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Men’s Life

Quand une fille doit

surpasser sa 

phobie sociale en

prenant la place de

son frère

 

Men’s Life est un Shojo d’Ayu Watanabe notamment connue chez nous pour L-DK. Il est paru au japon en 2018 en 4 tomes et le premier volume sort chez nous en Novembre 2020 chez Pika.

 

 

En rentrant chez lui pour les vacances, Yûta, interne au lycée, supplie sa soeur jumelle introvertie, Mio, de prendre sa place pour qu’il puisse suivre sa dulcinée dans son voyage. Cet échange va néanmoins se révéler difficile pour cette jeune fille effrayée par les gens et timide, d’autant plus en prenant le rôle de son frère extraverti et pétillant. Elle décide pourtant de relever le défi, faisant de son mieux pour ne pas se faire démasquer, mais c’était sans compter sur le partage de chambre imprévu avec Rin, un camarade du club de volley plus âgé et sûr de lui.

 

Mio se retrouve donc à remplacer son frère pour une journée initialement, alors qu’elle a l’air de souffrir de phobie sociale puisqu’elle suit ses cours par correspondance. Ce doit donc être une situation très compliquée et épuisante mentalement pour elle et je trouve le frère totalement égoïste pour ça. En plus de vivre une situation stressante, elle ne peut pas être elle-même au risque de se faire démasquer, et doit donc jouer le rôle de son frère qui a un caractère totalement opposé au sien.

Si le scénario est du déjà vu, on peut dire que le côté phobie sociale de Mio amène une pointe d’originalité non négligeable, puisqu’on a un personnage qui n’arrive pas à jouer le rôle de son frère à cause de sa peur des gens et de sa peur d’être blessé. L’échange entre eux deux ne semble donc pas aussi facile que dans certaines autres histoires du même style, surtout que Yûta est dans le club de volley et que Mio n’a certainement pas le même niveau que lui, voire, ne sait même pas jouer au volley.

Je ne veux pas côtoyer de gens. Je ne veux pas affronter de réactions négatives. Je ne veux pas être blessée. Je veux retourner dans ma chambre.

– Mio

Cette œuvre me fait penser à Ikemen desu ne qui était un drama où la fille prenait la place de son frère dans un groupe de musique, mais avec l’ambiance de Parmi eux ou Hanazakari no Kimitachi e au japon, où la fille se retrouve dans un lycée pour garçons. C’est pour dire à quel point le genre crossdressing a été fait et à quel point il est facile de trouver des similitudes entre les différentes adaptations, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose puisque ça ajoute un petit intérêt et une espèce de mini jeu où on chercherait à quelle œuvre comparer tel manga.

Pour en revenir à notre scénario, je trouve cependant que pour quelqu’un d’effrayé, Mio change bien vite d’avis en souhaitant prendre la place de son frère pour plus qu’une journée. Même s’il y a potentiellement un coup de foudre de sa part envers Rin, je trouve ça un peu gros à faire passer comme déclic et dommage qu’on laisse si vite de côté le fait qu’elle souffrait de phobie sociale et qu’elle restait chez elle. Le point que je trouvais original est vite perdu et on a juste l’impression de voir une fille un peu timide, ce qui est plutôt banal dans un Shojo.

Dès qu’elle semble découragée, regarder Rin ou passer du temps avec lui lui remonte le moral alors qu’elle le connaît à peine. Même pour un coup de foudre je trouve ça dommage que le côté “j’ai peur des gens et d’être blessé” soit si peu présent. Si mio avait vraiment peur, même en voulant se surpasser il y aurait de gros ratés, de longs moments où elle serait dans le noir, même avec une personne qu’elle aime à ses côtés.

Au moins il reste toujours la difficulté à s’intégrer et à agir comme son frère auprès de ses amis qui la met régulièrement dans des situations délicates où elle doit choisir que faire pour ne pas être démasquée.

Autre déception pour ma part: Le fait que Ayu Watanabe n’a pas su se renouveler au niveau du dessin. Les chara design sont assez commun voire même un peu ancien dans le style des années 2000, ce qui est un peu un mauvais point pour un manga de 2018. Ils n’apportent pas cette originalité et nouveauté qu’on souhaiterait voir. Les décors sont également simples et parfois un peu trop blanc à mon goût. Je trouve que le style d’Ayu Watanabe a trop vieilli et qu’elle n’a pas su se renouveler et se démarquer dans son temps.

Pour ce qui est des personnages, on en voit beaucoup en coup de vent dans ce tome et je me demande si on sera capable de les connaître davantage en 4 tomes. On peut néanmoins parler de certains d’entre eux comme Yûta le frère jumeau de Mio que je trouve insupportable et égoïste puisqu’il part suivre la fille qu’il aime en Australie sans penser au bien être de sa sœur. C’est probablement le personnage que j’ai le moins apprécié et je suis bien contente de ne pas l’avoir beaucoup vu.

La mère des jumeaux m’a plutôt plu en comparaison à son frère. Je la trouve aimante et enjouée mais surtout très compréhensive envers ses enfants. C’est une bonne mère d’après moi qui prend la maison en main en l’absence de leur père qui, je suppose est décédé ou absent.

Mio quant à elle est un personnage qui me déçoit un peu. Elle a peur des gens, reste enfermée chez elle et doit du jour au lendemain devenir son frère et vivre entourée de gens qu’elle ne connaît pas. Elle change quand même plutôt vite de comportement, ce que je trouve maladroit parce qu’on nous dépeint un personnage effrayé par les gens et qui finalement arrive à sortir et à parler avec des personnes avec juste de la timidité. Je trouve ça dommage que la psychologie qu’on nous présente au début, où elle a peur et veut rentrer chez elle, ne soit pas plus poussée, j’aurai considéré cela bien plus intéressant. D’après moi une personne avec une phobie sociale n’aurai pas si rapidement la détermination pour se dépasser et surpasser sa peur et qu’elle soit amoureuse ou non, il y aurait plus d’hésitations et d’échecs.

Enfin, parlons un peu de Rin, un personnage que j’ai du mal à cerner. C’est une personne directe et blagueuse. Il paraît impulsif au premier abord mais semble pouvoir mettre Mio en confiance malgré elle. Il est également totalement crédule aux mensonges de Mio mais aussi protecteur. Soit il a totalement compris qui était vraiment Mio, soit il est étrangement gentil et tactile avec des garçons.

J’ai un peu l’impression que le rapprochement entre les deux protagonistes est très rapide voire forcé par l’auteur et c’est bien dommage. En même temps, j’ai un peu de mal à cerner leur relation puisque durant une scène Rin va être tout gentil et protecteur, et la scène d’après il va être direct et impulsif.

Le rapprochement entre eux deux permet néanmoins des scènes mignonnes voire parfois amusantes, ce qui est un bon point et qui rend la lecture plus légère et attrayante. On finit par apprécier de voir Mio s’accrocher à Rin et avancer grâce à lui et pour lui, ce qui rattrape une peu le côté juste timide et non plus effrayé de Mio qui m’a déçue.

 

En conclusion je dirais que vu que c’est une œuvre en 4 tomes, pourquoi pas l’acheter. Elle reste tout de même assez banale et maladroite au niveau des relations et de l’écriture des personnages. J’ai peut être été dure avec ce manga mais je vous avoue que j’en attendais peut être un peu trop venant de l’auteur et que je finis assez déçue du résultat. Ça reste quand même une lecture qui se lit tranquillement même si elle n’est pas transcendante. Ce n’est clairement pas la meilleure œuvre de l’auteur et je vous conseillerais de vous lancer dans L-DK si vous ne l’avez pas lu, c’est un manga d’Ayu Watanabe que je trouve bien mieux réussi et bien plus dans l’air de son temps, et qui est disponible également chez Pika en 24 Tomes.

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L.

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