Chroniques,  M-N-O,  Maisons d'Edition,  Manga,  Mangetsu

Mother Parasite

On ne choisit

pas sa famille

Mother Parasite est un Seinen de Sato Hirohisa. Publié initialement au Japon en 2020, il compte 10 volumes en cours. En France, la série a débuté en 2023 et compte désormais 2 tomes.

À la traduction nous avons Mme. Kukor Aline qui est à l’origine d’un bon nombre de traductions comme Sexy Cosplay Doll, Togen Anki, Love Mix Up et beaucoup d’autres !

L’auteur quant à lui est également connu pour Shigahime (édition Mangetsu) et Assassins (édition Komikku).

 

Ryôta Miki est un lycéen d’apparence basique mais sous son masque de fils parfait, il n’a qu’un seul but, trouver sa mère idéale. Dans sa quête il tombe sur un camarade de classe dont la mère surprotectrice et à l’amour débordant ferait une cible de premier choix…

 

Mother Parasite est un manga qui entre dans la catégorie des séries “étrangement prenantes”. Le récit, dont vous allez rapidement comprendre à quel point il est “particulier”, laisse notre curiosité prendre le dessus en nous demandant jusqu’où tout cela va aller.

Et bien, ça risque d’aller loin tout ça ! Ryôta Miki, notre fameux protagoniste est à priori orphelin et semble souffrir d’un manque lié à cette perte. De ce fait, il recherche à tout prix la “mère parfaite” qui saura combler le trou béant dans son cœur et qui sera à la hauteur de ses attentes. Attentes discutables qui nous laissera sans voix face à ses agissements et ses envies.

Sa “mère parfaite” doit être attentionnée, toujours à l’écoute, au petit soin et ce, sans jamais aucun manquement, sans erreur ni oubli. En fin de compte, il souhaite un robot aimant à la chaleur humaine. Mais… qui peut se vanter d’avoir une vie millimétrée ne laissant place à aucune erreur ni sautes d’humeur ? C’est pourtant ce que souhaite Ryôta Miki et c’est également ce qui va vous faire plonger dans Mother Parasite et ses méandres.

Car en effet, ce qu’il recherche est loin d’être commun et accessible, cela va donner une tournure morbide au manga avec aussi bien Ryôta qui est en un sens complètement fou et qui repoussera continuellement les limites de ses “proies” et de la moralité, mais également de ces mères souffrantes qui ne demandent qu’à aimer, chérir un enfant de tout leur être, allant même parfois jusqu’à outrepasser leur “rôle”.

Si Ryota pousse le vice bien trop loin, ces fameuses mères ne sont pas toutes blanches non plus bien que l’on a parfois de la peine pour elles au vu du retournement de cerveau que leur fait le personnage principal. Le manga en devient clairement dérangeant, malaisant, voire parfois même dégoûtant. Nous sommes dans quelque chose d’encore différent des Liens du Sang (excellent manga psychologique se centrant également sur une mère et son fils), c’est plus “trash” d’une certaine façon.

Ne serait-ce que sur le premier tome, nous avons déjà une escalade, une montée crescendo de l’immoralité nous faisant plonger de plus en plus bas dans les abîmes de leurs cœurs meurtris.

 

“Et je vous rassure, il n’y a rien de bizarre ou de dégoûtant chez vous. Au contraire, vous êtes dans le bon état d’esprit. Oui, vous êtes une excellente mère !”

– Ryôta Miki.

 

Tous les personnages laissent transparaître un mal qui les ronge. Ryôta Miki, le protagoniste semble avoir grandement souffert de son enfance sans parents (enfin, nous n’avons pas les détails car l’auteur reste pour le moment flou à ce sujet), l’ayant potentiellement rendu obsédé à l’idée d’avoir la mère qu’il n’a jamais eu et surtout la fameuse “meilleure des mamans”. De ce fait, sous son apparence de garçon bien élevé, intelligent, se cache un manipulateur sans cœur qui ne reculerait devant rien pour atteindre ses objectifs, qu’importe ce que cela en coûte. À côté de lui, son camarade de classe Kaoru Kasai, est un enfant tout à fait lambda. Bon je l’admet, à deux trois détails près. Lui aussi mène une relation particulière avec sa mère qui est, de surcroît, surprotectrice. Cela lui cause plusieurs problèmes faisant tanguer leur rapport de l’amour à la colère. Parlons-en de sa mère qui est loin d’être commode, et pour cause, son amour indéfectible pour son fils la rend incontrôlable. Elle le veut pour elle et rien que pour elle, allant jusqu’à être agressive envers autrui sans aucune raison valable.

Quant à la mère de Ryôta Miki, elle est tout simplement désespérée. Elle donnerait tout pour le garder à ses côtés alors que ce-dernier ne cesse de la tester et de la pousser dans ses retranchements. On peut clairement dire qu’elle a perdu tout contrôle de la situation, c’est Ryôta qui la mène par le bout du nez, elle ne fait que donner son maximum pour satisfaire ses envies à lui.

Pour ce qui est des dessins, nous n’avons vraiment pas à nous plaindre. L’auteur nous démontrait déjà son talent dans Shigahime et cela ne fait que se confirmer dans Mother Parasite. Tout est très bien dessiné, tant les décors que les chara-designs avec des personnages très détaillés, notamment dans leurs expressions faciales ! Ces dernières, qui sont très souvent exagérées, permettent véritablement d’accentuer le côté dérangeant du manga. C’est clairement un sans faute ici.

 

En conclusion, Mother Parasite est un seinen prenant, s’aventurant sur le délicat sujet de l’amour maternel en passant par les yeux d’un adolescent tout sauf innocent. L’auteur Sato Hirohisa nous dépeint des personnages tous dignes d’intérêt avec chacun leurs forces, leurs faiblesses et leurs problèmes. Bien que l’histoire est assez tordue, on s’y prend vite et l’on veut savoir jusqu’où tout ceci va aller, jusqu’où va aller Ryôta afin de trouver sa “mère parfaite” et tout ceci au travers d’un jeu psychologique saupoudré d’un dessin sublime ! C’est à lire si vous appréciez les histoires de ce type, façon Les Liens du Sang, et pour les autres, peut-être vous laisseriez-vous tenter par ce manga aux multiples facettes…

Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !

H.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *