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A Certain Scientific Railgun

Il y a comme qui

dirait de l’électricité

dans l’air…

 

A Certain Scientific Railgun est un Shônen écrit par Kamachi Kazuma et dessiné par Fuyukawa Motoi. Sorti initialement en 2007 au Japon, l’œuvre est toujours en cours avec 16 volumes. En France, cette licence arrive sous les éditions Noeve Grafx avec les deux premiers tomes en Juillet 2021.

Misaka Mikoto est une jeune Esper dans la cité académique où elle étudie dans le prestigieux lycée de Tokiwadai. Elle est une vedette grâce au fait qu’elle fait partie des septs niveaux 5 de la cité, ce qui fait d’elle l’une des plus fortes. Accompagnée de l’une de ses amis, Shirai Kuroko, elle va mettre de l’ordre dans la ville aux côtés de “Judgment”, une organisation faisant régner la loi.

Avant toute chose, il faut savoir que ce manga n’est pas “seul”. En effet, il existe dans la même lignée A Certain Magical Index disponible aux éditions Ki-oon. Ces deux œuvres se passent dans le même univers avec une temporalité similaire qui se chevauche parfois, mais dont le protagoniste n’est pas le même. Toutefois, bien que ces deux titres ne racontent pas la même histoire, ils sont plutôt indissociables et tout autant importants. Vous pouvez néanmoins n’en lire qu’un sur les deux, cela ne posera pas tellement de soucis pour la compréhension du récit.

Tous ces titres existent également en adaptation anime où vous aurez même le droit à une troisième histoire qui se concentre sur un autre personnage très sympathique qui est considéré comme le plus fort de la cité académique !

L’univers des To Aru (nom original) est donc très large et complet. Pourtant l’auteur arrive tout de même aisément à introduire son monde. Que vous connaissiez bien ou que vous soyez néophyte de la série vous ne serez pas perdu en commençant la lecture par celui-ci. La Cité Académique est rapidement présentée avec les détails qu’il faut afin de comprendre ce monde.

Nous avons donc une ville fortement peuplée avec pas moins de 2,3 millions d’habitants dont plus de 80 % d’étudiants esper. Nous savons également que cette dernière est très en avance sur son temps si on la compare aux autres villes du monde, puisqu’il s’agit en réalité d’une sorte de cité “test”. C’est un peu comme la “ville” créée par Toyota au Japon, mais tout de même en plus stylée !

Étant donné le nombre important d’esper, un système de classification a vu le jour avec notamment un niveau de puissance selon les pouvoirs de la personne. Les niveaux vont actuellement de 0 à 5. 5 est pour le moment le niveau maximum dont fait partie Misaka Mikoto, notre héroïne. Ce point est très important dans la série, que ce soit pour Railgun ou pour Index car beaucoup d’éléments vont tourner autour des ces niveaux et sur la “flexibilité” que peut avoir ces cases pourtant si fermées. On peut voir ça rien qu’avec ce premier tome qui nous expose déjà plusieurs problèmes vis-à-vis de ce système. On va voir que celui-ci, qui peut s’apparenter au rang social, fait naître de la jalousie envers les plus forts. Ils sont vus comme des êtres exceptionnels à qui tout réussit, bien que l’auteur s’efforce de mettre en avant le fait que ces personnes ont travaillé très dur pour en arriver là et qu’au début ils étaient niveau 1.

Ce détail aussi est important, la notion de travail et de persévérance est rabâchée sans cesse, en travaillant avec ardeur et discipline n’importe qui peut arriver à monter de niveau. Malgré ça, on ressent rapidement le fossé entre les pouvoirs qui nous font nous poser des questions quant à tout cela.

À contrario, plutôt que de mettre l’effort dans l’avancement de son pouvoir, on peut voir dans ce premier tome que certaines personnes recherchent le moyen de faciliter l’accès à un plus grand pouvoir sans avoir à donner de leur personne. On voit également quelles conséquences cela a sur les gens qui, par frustration, cèdent à la tentation.

En plus de cela, un dernier point est en partie traité, c’est celui de l’imprécision de ce classement. Ce sujet est quasiment intégralement abordé via un personnage en particulier qui n’est autre que le protagoniste de A Certain Magical Index, Kamijô Tôma. Vous apprendrez très vite qu’il a le niveau 0 à cause de son pouvoir qui ne correspond pas au barème de notation. Ceci souligne donc le problème de noter chaque pouvoir selon une certaine norme alors que chaque personne est différente et possède un pouvoir qui lui est propre ou quasiment. Tout ceci est un sujet assez récurrent de la série avec plusieurs intrigues qui s’installeront dans le futur mais vous aurez tout le temps de les voir.

 

 

Ce n’est pas seulement ce thème qui est traité dans la série ni dans ce premier tome. En effet, une ville avec autant de pouvoirs en circulation est difficile à “contrôler”. Pour ce faire, la ville est parsemée de robots qui tentent de prévenir des crimes mineurs, pour les crimes plus graves un organisme du nom de “Judgment” a été créé. Ces agents vont donc patrouiller régulièrement en ville afin de s’occuper de tout un tas de soucis et notamment ceux des espers qui causent du grabuge. De la même manière que dans My Hero Academia vous avez des débordements à cause de personnes qui possèdent des pouvoirs mais les utilisent de façon à satisfaire leurs propres désirs.

Ces différents thèmes sont en principe traités au cours d’enquêtes et permettent également une autre approche de l’œuvre, plus psychologique, ce qui suit plutôt bien le thème principal de la série puisque le cursus vise le développement du cerveau au travers des pouvoirs. L’aspect psychologique est donc très important et fait en sorte que la série gagne en profondeur afin d’éviter que cela ne se résume qu’à une exhibition des pouvoirs de chacun. Par ailleurs, les pouvoirs sont assez intéressants puisque ces derniers ont une approche plus scientifique. En effet, c’est souvent une manipulation d’un élément en particulier où l’auteur essaie d’incorporer une certaine logique. Cela peut faire penser à The irregular at Magic High School avec le fait de traiter de façon terre à terre les pouvoirs. Par ailleurs, on retrouve des thématiques semblables dans ces deux titres, je suis sûr que si vous aimez l’un vous saurez apprécier l’autre ! Un light novel est disponible en France pour The irregular at Magic High School aux éditions Ofelbe dont nous ferons prochainement une critique !

A Certain Scientific Railgun est donc une œuvre bien complète mais nous n’avons même pas encore vraiment parlé d’une chose toute aussi importante, ses personnages.

Ces derniers ne sont pas en reste que ce soit au niveau des principaux aussi bien que des secondaires !

Ils sont attachants, bien écrits et prennent même une dimension supplémentaire quand les personnages que l’on retrouve dans les différents “To Aru” se croisent ! Je parle notamment des deux personnages les plus importants de la série, Misaka Mikoto et Kamijô Tôma qui développent une relation intéressante. Misaka, la protagoniste de cette histoire, est l’une des plus fortes de la cité et est à la fois humble comme elle peut être prétentieuse. Disons qu’elle a clairement conscience de sa puissance écrasante mais qu’elle met l’accent sur le fait qu’elle a travaillé très dur pour en arriver là. Elle fait donc office de femme forte qui ne se laisse pas faire et c’est pour cela qu’elle a du mal à accepter le fait qu’elle n’arrive pas à battre Tôma.

De ce fait, c’est un personnage très contrasté et vraiment agréable à suivre, on peut aussi bien la comparer à un “gorille” comme Maki Oze dans Fire Force, qu’à une  jeune fille mignonne. Quand je parle de “gorille” je parle principalement de son côté garçon manqué et de son impulsivité. Une petite pensée aux distributeurs de boissons…

Bien qu’elle soit vraiment la principale tête d’affiche, son amie Shirai Kuroko est également très intéressante ! Elle est une membre de Judgment et a le pouvoir de se téléporter. La grande classe quoi. Si elle n’est pas aussi puissante, elle n’en reste pas moins passionnante avec un caractère très contrasté. Elle paraît être une fille noble pour qui les règles sont primordiales et pourtant derrière ce masque elle va être totalement différente lorsqu’elle se retrouve avec Misaka. Elle se métamorphose soudainement pour devenir une sorte de “perverse” qui a du mal à contenir son amour débordant ! De ce fait, elle tantôt sérieuse et droite, tantôt incontrôlable et amusante.

Elle tient un rôle majeur dans cette série qui lui convient à merveille !

Et ça, ce n’est que le haut du panier puisque derrière il y a d’autres personnages qui sont également importants pour la série et pour le développement de ses thèmes. Je vous laisse le plaisir de faire leur connaissance !

 

 

Pour ce qui est des dessins, c’est là un tout autre sujet. Si pour l’histoire cela ne se ressent pas plus que ça, les planches, elles, sont vieillissantes. Notamment le chara-design où l’on remarque vite que le titre a bientôt 15 ans. Toutefois le remarquer ne veut pas forcément dire que c’est mal, on passe très vite à autre chose puisque le titre se veut suffisamment immergeant pour que l’on soit concentré sur ce qui se passe, ce qui fait qu’on s’habitue très vite à ce style. Les décors sont en somme assez présents, je n’ai pas été gêné plus que ça même si parfois ils sont très simples. Ils ont le mérite d’être là quand il le faut.

En conclusion, ce titre peut amplement se suffire à lui-même mais je ne peux tout de même que vous conseiller de vous intéresser à tout ce qui se trouve autour car cela complète vraiment la série, surtout pour ce qui est de A Certain Magical Index.

Je ne peux voir la venue de ce titre chez Noeve Grafx que d’un bon œil, surtout en connaissant le soin proposé par cet éditeur sur leurs tomes. L’auteur avait, qui plus est, fait un très bon travail sur son titre et cela se ressent facilement rien qu’en pensant que 15 ans après ça n’a pas pris une ride (sauf un peu les dessins je l’admet) ! Si vous ne vous êtes pas déjà intéressé à cet univers, vous pouvez totalement commencer par ce titre qui a beaucoup à vous offrir et qui introduit parfaitement son monde afin de pouvoir s’y plonger sans difficultés. Quant aux lecteurs de la série éditée chez Ki-oon, vous serez ravis de pouvoir vous pencher sur ce point de vue là qui diffère quand même pas mal.

Je ne peux que vous conseiller cette série car elle a beaucoup à offrir. Je tiens tout de même à rappeler que la série est toujours en cours avec 16 tomes et qu’il faudra donc de la place dans vos mangathèques !

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H.

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