculeusement survécu s’est retrouvé complètement inapte pendant 20 ans, un véritable légume n’ayant plus conscience de rien et n’ayant plus aucune faculté. Cependant, au moment où il récupère ses souvenirs et sa motricité, plus rien ne peut l’arrêter dans ses représailles.

À partir de là, le manga prend une tournure des plus appréciables si je puis dire puisque la vengeance commence ! Vous allez pouvoir apprécier un personnage qui, déjà de base, n’était pas un tendre, et qui devient alors un véritable démon, un Oni ! Il n’a plus rien à perdre et désire seulement découvrir qui l’a trahi afin de se venger. Toutefois, bien qu’il ait l’air d’une brute épaisse, il est tout de même un minimum réfléchi et c’est agréable. Il reste un humain et en mauvais état qui plus est, il ne peut donc pas foncer bêtement dans le tas ce qui nous permet d’apprécier un rythme plus lent entre deux moments d’action intenses et de torture !

De ce fait, nous avons une ambiance globalement explosive, où notre protagoniste devient une bête féroce que plus rien n’arrête, c’est une vraie dose d’adrénaline pour nous lecteurs lorsque nous le suivons en train de punir les personnes liées au carnage de sa famille. Attention, âmes sensibles s’abstenir !

Enfin, le premier tome se conclut sur un cliffhanger à la hauteur qui permet d’élargir les horizons et d’ajouter un enjeu de taille pour notre protagoniste. C’est clairement le bienvenu car si la thématique de la vengeance sous cette forme là est prenante grâce à la façon dont elle est réalisée, cela aurait pu devenir lassant au fil des tomes. Ici, nous avons de quoi être tenu en haleine !

 

 

Shûhei Sakata était un Yakuza qui a su rapidement s’implanter dans la ville où il a élu domicile. Il inspirait la crainte, et à juste titre, ce personnage n’était clairement pas un héros et ce qu’il a subi était un risque prévisible dans ce milieu.

Pourtant, lorsque nous le suivons tant d’années après le drame, on se range naturellement de son côté, lui qui est là pour écraser la corruption qui a mené à la trahison provoquant la mort de sa famille ainsi que de son pitoyable état.

Entre ses paroles et ses actions, il n’y a qu’un mot pour le définir : badass ! Et ça, c’est un archétype que l’on aime, surtout lorsqu’il est un anti-héros !

Vous savez à qui il me fait penser ? À Bryan dans le film Taken avec des citations du genre “[…] je vous chercherai, je vous trouverai et je vous tuerai !” , en tout cas, ça colle bien à l’image du personnage avec un côté bien plus violent cependant !

 

“Tout le monde doit un jour payer pour ses crimes. Et je dis bien tout le monde. Vous m’avez demandé ce qui s’est passé ? Rien, pour l’instant. Tout ne fait que commencer.”

– Shûhei Sakata.

 

Il n’y a, lors du premier tome, pas grand chose à dire sur les autres personnages, côté alliés, ils sont aux abonnés absents et du côté de l’ennemi, c’est plus disparate, il y a les sous-fifres inutiles, les mystérieux et un archétype qui fait un peu penser à des personnages de Jormungand, la personnalité publique qui incarne réellement la corruption mais qui reste intouchable malgré tout.

Pour ce qui est des dessins, j’y ai trouvé un petit air de Boichi fort sympathique. Alors bien évidemment ça reste différent, mais c’est franchement bon. Nous avons un trait puissant, brut, qui colle parfaitement à l’ambiance du titre et au protagoniste. Par le trait de Masamichi Kawabe, on sent toute la rage de Shûhei Sakata, toute la violence de ce monde et c’est étonnamment grisant.

Pour conclure, Oni Goroshi est un excellent seinen sur la vengeance, une vengeance brutale qui nous emmène aux côtés de Shûhei Sakata, un personnage badass qui sera prêt à tout pour accomplir son objectif. Masamichi Kawabe, l’auteur, sublimera le tout par son trait brut et impactant. Au final, ce n’est plus juste une simple histoire de vengeance, c’est quelque chose de plus grand qui nous transporte, entre violence, corruption, trahison et qui fait qu’en suivant ce simple fil rouge, on y découvre plus et surtout, on se prend totalement au jeu.

Pour le coup je ne dirais pas que c’est une bonne surprise car il a répondu aux attentes que j’avais pour cette série. Les personnes recherchant ce type de mangas ne seront clairement pas déçus et je ne peux que vous le conseiller.

Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !

H.

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