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Shigurui

Un tournoi cruel 

 dans un Japon 

      sadique

/!\ Présence de scènes gores et de nudité /!\

Shigurui est un Seinen de Norio Nanjoau scénario et Takayuki Yamaguchi au dessin. Il a été publié en 2004 au Japon et a eu une première édition chez nous en 2006. Meian nous offre une toute nouvelle édition avec une nouvelle traduction et adaptation ainsi qu’un papier de qualité supérieure. Le tome un et deux sort chez nous en Février 2021.                                                                                                                                                              L’histoire se déroule en l’an 6 de l’ère Kan’ei, au début de la période Edo, au château de Suruga. Un tournoi d’épéistes est alors organisé et le Seigneur du château demande à ce qu’il se fasse avec de véritables armes au lieu d’armes en bois comme habituellement. Débute alors un combat fatal entre deux épéistes aussi beaux qu’implacables, s’affrontant avec leur corps meurtri dans un tournoi tabou.                                                                                                                                        

Pour commencer, parlons de la composition du tome. On a tout d’abord un premier chapitre introductif qui se déroule dans le présent, où on voit probablement l’homme qui a mis en place ce tournoi cruel se faire exécuter. Puis on a un premier saut dans le passé, où on nous présente la mise en place et le début du tournoi, ainsi que nos personnages principaux. A partir du second chapitre on se retrouve encore une fois dans le passé où l’on va découvrir plus en détails leur histoire et l’origine de leur haine et de leurs blessures. On a donc un récit un peu atypique qui part de plus en plus loin dans le passé pour nous raconter toute l’histoire et on peut se douter qu’à la fin on verra enfin l’affrontement entre les deux protagonistes.                                                                                                                                           

 C’est un manga très intéressant pour en apprendre plus sur l’histoire des samouraïs, des dojos et tout ce qui les entoure et en même temps, ça peut paraître un peu compliqué à comprendre par moment, puisque le code des épéistes de l’époque est quand même bien particulier. Personnellement je n’ai pas connu la première édition et je découvre donc l’œuvre avec cette deuxième et même si elle peut avoir un peu vieillie je la trouve néanmoins passionnante. Dès le premier chapitre j’ai voulu en savoir plus. Peut-être est-ce une curiosité morbide car on a là un titre qui n’hésite pas à nous présenter des moments gores, parfois peut-être un peu exagérés, mais qui reflètent probablement bien la réalité de l’époque. On se retrouve captivé par ce gore, par les blessures des combattants et ce, dès le premier chapitre avec l’épéiste manchot et l’aveugle boiteux.                                                                                                                                                                                                                                                                      

On peut dire qu’on atteint le summum du sadisme avec ce Seigneur qui décide que le tournoi se ferait avec de véritables épées et non des épées en bois comme le veut la tradition. Cela n’empêche pas que si vous êtes fan d’Histoire et notamment de la période des samouraïs, ce titre saura vous ravir par son gore, sa cruauté et cette envie de présenter une partie du code des samouraïs. On peut d’ailleurs noter que si avec certaines œuvres comme Samouraï Usagi, Mugen no Junin, ou encore Samurai Champloo  on découvrait une partie de ce code, parfois se ramenant plus au Bushi qu’au Samouraï, ici on a vraiment la cruauté et le sadisme de l’époque qui ressort, le tout dans une approche différente et très réaliste.                                                                                                                                                    

Pour finir, on voit bien que l’œuvre est tirée d’un roman puisqu’on reconnaît bien le côté narré de l’histoire qui apporte un charme au titre qui me plaît tout particulièrement. Je trouve que Shigurui est très bien raconté et donc très bien écrit ce qui nous pousse encore plus à être transporté dans l’atmosphère pesante.

Le système féodal dans sa forme parfaite se compose d’un petit nombre de sadiques, et d’un grand nombre de masochistes

 – Narration

L’excellente écriture, l’histoire réaliste passionnante et la présence d’un gore assez extrême en font vraiment un titre à découvrir et à apprécier. Je ne peux que vous le conseiller si vous êtes un peu curieux de l’époque des samouraïs et que vous recherchez un côté sombre et réaliste.

Pour ce qui est des traits du dessinateur, ils ont un peu vieillis mais restent plutôt réalistes et surtout très détaillés. C’est assez captivant d’observer les muscles travaillés des personnages et l’horreur des scènes plus gores. Je trouve que le dessin est très détaillé et qu’il colle parfaitement bien à l’époque décrite. Finalement, le fait qu’il ait un peu vieilli ne dérange pas tant que ça. C’est un style plutôt particulier qu’il faut aimer et s’habituer à voir mais on ne peut pas dire qu’il n’est pas détaillé et puissant, tant les scènes d’action sont impressionnantes. Je trouve que même les décors et le détail des planchers est intéressant à observer et franchement, je ne pourrais rien reprocher sur ce point au dessinateur.

 

Enfin, pour ce qui est des personnages, ce sont des samouraïs alors ne vous attendez pas à des canons de beauté. Ils ont des blessures pour “embellir” leur corps mais aussi pour le renforcer, des musculatures impressionnantes et n’hésitent pas à séduire la gente féminine. Pour les plus aguerris d’entre eux ou les plus masochistes, à vous de voir, ils n’ont pas peur d’être blessé et se donnent à fond pour leur dojo et leur maître. On part tout de suite loin du samouraï idéalisé super beau qui aime juste respecter plus ou moins les codes. Là, on a une représentation réaliste et parfois même cruelle de ce qu’était un samouraï, et les combats entre Gennosuke Fujiki et Seigen Irako, que ce soit celui du présent ou celui du passé, promettent d’être passionnants, l’un parce qu’on a l’affrontement de deux hommes pour devenir chef de clans, l’autre car on a l’affrontement de deux estropiés qui se vouent une haine sans merci. 

 

En conclusion, on peut dire que Shigurui est une œuvre historique cruelle et gore, mais passionnante, avec des dessins à couper le souffle et des personnages déterminés. Cette nouvelle édition nous offre une nouvelle adaptation et traduction ainsi qu’un meilleur papier qui sont la bienvenue et qui, j’espère, vous tentera d’acheter. Personnellement c’est un grand oui pour le moment et j’espère que ce sera toujours le cas pour les prochains volumes. L’œuvre fera un total de 10 volumes donc ça ne sera pas non plus une énorme série, en espérant vous avoir convaincu, je vous souhaite une bonne découverte et une bonne lecture !

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L.

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