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Search and Destroy

Détruire pour

mieux reconstruire.

 

Search and Destroy est un Seinen écrit et illustré par Atsushi Kaneko. Publié au Japon en 2018, c’est en Février 2021 que nous le voyons arriver en France sous les éditions Delcourt/Tonkam. L’œuvre compte au total 3 tomes, dont le dernier vient tout juste de paraître chez nous !

 

Avant de commencer ce titre, il est bon de rappeler que l’auteur réinterprète Dororo de Osamu Tezuka mais dans un univers de science-fiction cette fois-ci. Si l’œuvre d’origine vous intéresse, en plus du manga dont une édition prestige est sortie en début d’année chez Delcourt/Tonkam, vous avez également deux adaptations anime, celle de 1969 et un remake en 2019 disponible sur Amazon Prime Video.

Après une terrible guerre civile, les “creech”, robots créés en masse pour la guerre, déambulent dans la ville de Hachisuka, rejetés par les humains qui se font désormais appeler les “Hu”. Mais, dans ce nouveau monde, tous les creech n’ont pas la même vie, certains gérant des trafics leur rapportant gros et les mettant en quelque sorte en sécurité. La plupart d’entre eux vont cependant attirer la colère de Hyaku qui cherchera envers et contre tout à récupérer ce qui lui appartient de droit.

 

On part sur de la science-fiction avec “l’évolution” des Hommes en machines, que ce soit les creech, qui sont entièrement mécaniques si je puis dire, ou les humains, ceux sans ajouts ou ceux avec des membres mécaniques. Il y a un peu de tout dans ce monde-là et dans cet univers mais ce sont bien les Hu qui sont placés en haut de l’échelle, les creech étant considérés comme de la ferraille devenue inutile.

Toutefois, ce n’est que partie remise puisque ces derniers ne se laissent pas du tout faire, si beaucoup d’entre eux vivent dans la rue et la crasse, les gangs, eux, mettent à profit leur côté mécanique.

 

 

On a donc très vite cette dualité Homme / Robot avec tout ce que cela implique, ségrégation, haine et j’en passe et des meilleurs. Cependant dans tout ça une personne vient ajouter un peu plus de désordre, il s’agit de Hyaku. Elle est difficilement définissable, à la limite entre les deux, elle apparaît aux yeux des autres comme une bête féroce et sale, et ce n’est pas sans raisons ! Son mode de vie ainsi que sa rage la pousse à agir ainsi et par ailleurs sa quête l’y oblige aussi d’une certaine manière.

En effet, son but est de retrouver 48 parties de son corps qui lui ont été dérobées pendant son enfance. Ceci aboutit à une haine immense en elle, ainsi qu’à du charcutage de creech voleur d’organes ! Il faut bien récupérer ses parties manquantes… Si là les tabous ne sont pas violés… Même dans leur monde, cela constitue -en théorie- un crime très grave que de s’attaquer de la sorte à un humain (supériorité oblige).

L’histoire se veut assez gore, le respect pour le corps y étant absent, il faut s’attendre à du démembrement, du découpage pas très propre et à du rafistolage façon Frankenstein !

C’est lors d’un de ses massacres qu’elle fait d’ailleurs la rencontre de son “acolyte” qui n’en est pas encore un ; Doro.

Ce dernier a une vie bien misérable, vivant dans les égouts avec la faible chaleur des rats l’entourant dans son sommeil, il survit en volant ce qu’il peut dans la rue. C’est comme ça que Kick, le parrain d’un gang, l’attrape et essaie de le tuer. Et c’est à ce moment précis que, sans vraiment le vouloir, Hyaku le sauve en détruisant le parrain et en récupérant ce qui lui appartient.

 

“48 créatures m’ont volé tout ce que j’avais… Mon corps, mon cœur… Tout. Alors je vais les chercher… les détruire… et reprendre ce qui m’appartient pour redevenir moi-même !”

– Hyaku

 

Hyaku apparaît certes comme un monstre, mais Doro ne s’y attarde pas vraiment, après tout lui-même était traité comme tel, sur ce point ils se ressemblent bien. Elle ne parle pas beaucoup, car une seule chose l’intéresse, sa chasse. Après tout, elle était plus habituée à parler avec celui qui l’avait recueilli, Tsukumo. C’est lui qui l’a aidé en grande partie, et qui l’a nommé. Nom pas choisi au hasard d’ailleurs, Tsukumo signifie 99, quant à Hyaku, cela signifie 100, dans l‘histoire, il le justifie en disant qu’elle était de son point de vue meilleure que lui. Toutefois on peut y voir d’autres significations. Le chiffre 100 pourrait représenter une complétion, comme le fait qu’elle doit chercher ce qui lui manque pour être à 100%, pour être entièrement elle. C’est une véritable quête de recherche de soi-même et dans quelque chose d’encore plus profond que sa seule apparence.

 

 

Pour ce qui est des dessins, c’est à l’image du récit : particulier. Dans un sens positif toutefois, puisque cela entre parfaitement en harmonie avec l’histoire et l’univers. On y voit bien ce côté post-apo, science-fiction et la froideur du temps se fait même ressentir. Le chara-design reprend le côté sale du monde, ils ne sont pas beaux, ils sont laids, abîmés par la guerre et désormais abandonnés. De ce point de vue, l’auteur fait parfaitement ressortir tous ces points.

 

En conclusion, je ne peux que vous le conseiller, ayant aimé Dororo, cette réinterprétation est un plaisir à lire, on y découvre un univers très différent alors qu’ils partagent la même quête. Le côté SF y est excellent et rend correctement honneur au titre d’Osamu Tezuka. Qui plus est, ce n’est qu’en trois tomes, faites cependant attention, âmes sensibles s’abstenir car Hyaku ne fait pas dans la demi-mesure !

Si vous avez aimé Dororo, je pense que vous allez adorer ! Et si vous ne connaissez pas l’œuvre d’origine, cela vous demandera seulement un peu de temps d’adaptation pour bien tout comprendre mais à la fin, vous y verrez aussi clair que de l’eau de roche !

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H.

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