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Le Secret de la Souris

Dans l’antre 

du renard

Le Secret de la Souris est un Shojo de Yuki Shiraishi, publié au Japon depuis 2020 où il comporte actuellement 6 tomes en cours. En France, les éditions Delcourt/Tonkam s’occupent de la publication de ce-dernier depuis Février 2024.

 

Dans un monde anthropomorphe régi par des castes, les souris sont considérées comme le bas de l’échelle et sont méprisées des plus riches. Iroha est une souris blanche, et alors qu’elle va être vendue en esclave et violée, elle se fait sauver par Yakumo, un riche renard aristocrate qui décide de faire d’elle son esclave. Mais Iroha n’est pas du genre à se tenir tranquille, d’autant qu’elle semble cacher un lourd secret.

 

Le Secret de la Souris est un Shojo qui se déroule dans un monde médiéval fantastique anthropomorphe avec une bonne partie de son histoire basée sur la romance, la fantaisie et des enjeux entre nobles et castes. C’est un titre qui peut décontenancer puisqu’une bonne partie des personnages sont entièrement transformés en animaux, et une autre partie comme Iroha n’a que quelques éléments se rapprochant de leur animal. Heureusement, on s’y habitue vite et on arrive à y passer outre.

En plus de se dérouler dans un monde fantastique, l’histoire se centre au sein d’une auberge pour la haute caste, ultra réputée et tenue par un renard qui est tout en haut des castes. Ces castes correspondent un peu à la chaîne alimentaire avec tout en bas les petits rongeurs qui pourraient être les esclaves, puis, plus on est un grand animal réputé plus on est dans une haute caste avec tout en haut de l’échelle les grands carnivores ou aussi considérés comme les aristocrates.

On se retrouve avec une héroïne qui est tout en bas de la chaîne alimentaire, vue comme une esclave et méprisée de tous, mais qui se voit cotôyer ce renard de la haute caste. La romance pour le moment est assez forcée par Yakumo qui oblige Iroha à rester près de lui malgré elle et la met parfois dans une position embarrassante dans des scènes à la fois mignonnes et en même temps discutables au niveau du consentement je trouve. Heureusement, Iroha semble commencer à éprouver une certaine fascination pour Yakumo qui, je l’espère, n’est pas un syndrome de stockholm car on rappelle qu’elle est faite “esclave”.

On y retrouve quelques éléments des Shojo classiques comme les scènes romantiques qui font battre notre cœur ou le petit “animal” de compagnie de l’héroïne, ici l’oiseau Watage qui doit veiller sur elle à son arrivée à l’hôtel, et on peut potentiellement entrevoir un triangle amoureux avec le personnage de Kairi qu’on aperçoit quelques fois dans le tome mais qui est pour le moment encore très peu mis en avant.

La romance n’est pas au premier plan dans ce premier volume, en effet, l’auteur met principalement en place son environnement, et on a l’impression que cet environnement est riche, tout en étant fermé puisque l’histoire se déroule principalement dans l’auberge de Yakumo. Pour le moment on se sent encore perdu et on a l’impression qu’il y a beaucoup de mystères et que tous les personnages jouent des doubles jeux. Yakumo a un côté renard manipulateur et en même temps, il apporte une aide précieuse aux castes inférieures par exemple. De même Kairi semble gentil mais on a l’impression qu’il y a quelque chose derrière, cependant on le voit encore trop peu pour le moment pour dire exactement quoi.

De l’autre côté on a Iroha qui cache un lourd secret sur sa santé. Elle n’est pas la seule à avoir des secrets puisque Yakumo se garde bien d’expliquer ses agissements ainsi que sa marque dans le dos, tout comme on a du mal à cerner les gestes d’Uzuki qu’on n’aperçoit qu’en fin de tome.

Ce premier tome nous délivre donc beaucoup de mystères et très peu de réponses mais nous propose un univers riche qui intrigue et donne envie d’en découvrir bien plus, d’autant qu’on ressent les ambiances qu’on trouve dans les romans typés romantasy avec le couple ennemi qui se rapproche, les mystères, les doses d’action et d’adrénaline couplés avec une héroïne badass qui ne veut pas se laisser faire.

 

À partir d’aujourd’hui, moi, Yakumo…Je suis ton Maître.

– Yakumo

 

Dans ce premier volume, on rencontre tout de même pas mal de personnages intéressants qui nous sont présentés, certains qu’on entrevoit à peine en fin de tome comme Uzuki, d’autres qu’on aperçoit un peu plus comme Iroha, Yakumo et Kairi.

Iroha est une souris et est donc dans la caste la plus basse et la plus méprisée, souvent vouée à l’esclavage et au destin tragique. C’est une fille badass qui ne se laisse pas faire et qui a un côté chevaleresque qui la pousse à aider les faibles alors qu’elle l’est elle-même. Elle a un petit côté agressif et turbulent et elle trouve toujours le moyen de s’attirer des problèmes. Elle garde un secret sur sa santé qui colore ses cheveux et ce premier tome ne suffit pas à tout comprendre sur ce point.

Yakumo quant à lui est à la fois manipulateur, inquiétant et chevaleresque envers la caste inférieure. On ne sait pas trop où se positionner envers lui. On ne sait pas si on doit lui faire confiance ou non et s’il était un humain, cela aurait été le personnage aux yeux fermés souriant et mystérieux. En parlant de mystère lui aussi a son lot de secret et on se pose bien des questions sur lui, son comportement et la marque qu’il porte.

Enfin, Kairi est un chat cuisinier, souvent dans les jardins de l’auberge. Il a l’air de confiance, calme et s’y connaît en végétaux qui poussent dans les alentours du lieu et traite les castes inférieures avec respect. On le voit assez peu dans ce premier tome mais on ressent déjà une certaine confiance s’installer entre lui et Iroha, même si une jalousie ou une méfiance intervient chez Yakumo envers lui. Encore une fois, il faudra lire plus que le premier tome pour se faire réellement un avis sur son caractère et en apprendre plus sur lui.

L’auteur proposant des personnages anthropomorphes, les chara designs sont originaux et ont tout de même un aspect plutôt humain, notamment dans le regard des personnages. Les tenues ont pas mal de dentelles et de dessins qui les détaillent davantage et la disposition des planches avec des cases larges et de toutes formes créent une lecture dynamique et attrayante. Les décors quant à eux sont bien détaillés.

La couverture est bien composée avec des personnages dynamiques et souples, on a  l’impression que Iroha est la proie et Yakumo son prédateur et en même temps, j’ai peur que ça en attire certains sur la mauvaise voie quant à ce manga qui est bien plus soft qu’il n’y paraît.

 

En conclusion, Le Secret de la Souris est un manga qui se déroule dans un monde fantastique anthropomorphe qui nous propose une potentielle romance entourée de mystères et de personnages doubles jeux où l’importance de la caste est de mise. C’est un titre aux personnages bien développés au dessin appliqué et détaillé, le tout dans une histoire dynamique qui se déroule principalement dans une auberge réputée auprès de la haute caste. C’est un manga qui plaira aux lecteurs de Called Game, Les Carnets de l’Apothicaire ou d’autres titres où la politique et l’importance de prendre garde au moindre de ses gestes est mis en avant.

 

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L.

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