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Spirits Seekers

Cohabitation

difficile entre

proches

opposés… 

 

Spirits Seekers est un Seinen de Onigunsou qui possède actuellement 12 tomes au Japon et 8 en France. Ce manga est édité chez nous par les éditions Pika depuis Septembre 2019.

Dans ce monde existe des Marebito, des esprits de l’au-delà qui peuvent parfois s’égarer et finir dans notre monde. Ils hantent alors un objet et deviennent des Tsukumogami. C’est l’un d’eux qui a un jour causé la mort du frère et de la sœur de Hyôma Kunato. Ce dernier les hait mais il est contraint de vivre à leurs côtés sous le toit de Botan Nagatsuki, une jeune femme les considérant comme sa famille…

Il va donc être question de confrontation de points de vues dans cette série. L’un a grandi avec le poids de la mort de sa famille sur la conscience et l’autre avec l’amour de ces Tsukumogami qu’elle considère comme sa famille. Deux visions diamétralement opposées pour deux vies complètement différentes.

Hyôma est ce que l’on appelle un Sænome, il est un gardien de la paix entre le monde terrestre et l’au-delà. Cependant le boulot n’est pas d’éradiquer les Tsukumogami, loin de là. En effet, le but premier et de régler les affaires de façon pacifique, la plupart des Marebito qui se sont retrouvés ici bas sont là par hasard et bon nombre d’entre eux souhaitent simplement retourner d’où ils viennent. Certains cas plus rares veulent s’acclimater à ce monde et y vivre aux côtés des humains. Quant à d’autres… ils se tournent vers le mal et attaquent les humains. Même si ces cas sont plus rares, Hyôma, lui, ne souhaite pas courir le moindre risque et préfère les sceller par la force en les tuant immédiatement, Tsukumogami inoffensifs ou non. Toutefois, Zôhei Kunato, son grand-père, ne l’entend pas de la même manière et veut faire comprendre à son petit-fils qu’il ne faut pas qu’il reste bloqué dans son passé et qu’il apprenne à ne pas condamner l’ensemble des Tsukumogami. Pour ce faire, il est envoyé dans la résidence de Botan Nagatsuki qui vit au quotidien avec six Tsukumogami qu’elle considère comme sa famille.

 

 

En connaissant la haine de notre protagoniste, on se doute que cette cohabitation sera compliquée et… c’est le cas. Dès leur première rencontre, le ton est donné et les relations sont au plus mal. Après un ultimatum de Botan, Hyôma se voit reprendre du poil de la bête et ne compte pas laisser tomber. Il est chez elle en tant qu’observateur et doit à tout prix remplir sa mission sous peine de ne plus pouvoir exercer, ce qui mettrait à mal sa quête de vengeance. En grimpant les échelons il sera capable de retrouver le Tsukumogami responsable de la mort de son frère et de sa sœur.

 

“Vivre auprès d’eux t’apportera beaucoup de choses. Ces Tsukumogami vivent depuis longtemps avec des êtres humains… Ce sont vraiment des cas exceptionnels. À toi de comprendre les liens qu’ils ont tissés avec les hommes…  à toi d’en faire l’expérience et tu considèreras les Tsukumogami sous un nouveau jour…”

– Zôhei Kunato.

 

La situation dans ce tome est donc assez étrange, il va faire “amis-amis” avec des Tsukumogami tout en en éliminant d’autres de la même espèce afin de tuer celui qui hante son esprit depuis trop longtemps. Eh bien on peut parler de situation atypique ! Bien que pas si inhabituelle que ça.

On nous montre un monde ni tout blanc, ni tout noir, ce qui est toutefois très agréable. Certains personnages sont manichéens mais ce sont des secondaires, voire des tertiaires. Dans l’ensemble on nous présente que chacun, à sa façon, est humain, ou en tout cas ils sont comme ils sont avec un cœur, des sentiments et des pensées. Un jour quelqu’un a dit “je pense, donc je suis” et il avait raison, Humain comme Tsukumogami pensent et ils sont. Des divergences d’opinions les tiraillent mais c’est également ce qui les rend plus humains.

Parfois Hyôma semble plus inhumain que n’importe quel Tsukumogami alors qu’à côté certains de ces “monstres” d’après lui sont au final attendrissants et possèdent un grand cœur, soucieux des autres et de leur bonheur. Et ça, on ne peut pas le leur enlever. Humain ou Tsukumogami, il y en a des gentils, des méchants et d’un peu tout à la fois, l’auteur joue sur ce gris qui rend le tout si complet et complexe.

 

“Nous avons un coeur, qui ressent des choses… On voudrait bien que tu le voies ! Et arrête un peu de nous transpercer du regard !”

– Suzuri

 

Le premier tome servant principalement à introduire tous ces personnages, on se rend bien compte de leurs différences et de leurs similitudes. On aperçoit alors au sein des Tsukumogami de Botan, un Nagi certes impulsif mais parce qu’il prend les choses très à cœur. On va avoir un Suzuri, dragueur, enjoué, mais qui semble cacher un mal en lui et il me fait d’ailleurs un peu penser à Masaomi Kida dans Durarara. Il y a également l’inflexible qui est dans le fond plutôt différente que ce qu’elle laisse croire à travers son masque.

Ils ont tous quelque chose à raconter, ils ont tous des pans de personnalité bien à eux et surtout, ils ne se contentent pas d’être “bon” ou “mauvais” mais au contraire quelque chose de bien plus complexe et en soit, bien plus humain. Tout comme Hyôma n’est pas qu’un garçon haïssant les Tsukumogami sans être capable de voir autrement, même si pour l’instant il est coincé là dessus, il aura certainement bien plus à offrir dans le futur que cette vision unilatérale qui le piège.

 

 

Enfin, pour ce qui est des dessins, c’est très sympa à l’œil et ce, tout au long du tome ! En grande partie grâce aux chara-designs très efficaces de l’auteur. On peut décréter un manque de décors mais difficile d’en vouloir à l’auteur, seul, avec ses délais serrés. Malgré cela, Onigunsou nous offre certaines planches qui ont reçu beaucoup de soin, notamment dans les scènes d’action avec des pages vraiment belles et marquantes ! Hyôma dégage quelque chose de très fort via les dessins, surtout vers la fin du tome où il monte d’un cran et devient assez impressionnant !

Mon avis final sur ce premier tome est globalement positif. Je pense qu’il pourrait plaire à des fans d’œuvres comme Jujutsu Kaisen ou bien Stranger Case, bien qu’assez différents, certains points relatifs à ces titres pourraient vous passionner.

Si tout ce qui concerne les esprits vous attire, foncez, vous ne devriez pas être déçu. En plus les couvertures sont très jolies !

Si le concept initial est du déjà vu, l’auteur a su, en partie grâce à ses personnages, se démarquer et  proposer une histoire qui a de quoi susciter notre intérêt.

Et maintenant… Les recettes du Pass’Lun’ !

  • Retirez les préjugés sur les esprits et ne soyez pas aussi fermé d’esprit que Hyôma !
  • Les petites musiques traditionnelles chinoises vont très bien avec la lecture pendant une bonne partie du tome.
  • Gare cependant aux scènes d’actions qui méritent des sons bien plus énergiques !
  • Ne lâchez pas les personnages des yeux ! (Ils en ont de très beaux)
  • Prenez le temps de réfléchir sur ce qu’ils disent et font, leurs divergences sont instructives !

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H.

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