Le Vendeur du Magasin de Vélos
Une relation qui
évolue comme
sur des roulettes
Le Vendeur du Magasin de Vélos est un Seinen de Arare Matsumushi, publié au Japon depuis 2018 et toujours en cours actuellement avec 7 tomes. En France, les éditions Lézard Noir s’occupent de la parution depuis fin 2023 et le quatrième volume sort déjà en Mars 2024.
Tomoko Hanno a trente ans, est une fille timide et là où les filles de son âge se marient, elle est toujours seule. En plus de cela, elle éprouve énormément de difficultés à dire non aux autres. Ryôhei quant à lui, est vendeur et réparateur de vélos sous ses airs de délinquant un peu rustre. Tous les jours Tomoko passe à vélo devant son magasin en se rendant au travail, et de fil en aiguille, ils se rencontrent.
Le Vendeur du Magasin de Vélos est un slice of life qui nous propose une romance entre deux personnages que tout oppose et qui ne se connaissent pas durant les premières pages du titre. C’est personnellement un manga que j’ai beaucoup apprécié, sur lequel j’ai directement accroché et qui m’a fait dévorer les deux premiers tomes en une fois, je vais faire de mon mieux pour y parler de manière objective mais pour le coup, je ne suis même pas sûre d’y arriver.
Comme je l’ai dit juste au-dessus, Le Vendeur du Magasin de Vélos est un slice of life, c’est-à-dire qu’on y suit le quotidien de Tomoko, une jeune femme timide qui a du mal à dire non. Son quotidien est au début principalement fait du travail, des relations tumultueuses qu’elle y vit et de sa vie solitaire, mais très vite, une nouvelle équation s’ajoute: il s’agit de Ryôhei, vendeur et réparateur du magasin de vélos devant lequel elle passe tous les jours. Cette nouvelle équation se fait par une rencontre progressive et grâce au vélo de Tomoko qui a bien besoin d’être entretenu. On se retrouve alors ensuite à suivre le quotidien de Tomoko, de son travail à chez elle, et aux moments qu’elle passe avec Ryôhei, d’abord pour entretenir son vélo, mais peu à peu pour d’autres raisons, que ce soit par le hasard ou intentionnel.
Le Vendeur du Magasin de Vélos se centre sur une romance entre nos deux personnages principaux et je trouve que leur relation évolue vraiment bien rien que dans ce premier volume. La relation n’est jamais forcée, les personnages se rencontrent dans leur quotidien, Tomoko passant tous les jours devant le magasin de Ryôhei pour se rendre à son travail. L’avancement de la relation est naturel et ne brûle pas d’étapes même quand elle accélère le rythme. Ils passent bien d’inconnus à connaissances, de connaissances à amis et ainsi de suite. La relation est si naturelle qu’on l’apprécie énormément et qu’elle rend la lecture tellement plus agréable que dans d’autres histoires ou tout est trop rush. Ici l’auteur prend son temps pour tout construire et on accroche totalement.
Ce n’est pas pour autant qu’on n’a aucune scène marquante dans ce premier volume. En effet, régulièrement notre coeur est mis à rude épreuve pour notre plus grand plaisir, la romance est bien là, les scènes mignonnes et touchantes aussi, les moments émouvants encore plus puisque Le Vendeur du Magasin de Vélos c’est deux âmes esseulées qui se rencontrent et qui ne se quittent plus. Leurs faiblesses les rapprochent et ensemble ils se soignent et apprennent à s’accepter et à accepter leur vie comme elle est.
Je trouve l’histoire plutôt good vibes. On se sent bien en la lisant, Ryôhei est un personnage qui nous fait nous sentir en sécurité et on voit bien que Tomoko est profondément gentille et touchante. Il y a un peu de cette ambiance et de cette romance adulte qu’on peut retrouver dans des mangas comme L’Amour est dans le Thé, avec cette fois-ci moins de comédie, de quiproquos, et une relation réelle. Le Vendeur du Magasin de Vélos fait aussi écho à la situation de la femme dans le monde comme dans Gene Bride ou encore une fois l’Amour est dans le Thé, même si c’est de manière plus effacée. Tomoko est régulièrement en proie au côté trop tactile de ses collègues de travail plus âgés, ou encore le côté forceur et dangereux que peuvent avoir certains hommes à qui vous ne parvenez pas à dire non par peur de la réaction que pourrait avoir la personne. C’est montré d’une manière assez discrète comparé à d’autres titres qui veulent donner un coup de pied dans la fourmilière mais c’est bien présent.
J’peux pas piffrer ceux qui s’moquent de Doraemon et qui ne regardent pas les films sérieusement !
– Ryohei
Les personnages principaux ont un caractère qui évolue au fil du titre. On a déjà plein de personnages dans ce premier volume, notamment grâce à l’entourage des deux personnages principaux et franchement, on s’attache à énormément d’entre eux, même ceux qu’on ne voit que peu. Et comment ne pas parler de notre duo que tout oppose mais qui se retrouve inexorablement lié.
Tomoko Hanno surnommée Panko par l’auteure et Tomo par Ryôhei est une femme de 30 ans, très timide qui a du mal à dire non et à dire ce qu’elle pense. Elle est plutôt jolie et effacée et se laisse souvent faire même quand elle n’en n’a pas envie, prenant sur elle plus qu’elle ne le devrait. C’est un personnage qui a énormément de possibilités d’évolution et de progression et on sent que l’auteur a envie justement qu’elle progresse. Même si par moment on peut se sentir frustré de son caractère trop passif, elle a ce côté attachant qui nous fait ressentir énormément d’empathie pour elle.
Takahashi Ryôhei quant à lui travaille dans le magasin de vélos de son grand-père et ressemble à un délinquant mais n’en n’est pas un. Il utilise un dialecte parfois un peu étrange pour parler et fait moins peur qu’il n’y paraît, c’est même quelqu’un de confiance sur qui on peut compter, généreux et gentil avec les autres. Il sait se montrer cependant ferme avec les gens qui le cherchent et qui font du mal aux autres.
Enfin, pour parler un peu des dessins, les personnages ne sont pas toujours bien dessinés, ça manque de fluidité dans les mouvements et certains traits sont un peu brouillons mais on s’habitue vite. Les décors sont bien présents et les scènes marquantes très bien représentées. La couverture quant à elle, représente nos deux personnages principaux sur un vélo.
La mise en page quant à elle est vraiment intéressante. Les scènes sont vraiment bien représentées et on a parfois presque l’impression de regarder un film.
Si la première couverture est un peu simple et manque d’un fond, les suivantes seront bien mieux travaillées, si bien que je me dis que l’auteure doit vraiment progresser au fur et à mesure des volumes.
C’est en tout cas un style qui change et qui m’a bien fait accrocher malgré ses défauts et personnellement, cela ne m’a pas rebuté, j’ai même trouvé que ça avait son charme !
En conclusion, si vous recherchez une romance good vibes, adulte, foncez sur Le Vendeur du Magasin de Vélos ! C’est un titre qui n’est pas si connu que ça pour le moment alors qu’il mériterait tellement plus de reconnaissance. L’histoire est prenante, touchante, on s’attache directement aux personnages et même à la plupart des secondaires ! C’est un manga qui dénonce certains comportements sociétaux et certains comportements des hommes tout en étant assez discret et tout de même plaisant à lire. C’est un titre ou la relation n’est pas forcée, où elle évolue naturellement mais où on a également une sensation de progression rien que dans le premier volume ! Même si les dessins sont un peu fragiles par moment, je trouve que l’auteure progresse à grands pas, de quoi donner envie de lire la suite, surtout avec une fin de tome intrigante!
Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !
L.
Un commentaire
Kitano
Je viens d’acheter le 4eme tome, et je dois reconnaître que j’ai dévoré les trois premiers.
C’est une excellente romance, bien mâture entre deux jeunes gens qui se cherchent, tant autant des relations, que de leur vie perso, leur boulot.
Même si notre héros sait ce qu’il veut, notre héroïne n’a de cesse de s’affirmer à ses côtés.
Une romance très douce, mais qui en profite aussi pour mettre le point sur certaines relations toxiques voire de harcèlement au travail ; sans oublier de traiter le fait que l’amour peut se trouver partout et qu’il ne faut pas se fier aux première apparences.
J’adore surtout le décalage entre nore personnages principaux, quand lui parle des « abats » de viande, elle, elle comprend « abba » le groupe muscial ; ce qui rend la lecture parfois cocasse.
De plus, on sort des schémas classiques de romances avec beaux restos, lieux trépidants, sorties en groupes etc..
Les dessins, même s’ils sont perfectibles, ont une petite touche naturelle.
D’ailleurs cette romance est intemporelle, elle pourrait se passer aussi bien dans les années 80 que les années 2000, ça marcherait aussi.