Chroniques,  Kazoku / Sikku (Michel Lafon),  Maisons d'Edition

Rose Bertin, la Couturière Fatale

Elle signe à la

pointe de son 

aiguille !

Rose Bertin, la Couturière Fatale est un Seinen de Isomi Jingetsu. Publié initialement au Japon depuis 2018, il compte actuellement 9 volumes toujours en cours de parution. En France, nous devons la version à la maison d’édition Kazoku (Michel Lafon) avec pour le moment 2 tomes parus.

 

L’histoire nous place en 1766, aux côtés de Rose Bertin, la meilleure couturière de son village. Cependant cela ne lui suffit pas, elle souhaite viser plus grand. Pour cela, rien de mieux à cette époque que Paris, la Capitale au rayonnement mondial qui lui permettra de se faire une place et un nom afin de devenir la plus grande couturière de France !

 

La date n’a pas été choisie au hasard dans ce manga qui se veut historique, au moins en partie. En effet, Rose Bertin, de son véritable nom, Marie-Jeanne Bertin, était une grande couturière ayant vécu de 1747 à 1813. Cette dernière était connue pour avoir été proche de Marie-Antoinette qui lui avait offert le poste de “Ministre des modes”, une place importante qui a toutefois été une épée à double tranchant car si cela lui a permis d’atteindre un rang convoité par beaucoup, celui-ci a également entraîné sa chute lors de la révolution française, l’ayant poussée à l’exil avant de tomber dans l’oubli.

Enfin ça, c’est pour le côté historique, je ne sais pas si cela va aller jusque-là mais sachez toutefois que l’auteur Isomi Jingetsu a réalisé pas mal de recherches avant de se lancer. Donc outre la vie en elle-même de Rose Bertin, le contexte historique est conservé, sans oublier le charme de Paris de l’époque, celle qui inspirait le monde !

Toutefois, ce qui nous intéresse ici c’est la progression de Rose Bertin ainsi que l’univers de la mode dans toute sa splendeur. Et ce terme est parfaitement approprié au vu des très jolies planches que vous pouvez retrouver tout au long du tome ainsi qu’évidemment, le soin apporté aux tenues, éléments tout de même principaux de ce manga !

Dans ce premier volume, Rose Bertin est déjà une excellente couturière, cependant, ce qui lui manque, c’est de la notoriété, surtout lorsqu’elle arrive à Paris, sans connaître personne et qu’une personnalité des plus influentes comme Marie-Jeanne Bécu, devient soudainement sa rivale ! Enfin, soudainement mais pas sans raisons puisque Rose Bertin, n’ayant pas sa langue dans sa poche, l’a directement défiée ! Et c’est ça aussi que j’aime bien dans ce manga, cette fougue qui vient donner du pep’s au titre. Le monde de la mode a toujours été difficile, fermé, s’y faire une place n’est pas chose aisée, et encore moins sans y laisser des plumes. Malgré ceci, notre protagoniste ne prend pas peur, elle souhaite son indépendance totale, et la perfection dans sa spécialité coûte que coûte.

Cependant, nous avons une approche moins complexe du sujet, rendant l’histoire accessible et prenante pour n’importe qui, familier ou non avec la couture et la mode de manière générale. Il n’y a rien de “lourd” dans ce manga, on y passe donc un très bon moment malgré les détails techniques qu’il peut y avoir d’éparpiller tout au long du tome.

Finalement, le manga se veut dynamique, bien plus que l’on aurait pu le croire, et ça, c’est notamment grâce à la protagoniste !

 

“J’aime Abbeville… grâce à l’essor des filatures, les femmes peuvent gagner leur vie. Notre bonheur ne dépend plus seulement de nos charmes.”

– Rose Bertin.

 

Le personnage de Rose Bertin, en plus d’être plutôt du genre femme forte, indépendante avec un caractère bien trempé, possède beaucoup de  confiance en soi, en ses capacités surtout, de ce fait, elle n’a absolument pas froid aux yeux. Elle ne lance pas un défi comme celui envers Marie-Jeanne Bécu simplement par égo ou bien par témérité, mais bien parce qu’elle est persuadée de réussir et qu’elle souhaite “all-in” comme au poker comme si les cartes étaient truquées. Cependant, aucun trucage ici, seulement du talent !

C’est un personnage rafraîchissant, agréable à suivre par sa manière d’être en dehors des cases, et surtout de celles de son époque ! Il est clair que son côté libre, indépendant, plaira à beaucoup.

Elle est un maillon suffisamment fort pour être par ailleurs le seul personnage vraiment intéressant de ce premier tome, il y a bien Léonard-Alexis Autié (auto proclamé ; meilleur coiffeur de Paris) qui est assez marrant à suivre, plutôt du genre à ne pas prendre les choses au sérieux au yeux des autres en ayant en réalité un objectif clair en tête dont il ne démordra pas. Il y a également Marie-Jeanne Bécu qui fera office de rivale en quelque sorte et qui va probablement servir de levier à notre héroïne. Puis… nous avons la fameuse Marie Antoinette, enfin, tout à la fin donc il faudra lire les prochains tomes pour avoir une diversité des personnages plus importantes !

 

 

Niveau dessin, c’est vraiment sympa, le soin apporté par l’auteur est présent à tous les niveaux. Tout d’abord sur les personnages, le chara design est très agréable à l’œil, l’auteur possède un trait à la fois droit et arrondi, ça se remarque pas mal sur les visages ce qui peut être un peu perturbant au départ mais en fin de compte, j’apprécie le rendu.

Par contre, ce qui est bien droit, ce sont les décors ! Ils sont par ailleurs superbes, nous remarquons directement l’effort du mangaka de se rapprocher de ce qu’était Paris à cette époque-là et c’est fortement appréciable. De ce fait, ils sont beaux, correctement travaillés, c’est un plus indéniable au manga.

Et cela continue avec les tenues, la thématique oblige, elles sont véritablement splendides. C’est un régal pour les yeux de voir tous les détails apportés dans ces dernières !

 

Pour conclure, je dirai que Rose Bertin, la Couturière Fatale est un très bon manga historique qui se trouve être bien plus plaisant à lire que l’on aurait pu le croire. Porté par son personnage principal et par ses dessins, Rose Bertin vous emmènera dans les confins de Paris, immergera dans l’impitoyable monde de la mode entouré de toutes ces personnalités dont l’Histoire aura porté les noms des siècles durant.

Que vous soyez ou non initiés à la mode ou bien à la période en question, sachez que le manga se veut accessible à un grand nombre de personnes. Pas besoin d’être un féru de couture, ni un adorateur de cette période historique pour apprécier comme il se doit cette série plus qu’attrayante !

Si vous souhaitez vous procurer les tomes sur notre site internet c’est par ici !

H.

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