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De l’autre côté de l’horizon

Tout quitter pour 

une vie plus calme



De l’autre côté de l’horizon est un Seinen de Nakamura Hinata, publié au Japon en trois tomes en 2018. Il nous arrive en France aux éditions Delcourt/Tonkam dans la collection Moonlight en Février 2021.

 

On y suit l’histoire de Miyake Asuka, un jeune homme de 26 ans vivant à Tokyo qui se tue à la tâche au travail. Un jour, il fait un malaise sur le chemin du travail et décide de tout plaquer. Il se voit alors offrir la gérance d’un bureau de poste sur l’île de Tsukinowa où il va réapprendre à vivre une vie plus calme et à reprendre goût à celle-ci.

Comme dans La Sorcière Invincible on a ici un personnage épuisé par le travail et la pression de la société japonaise qui le pousse à faire toujours plus d’heures supplémentaires et à se tuer à la tâche. Contrairement à elle par contre, le personnage principal a su dire stop avant que tout n’aille trop loin et qu’il ne meurt d’épuisement. On peut également le comparer à Barakamon puisque comme Handa, Miyake part loin des grandes villes pour se ressourcer et découvrir un tout autre horizon qu’il ne soupçonnait pas.

C’est un manga sur le ressourcement d’un homme épuisé par le monde du travail tokyoïte frénétique. On a un personnage habitué à travailler sans cesse, qui se retrouve soudainement avec du temps pour se reposer et on voit qu’il est d’abord perdu, qu’il lui faut un moment d’adaptation pour réapprendre à vivre une vie calme à un rythme bien plus posé. Durant le premier chapitre on a alors des moments assez amusants où Miyake est dépassé par la vie au ralenti et imprévisible d’un village où une urgence n’en est pas forcément une et où conduire en camionnette quand on l’a jamais fait ne pose pas de problèmes.

 

Il y a encore quelques jours mon rythme de vie était absolument frénétique. À présent, je vis sur une île, sans activité pour le moment. Dans un mois je deviendrai le directeur du bureau de poste. La vie est pleine de surprises…

 – Miyake

 

Ce manga est le retour au calme d’un jeune homme qui a été trop emporté dans le tourbillon de la vie et du travail. On y suit alors ses moments de vie, on y voit son évolution aussi bien mentalement, que physiquement avec la disparition de ses cernes. On le voit progresser dans la famille Watari chez qui il loue une chambre et tout comme lui on observe cette petite famille de campagne qu’il fait parfois évoluer par ses paroles, et les Watari le font progresser lui-même dans la vie et dans ses propres problèmes de famille.

On contemple des scènes de vie bien plus calmes qu’à Tokyo et probablement que notre vie à nous, et c’est un véritable ressourcement aussi bien pour le personnage principal que pour nous au final. Cette œuvre a quelque chose de reposant, aussi bien dans l’histoire qu’elle raconte que dans ses décors contemplatifs et ses scènes à couper le souffle, ou encore que ses personnages remplis de gentillesse.

Il y aura bien quelques problèmes de famille qui seront évoqués, mais le manga ne semble pas pour le moment avoir pour vocation de créer des éléments perturbateurs qui accéléreraient l’histoire. Celle-ci se déroule au rythme calme de l’île de Tsukinowa comme pour nous ressourcer nous aussi et nous faire voyager. C’est un bon titre à lire si vous avez vous aussi envie de tout plaquer et de partir loin de votre ville. L’atmosphère qui s’y dégage est reposante et si le père d’Hiyoko m’a paru quelque peu détestables au premier abord, tous les personnages sont finalement tous emplis d’une bonté et d’une gentillesse qui vous apaisera, bien loin des visages stoïques tokyoïtes et des obligations des grandes société japonaises.

 



En effet, parlons un peu des personnages, et principalement des Watari et de Miyake, ainsi que de la relation qu’ils développent.

Le grand-père Watari tout comme la tante semblent des personnes posées et emplies de gentillesse qui ne veulent que le bien des gens qui les entoure. Leurs paroles sont réconfortantes et inspirantes, que ce soit pour notre personnage principal que pour Hiyoko. Régulièrement, ils font réfléchir les autres personnages et apportent une touche attendrissante à l’œuvre de par leur gentillesse.

Watari Hiyoko est une lycéenne qui ne souhaite pas aller à l’université. C’est un personnage un peu enfantin mais serviable qui aime faire son petit boulot de facteur. Même si elle essaie de ne pas le montrer, elle semble aussi perdue que Miyake ne l’était durant sa vie Tokyoïte. On voit qu’elle a beaucoup de questions, de souffrances et d’hésitations en elle et qu’elle n’ose pas dire ce qu’elle veut réellement faire. Sa rencontre avec Miyake et la relation qui se développe entre eux lui permet de se remettre en question et de trouver des solutions à ses problèmes. J’espère qu’elle réussira à découvrir et à assumer ce qu’elle veut faire dans sa vie.

Enfin, Miyake Asuka est, comme je l’ai dit plus haut, un ancien tokyoïte de 26 ans qui suite à du surmenage, décide de changer totalement de vie. C’est un personnage au départ peu sûr de ses choix, qui a peur de ne pas rentrer dans le moule de la société japonaise et par conséquent de se faire rejeter de sa famille et de ses amis. Pour lui, avoir un bon travail est quelque chose de très important et cela semble être le cas pour ses parents aussi qui ne paraissent pas d’accord avec son nouveau choix de vie, du moins au départ. Je trouve cependant qu’il a fait le bon choix en venant à Tsukinowa, puisqu’il va enfin pouvoir vivre une vie décente, y reprendre goût et s’amuser. C’est un personnage qui réfléchit beaucoup et qui fait bouger les choses dans la famille Watari par ses paroles et le tout sans le vouloir forcément. Il ne veut pas paraître trop curieux et intrusif puisqu’il n’a aucun lien de parenté avec eux mais je pense qu’il finira par être un membre à part entière de cette famille.

Miyake et Hiyoko entretiennent une relation assez particulière. Miyake donne des leçons de vie et fait réfléchir Hiyoko qui peut être impulsive de par son jeune âge. Hiyoko, elle, pousse Miyake à sortir de sa coquille et à s’adapter à sa nouvelle vie, tout en l’aidant indirectement à surmonter ses démons. Ils se tirent tous les deux vers le haut et progressent ensemble en toute amitié.

 

Pour ce qui est des dessins, franchement c’est magnifique, j’adhère totalement. Les chara-designs sont agréables, les expressions des personnages sont détaillées. On a également des planches lisibles et logiques et surtout des décors magnifiques et un souci du détail dans les traits assez prenant. Le dessin participe ici énormément à l’ambiance posée et contemplative et est clairement un gros plus pour l’histoire, la mettant totalement en valeur. Vous trouverez rien que dans le tome un plus d’une planche magnifique aussi bien par les décors que par les messages qui y sont transmis ou encore par les expressions qui y sont dessinées.

 

En conclusion, De l’autre côté de l’horizon est un manga qui vous permettra de vous évader et de vous ressourcer tout comme il réconforte notre personnage principal. C’est une bouffée d’air frais qui propose une contemplation lente et agréable de la vie sur l’île de Tsukinowa en comparaison avec la frénésie Tokyoïte. C’est un titre plein de poésie et de douceur qui vous reposera aussi bien l’esprit que les yeux par son scénario calme, ses personnages adorables et ses planches somptueuses. Ce manga est une très belle découverte en trois tomes qui saura en ravir plus d’un par l’ambiance qui s’y dégage.

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L.

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